Gaza: La malnutrition touche un quart des jeunes enfants examinés par MSF

Par AlAhed avec AFP
Des organisations humanitaires ont alerté vendredi 25 juillet sur une flambée de la malnutrition infantile à Gaza, dévastée par plus de 21 mois de guerre «israélienne», au moment où Paris, Londres et Berlin tiennent un entretien d’urgence après l’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien.
Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) dans la bande de Gaza souffrent de malnutrition, a indiqué l’ONG dans un communiqué.
«L’utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim», a-t-elle dénoncé.
Philippe Lazzarini, responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a lui aussi alerté sur une malnutrition infantile qui «explose» dans le territoire palestinien assiégé, avec un enfant sur cinq qui «souffre de malnutrition dans la ville de Gaza, et les cas augmentent chaque jour».
«Les mécanismes de survie s’effondrent, l’accès à la nourriture et aux soins disparaît, et la famine commence à s’installer silencieusement », a-t-il écrit sur X.
«Risque élevé de mourir»
«La plupart des enfants que nos équipes voient sont émaciés, faibles et exposés à un risque élevé de mourir s’ils ne reçoivent pas rapidement les traitements nécessaires. Plus de 100 personnes, pour la grande majorité des enfants, seraient déjà mortes de faim», a-t-il ajouté.
La guerre «israélienne» a plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire majeure, avec un accès à l’aide toujours extrêmement restreint.
Début mars, «Israël» a imposé sur la bande de Gaza un blocus total, très partiellement assoupli fin mai, entraînant de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant, et suscitant des critiques croissantes sur l’aggravation de la faim.
Échec des pourparlers
Les bombardements «israéliens» se poursuivent à Gaza. À l’hôpital Nasser de Khan Younès (Sud), un photographe de l’AFP a vu des blessés ensanglantés, touchés alors qu’ils tentaient d’obtenir de l’aide humanitaire, soignés à même le sol.
Les négociations indirectes entre «Israël» et le Hamas en vue d’un cessez-le-feu sont, elles, dans l’impasse.
L’émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l’échec des pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l’équipe amércaine.
Nétanyahou a lui aussi annoncé le rappel de ses négociateurs pour consultation, «à la lumière de la réponse» transmise par le Hamas.
Le Hamas avait indiqué la veille avoir répondu à une proposition de trêve de 60 jours assortie d’un échange de captifs «israéliens» contre des prisonniers palestiniens.
Le Forum des familles de captifs, principale association de proches des détenus retenus à Gaza, a fait part de sa «vive inquiétude» après le rappel des négociateurs, estimant que « chaque jour qui passe réduit les chances de sauver les otages».
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