Reconnaissance de l’Etat palestinien, un tournant salué à l’international

Par AlAhed avec agences
Le Portugal, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada ont rejoint dimanche plus de 150 pays qui reconnaissent un État palestinien. Ces annonces interviennent avant l'Assemblée générale des Nations unies qui se tiendra cette semaine.
Le Portugal a officiellement reconnu l'État palestinien dimanche, a annoncé le ministre des Affaires étrangères du pays, Paulo Rangel, à New York.
Cette décision intervient quelques heures après que les pays du Commonwealth, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie, ont fait de même avant l'Assemblée générale des Nations Unies, qui doit s'ouvrir mardi.
D'autres pays devraient s'ajouter à la liste des pays reconnaissant un État palestinien lors du sommet des Nations unies qui se tiendra cette semaine, notamment la France qui, comme le Royaume-Uni, est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
Les autorités «israéliennes» ont condamné cette reconnaissance, le «Premier ministre israélien» Benyamin Nétanyahou affirmant que c’est une «récompense absurde pour le terrorisme», selon ses dires.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a défendu la décision de son gouvernement. «L'Australie a défendu une position en faveur de la reconnaissance de la Palestine conforme à une position bipartite de longue date en Australie. Nous soutenons une solution à deux États», a déclaré dimanche le responsable australien devant des journalistes à l'ONU à New York. Le Premier ministre a également appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des prisonniers et à la reprise de l'aide humanitaire à Gaza pour faire face à «la catastrophe humanitaire qui s'y déroule».
La classe politique britannique a dans l’ensemble favorablement accueilli la reconnaissance d’un Etat palestinien, alors que l’enthousiasme était perceptible au sein des pays arabes
L'Arabie saoudite a salué dimanche cette décision, qui, selon elle, «affirme l'engagement sincère de ces pays amis à soutenir la voie de la paix et à faire progresser la solution à deux États sur la base des résolutions légitimes et pertinentes de l'ONU».
Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Koweït a applaudi cette reconnaissance, affirmant qu'elle «contribuera à renforcer les chances de paix dans la région et à soutenir les efforts internationaux visant à une solution à deux États».
Le ministère a souligné la nécessité pour tous les autres pays de prendre une mesure similaire pour maintenir la sécurité, la stabilité et la prospérité de la région.
Oman a pour sa part loué ces annonces, les considérant comme une avancée très significative en ce qui concerne «la solution à deux États» et la «sécurité et la paix régionales. »
Le ministère omanais des Affaires étrangères a renouvelé son appel aux États restants à reconnaître l'État de Palestine «pour garantir le droit légitime du peuple palestinien à établir son État indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale». Le roi de Jordanie Abdallah II s’est félicité de la décision de l'Australie de reconnaître l'État de Palestine lors d'une rencontre avec le Premier ministre australien Anthony Albanese à New York, selon un communiqué de la Cour royale jordanienne.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a affirmé que la reconnaissance officielle par le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie «s'aligne sur la volonté internationale croissante de mettre fin à l'occupation et de réaliser le droit inaliénable du peuple palestinien à établir son État sur la base de la solution à deux États».
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a qualifié ces annonces de «développement historique important vers la réalisation de la justice et de la légitimité internationale».
Les Etats-Unis opposés à la reconnaissance de la Palestine
Ramant à contre courant, les États-Unis ont qualifié de «performative» la reconnaissance d’un État palestinien par plusieurs alliés clés, dont la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada.
«Nous continuons de privilégier une diplomatie sérieuse, et non des gestes pompeux. Nos priorités sont claires: la libération des otages, la sécurité d'Israël, et la paix et la prospérité pour toute la région», a déclaré dimanche un porte-parole du département d'État américain sous couvert d'anonymat, imputant la responsabilité au Hamas.
La France approuve, l’Allemagne est réservée
Alors que la France devrait reconnaître ce lundi l’Etat de Palestine, Macron pose comme condition à l'ouverture d'une ambassade en Palestine la libération des captifs retenus à Gaza par le Hamas. Le président l’a affirmé dans un entretien diffusé dimanche sur la chaîne américaine CBS.
Pour sa part, l'Allemagne a réaffirmé sa position selon laquelle la reconnaissance d'un Etat palestinien ne devrait intervenir qu'à la fin d'un processus de négociation «d'une solution à deux Etats», face au nombre croissant de pays ayant fait état de cette reconnaissance.
«Une solution négociée à deux Etats est la voie qui peut permettre aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre dans la paix, la sécurité et la dignité», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, avant son départ pour New York où il doit participer à l'Assemblée générale des Nations unies.
«Pour l'Allemagne, la reconnaissance d'un Etat palestinien se situe plutôt à la fin du processus. Mais un tel processus doit commencer dès maintenant», a-t-il ajouté.
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