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Cisjordanie occupée: Tollé international après des tirs «israéliens» sur des diplomates étrangers

 Cisjordanie occupée: Tollé international après des tirs «israéliens» sur des diplomates étrangers
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Par AlAhed avec AFP

L'armée «israélienne» a reconnu mercredi 21 mai avoir procédé à des tirs de sommation en direction de diplomates étrangers en visite à Jénine, en Cisjordanie occupée, après que l'Autorité palestinienne a accusé des soldats «israéliens» d'avoir ouvert le feu «à balles réelles» sur ces hauts fonctionnaires.

Le ministère des Affaires étrangères palestinien avait diffusé plus tôt une vidéo montrant deux personnes portant des uniformes de l'armée «israélienne» mettre en joue un groupe de diplomates. Plusieurs coups de feu retentissent dans ce court extrait.

«Une violation flagrante et grave du droit international»

Selon des sources diplomatiques, des diplomates de Chine, du Japon et du Mexique ainsi que de plusieurs pays européens, dont la France, les Pays-Bas et la Roumanie participaient à cette visite.

«C'était la dernière partie de la visite, et soudain nous avons entendu des coups de feu venant du camp» de réfugiés de Jénine, a déclaré à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. «Ce n'était pas juste une ou deux fois. C'était comme des tirs répétés. C'est de la folie. Ce n'est pas normal», a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, le ministère palestinien condamne «dans les termes les plus fermes le crime odieux commis par les forces d'occupation israéliennes, qui a consisté à viser directement à balles réelles une délégation diplomatique accréditée auprès de l'État de Palestine» en visite «de terrain dans le gouvernorat de Jénine». Il a dénoncé «une violation flagrante et grave du droit international».

L'incident survient sur fond de pressions internationales accrues sur «Israël» pour sa conduite de la guerre à Gaza, ou de nombreux pays dénoncent l'intensification et l'élargissement de son offensive militaire et les souffrances des civils, qui manquent de tout.

Condamnation de la communauté internationale

L'Italie a été la première à réagir en convoquant l'ambassadeur d'«Israël» à Rome pour «protester» et «demander des explications». Le secrétaire général de la Farnesina, Riccardo Guariglia, «a protesté» et «contesté le comportement de l'armée israélienne, jugeant inacceptable qu'une délégation diplomatique civile soit expulsée d'une zone sous contrôle de l'armée au moyen d'armes à feu», a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Israël doit cesser ses opérations militaires à Gaza, se concentrer sur les négociations politiques et diplomatiques pour la libération des otages israéliens et parvenir à un cessez-le-feu permettant de relancer le processus de paix», a-t-il ajouté.

«C'est inacceptable», a abondé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, annonçant lui aussi que l'ambassadeur d'«Israël» serait «convoqué pour s'expliquer». «Plein soutien à nos agents sur place et leur travail remarquable dans des conditions éprouvantes», a écrit le chef de la diplomatie française sur X.

«Le ministère enquête sur tout ce qui s'est passé. Il y avait un Espagnol dans le groupe de diplomates, qui se porte bien. Nous sommes en contact avec d'autres pays concernés pour apporter une réponse conjointe à ce qui s'est passé, que nous condamnons fermement», a de son côté indiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères, annonçant aussi la convocation de l'ambassadeur d'«Israël» à Madrid.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a aussi exigé «des explications convaincantes» de la part d'«Israël», alors qu'un diplomate belge faisait partie des personnes visées.

«Il va bien, heureusement», a ajouté Maxime Prévot sur X à propos de son compatriote. «Ces diplomates effectuaient une visite officielle à Jénine, qui avait pourtant été coordonnée avec l'armée israélienne, dans un convoi d'une vingtaine de véhicules clairement identifiables», a déclaré le chef de la diplomatie belge.

«Suite à cet incident, qui remet en question le droit international, l'ambassadeur d'Israël au Portugal a déjà été convoqué», indique aussi dans un communiqué le ministère portugais des Affaires Étrangères, qui «condamne fermement» ces tirs, précisant qu'un Portugais figurait dans le groupe de diplomates étrangers.

«Nous condamnons les tirs, avons demandé des éclaircissements aux autorités israéliennes et envisageons d'autres mesures», a de son côté annoncé sur X le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, précisant qu'un diplomate néerlandais faisait partie du groupe.

«Je suis choqué et consterné par les informations qui indiquent que l'armée israélienne a tiré aujourd'hui (mercredi) à proximité d'un groupe de diplomates en visite à Jénine, dont deux diplomates irlandais en poste à Ramallah. (...) C'est totalement inacceptable et je le condamne avec la plus grande fermeté», a déclaré de son côté le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris.

Appels à une enquête minutieuse

Toute menace contre la vie de diplomates est «inacceptable», a quant à elle affirmé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. «Nous appelons Israël à enquêter sur cet incident et demander des comptes à ceux qui en sont responsables», a-t-elle ajouté devant la presse.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a qualifié mercredi soir de «totalement inacceptables» cet incident. Quatre Canadiens faisaient partie de la délégation. «Nous attendons une explication immédiate sur ce qui s'est passé. C'est totalement inacceptable», a-t-il déclaré, ajoutant que sa ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, avait convoqué l'ambassadeur d'«Israël» à Ottawa pour exiger des réponses.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «est alarmé par les informations faisant état de ce que l'armée israélienne a appelé des tirs de sommations vers des diplomates, dont du personnel de l'ONU», a de son côté déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric. «Il est clair que des diplomates qui font leur travail ne doivent jamais essuyer des tirs, être attaqués d'une quelconque façon (...). Toute utilisation de la force contre eux est inacceptable», a-t-il insisté. «Nous appelons les autorités israéliennes à mener une enquête minutieuse, à partager les conclusions avec nous et à prendre toutes les mesures pour empêcher qu'un tel incident ne se reproduise.»

«Le gouvernement israélien doit immédiatement faire la lumière sur les circonstances et respecter l'inviolabilité des diplomates. C'est ce que le ministre des Affaires étrangères, Johann Wadephul, exprimera également à son homologue israélien», a écrit de son côté le ministère allemand dans un communiqué.

Dans le monde arabe aussi, l'incident a provoqué de vives réactions. L'Égypte «exige qu'Israël fournisse toutes les clarifications nécessaires» sur les circonstances de «cet incident contraire à toutes les normes diplomatiques», a ainsi déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué précisant que l'ambassadeur égyptien à Ramallah faisait partie de la délégation.

«Cette attaque doit faire l'objet d'une enquête sans délai et les auteurs doivent rendre des comptes», indique le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, précisant qu'un «employé du consulat général de Turquie à Jérusalem» se trouvait avec le groupe.

En Amérique latine, l'Uruguay a convoqué mercredi l'ambassadrice d'«Israël» en Uruguay, Michal Hershkovitz, pour «clarifier les faits», tandis que le Mexique a également annoncé qu'elle demanderait à «Israël» des «clarifications».

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