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Etudiants étrangers: Harvard obtient un sursis face à Trump

Etudiants étrangers: Harvard obtient un sursis face à Trump
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Par AlAhed avec AFP

Bref soupir de soulagement à Harvard. Un tribunal américain a bloqué temporairement vendredi la décision de l'administration Trump d'interdire l'inscription de milliers d'étudiants étrangers dans la prestigieuse université, au cœur d'un bras de fer avec le président.

Après les déclarations au vitriol, les appels à changer le cursus et les coupes dans les subventions de recherche, l'administration Trump a écrit jeudi un nouveau chapitre de son offensive contre l'enseignement supérieur en révoquant la certification SEVIS (Student and Exchange Visitor) de Harvard.

L'université, située en banlieue de Boston, ne peut ainsi plus accueillir d'étudiants étrangers. Et ceux sur le campus pourraient devoir quitter les Etats-Unis dès la remise des diplômes, prévue la semaine prochaine.

D'après le site internet de l'université, classée parmi les meilleures au monde et qui a produit 162 prix Nobel, l'établissement accueille cette année quelque 6.700 «étudiants internationaux», soit 27% de ses effectifs.

Cette décision est «le dernier acte de représailles» de l'administration Trump «qui cherche à prendre le contrôle de la direction d'Harvard, de ses programmes et de l'+idéologie+ de l'université et des étudiants», poursuit la requête de 72 pages, qui appelle à sa révocation «immédiate».

La juge fédérale Allison D. Burroughs a bloqué temporairement la décision de l'administration d'ici la tenue d'une audience préliminaire le 29 mai.

Un conseiller de la Maison Blanche, Stephen Miller, a fustigé cette décision sur X. «Voilà une juge communiste qui créé le droit pour les étrangers (...) d'être admis dans les universités américaines financées par les impôts des Américains», a-t-il écrit à propos du sursis pour Harvard, université où les frais de scolarité avoisinent 59.000 dollars annuels.

Griefs de Trump

Le président républicain accuse les universités privées les plus prestigieuses, notamment Harvard et Columbia, «d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme» et «de n'avoir pas protégé suffisamment les étudiants juifs» pendant les manifestations contre la guerre d'«Israël» à Gaza, lancée le 7 octobre 2023.

Harvard a affirmé ces dernières semaines avoir pris des mesures pour «s'assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus», et refuse de renoncer à sa liberté académique.

L'administration Trump reproche aussi à Harvard de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus.

Celui-ci exerce un contrôle serré sur de nombreux aspects de la société chinoise, dont l'éducation supérieure, et de nombreux étudiants chinois vont se former à l'étranger.

Près de 1.300 étudiants chinois sont actuellement inscrits à Harvard, selon les chiffres officiels et environ 280.000 étudient dans d'autres universités américaines.

«La Chine s'est toujours opposée à la politisation de la coopération éducative», a réagi vendredi le ministère chinois des Affaires étrangères, estimant que cette démarche «ne fera que nuire à l'image et à la réputation internationale des Etats-Unis».

Il y a également environ 550 étudiants allemands à Harvard.

«La décision du gouvernement américain (...) m'attriste beaucoup. Ce n'est pas un signal positif, ni pour la jeune génération, ni pour le monde libre», a réagi la ministre allemande pour la Recherche, Dorothee Bär.

«Illégales et injustifiées»

Dans son bras de fer, le gouvernement américain avait coupé 2,7 milliards de dollars de subventions à Harvard.

L'université, l'une des plus riches au monde, a dénoncé ces coupes devant les tribunaux disant ne pas vouloir sacrifier sa liberté académique pour tenter de récupérer ces fonds.

Selon la ministre américaine de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, la décision du gouvernement de retirer à Harvard son droit de recevoir des étudiants étrangers pourrait aussi priver l'institution d'importants deniers.

La ministre a assorti jeudi sa décision choc d'un ultimatum: si Harvard veut retrouver ce «privilège», elle doit fournir dans les 72 heures toute une série d'informations dont elle disposerait sur d'hypothétiques activités «illégales» de ses étudiants étrangers durant les cinq dernières années.

«Nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées», a répliqué vendredi dans un communiqué le président de Harvard, Alan Garber.

Celui-ci précise que cette décision «met en péril le futur de milliers d'étudiants» de l'université et sert «d'avertissement» à ceux qui avaient choisi les Etats-Unis pour étudier et «réaliser leurs rêves».

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