«Un cessez-le-feu ne suffit pas»: La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza
Par AlAhed avec AFP
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza, où la situation sécuritaire et humanitaire reste précaire malgré la trêve en vigueur.
Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie) avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Le président américain avait présenté six jours plus tard son plan pour mettre fin au conflit dans la bande de Gaza.
Un cessez-le-feu, fragile, est entré en vigueur le 10 octobre après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par «Israël» le 7 octobre 2023.
En amont de la réunion de lundi, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi à Istanbul une délégation du bureau politique du Hamas, emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement de résistance palestinien.
«Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas», a déclaré M. Fidan lors d'un forum à Istanbul, insistant de nouveau pour une solution à deux États.
«Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence», a encore souligné le ministre turc.
«Agir avec prudence»
Selon des sources au sein du ministère turc des Affaires étrangères, M. Fidan appellera lundi à mettre en place des mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.
Le chef de la diplomatie turque, qui accuse «Israël» de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu, insistera également sur un renforcement de l'aide humanitaire à Gaza.
Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-«israélienne» des États-Unis, sont vus d'un mauvais œil par «Israël» qui juge Ankara trop proche du Hamas.
Les dirigeants «israéliens» ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à «la force internationale de stabilisation» à Gaza.
En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette «force de stabilisation», formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée d’occupation «israélienne» s'en retirera.
Seuls des pays jugés «impartiaux» pourront rejoindre cette force, a estimé le «ministre israélien des Affaires étrangères», Gideon Saar.
Autre signe de la méfiance du «gouvernement israélien»: une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris «Israéliens», dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert «israélien» pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.
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