«Israël» confronté à une fuite de cerveaux depuis le 7 octobre

Par AlAhed avec agences
Depuis le début de sa guerre meurtrière à Gaza, «Israël» connaît une hausse notable des départs à l’étranger, en particulier parmi les populations jeunes, instruites et laïques. En 2024, 82.700 «Israéliens» ont quitté l'entité.
Selon des données officielles relayées par le site «IsraelValley», 24, 82.700 «Israéliens» ont quitté l'entité en 2024, tandis que seulement 56.000 personnes y ont immigré. Pour la première fois depuis plusieurs années, le solde migratoire d’«Israël» est négatif.
D’après une enquête de l’institut Ci Marketing, 40% des «Israéliens» interrogés envisagent de quitter l’entité. Les partants sont majoritairement âgés de 25 à 44 ans et disposent souvent d’un niveau d’éducation élevé.
Selon plusieurs sources, dont The «Jewish Independent», les personnes qui quittent «Israël» sont en majorité laïques, diplômées, de classe moyenne ou supérieure, et souvent issues de la population ashkénaze.
Ces profils ont généralement davantage de facilité à s’installer à l’étranger, notamment dans des pays anglophones. Ce phénomène, observé de manière croissante depuis fin 2023, est interprété comme une forme de fuite des cerveaux.
Autoritarisme de Netanyahu
Mais la guerre «israélienne» à Gaza n’est pas le seul facteur de cette émigration. Les départs avaient commencé à s’accélérer dès 2023, dans le contexte de la réforme judiciaire lancée par le «gouvernement» Netanyahu, perçue par une partie de la population comme une remise en cause de l’«équilibre démocratique» de l’entité.
Cette réforme, qui visait à affaiblir les pouvoirs de la «Cour suprême», avait suscité une mobilisation massive dans les grandes villes «israéliennes».
La guerre en cours, la polarisation politique et le coût de la vie sont cités parmi les principales motivations au départ.
À cela s’ajoute la possibilité, pour certains, de vivre à l’étranger grâce à un deuxième passeport, une maîtrise de l’anglais, et des compétences exportables, notamment dans le secteur de la tech.
Le sujet fait désormais l’objet de discussions officielles. Début 2025, la «commission de la Knesset chargée de l’immigration et de la diaspora» a tenu un débat d’urgence sur la «migration négative» et ses conséquences.
Ces départs pourraient également avoir un impact économique puisque «Israël» est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de solutions de cybersécurité, derrière les États-Unis. L’économie «israélienne» repose en grande partie sur un capital humain hautement qualifié.
La question démographique est également évoquée. Les populations les plus éduquées ont un taux de natalité plus bas, tandis que la «population ultra-orthodoxe», en forte croissance, n’est en grande partie pas soumise au service militaire obligatoire.
Selon les projections de l’«Israel Democracy Institute», les «juifs ultra-orthodoxes», qui représentent aujourd’hui 13,5 % de la population israélienne, pourraient atteindre 35 % de la population juive d’ici 2059.
Cette évolution soulève des interrogations à long terme, tant sur le plan économique que sur celui de l’avenir démographique d’«Israël».
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