Condamnations des agressions «israéliennes»: Pressions US sur le commandant de l’armée libanaise suite à sa position souveraine
Par AlAhed avec AlManar
Il apparaît de plus en plus évident que la position souveraine de l’armée libanaise et sa franchise dans la description des agressions «israéliennes» contre le Liban sont mal perçues par les instances du pouvoir américain.
Les médias libanais ont rapporté que Washington a annulé la visite du chef d’état-major le général Rodolph Haykal, prévue ce mardi.
Cette décision intervient après un communiqué publié par l’armée condamnant les agressions «israéliennes» en cours contre le Sud-Liban et les forces de la Finul.
Selon ces sources, l’administration américaine a annulé toutes les rencontres prévues avec le chef de l’armée, et que l’ambassade du Liban à Washington a également annulé la réception organisée en son honneur.
«La raison directe derrière cette décision est l’objection de Washington quant au ton du communiqué de l’armée, qui impute la déstabilisation à Israël sans accuser le Hezbollah. Les États-Unis considèrent Israël comme un allié clé», ont ajouté les mêmes sources.
Ce communiqué, conforme aux principes nationaux et à la réalité sur le terrain, a suscité la colère de plusieurs membres éminents du Congrès, qui ont lancé un débat interne sur l’avenir de l’aide américaine au Liban.
Selon certaines informations, le dossier serait désormais entre les mains du secrétaire d’État américain Marco Rubio, compte tenu de son rôle dans l’élaboration de la nouvelle politique américaine envers le Liban, notamment en ce qui concerne l’armée.
Sous la pression politique, la sénatrice républicaine Joni Ernst a réagi sur la plateforme X, déclarant: «Je suis déçue par ce communiqué de l’armée libanaise… Au lieu de travailler au désarmement du Hezbollah, le commandant de l’armée accuse Israël. C’est honteux».
Le sénateur Lindsey Graham a retweeté sa déclaration, ajoutant: «Décrire Israël comme l’ennemi rend tout investissement dans l’armée libanaise inutile pour les États-Unis».
Mais ce qui a provoqué la colère de Washington, c’est tout simplement la vérité qu’il tentait de dissimuler: le 16 novembre, l’armée libanaise a clairement affirmé que «l’ennemi israélien persiste dans ses violations de la souveraineté libanaise et provoque l’instabilité», soulignant que son attaque contre la patrouille de la Finul constituait «une escalade dangereuse qui exige une action immédiate».
L’armée «israélienne» a par la suite admis avoir tiré par erreur sur deux membres de la force internationale.
La Finul, par la voix de sa porte-parole Candice Ardell, a exprimé sa «vive préoccupation» face aux agressions «israéliennes» répétées.
Entre le communiqué de l’armée et les incitations proférées par des membres du Congrès, il apparaît clairement que le problème ne réside pas dans la rhétorique de Beyrouth, mais plutôt dans le malaise de Washington face à toute position libanaise qui dénonce «Israël» pour ce qu’il est: un ennemi qui pratique l’agression au quotidien.