Accord Arménie-Azerbaïdjan: Trump se réjouit de développer un corridor stratégique, l’Iran met en garde contre toute «intervention étrangère»

Par AlAhed avec AFP
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont engagés vendredi à Washington à «cesser définitivement», selon le président américain Donald Trump, le conflit territorial qui les oppose depuis des décennies. Téhéran a salué samedi l’accord de paix entre Erevan et Bakou, mettant en garde contre «toute intervention étrangère».
L’accord, conclu vendredi à Washington par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, met fin au conflit territorial opposant leurs pays depuis des décennies.
Les deux anciennes républiques soviétiques «s'engagent à cesser définitivement tout conflit, à ouvrir les relations commerciales et diplomatiques et à respecter la souveraineté et l'intégralité territoriale» de chacune, a assuré le président américain.
La nature contraignante ou non de cet engagement n'est toutefois pas claire.
Il prévoit la création d’une zone de transit traversant l’Arménie pour relier l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan, une revendication de longue date de Bakou.
Les États-Unis disposeront de droits de développement pour le corridor, baptisé «Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale» (TRIPP, son acronyme en anglais), dans cette région stratégique et riche en hydrocarbures.
Une «réponse ferme» de la part de l’Iran en cas d’intervention
Téhéran a salué samedi l’accord de paix entre Erevan et Bakou négocié par Washington, mais mis en garde contre «toute intervention étrangère», au vu des droits de développement accordés aux Etats-Unis dans le corridor près de la frontière iranienne.
L’Iran se félicite de «la finalisation du texte de l’accord de paix par les deux pays», mais «exprime également sa préoccupation quant aux conséquences négatives de toute intervention étrangère, sous quelque forme que ce soit, en particulier à proximité des frontières communes», a déclaré le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’Iran s’oppose depuis longtemps à ce corridor, craignant qu’il ne le coupe du Caucase et n’amène une présence étrangère à sa frontière.
Le ministère iranien a estimé que toute intervention étrangère dans ce contexte risquait de «perturber la sécurité et la stabilité durable de la région».
Lundi, Ali Akbar Velayati, conseiller principal du Leader de la Révolution islamique, l’imam sayyed Ali Khamenei, avait averti sur X que toute tentative des puissances régionales ou extérieures visant à imposer cette zone de transit se heurterait à une «réponse ferme» de la part de l’Iran.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan se disputent depuis des décennies leur frontière et le statut des enclaves situées sur leurs territoires respectifs.
Les deux pays sont entrés en guerre à deux reprises au sujet de la région contestée du Karabakh, que l’Azerbaïdjan a reprise aux forces arméniennes lors d’une offensive éclair en septembre 2023, provoquant l’exode de plus de 100.000 Arméniens de souche.