Entrée de l’aide humanitaire à Gaza: Une «exigence minimale» pour des négociations, selon le Hamas

Par AlAhed avec AFP

Alors que l’ONU a annoncé ne vouloir pas participer à la distribution d’aide humanitaire de la nouvelle fondation soutenue par Washington, le mouvement de résistance palestinien Hamas a insisté que l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza est une «exigence minimale» pour des négociations.

«L’exigence minimale pour instaurer un environnement propice et constructif aux négociations est de contraindre le gouvernement [de Benjamin Netanyahu] d’ouvrir les points de passage et de permettre l’entrée de l’aide humanitaire», a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué, alors qu’«Israël» impose un blocus total au territoire palestinien depuis le 2 mars.

«Tout discours sur des négociations est dénué de sens tant que Gaza est ravagée d’un côté par la famine et de l’autre par les bombardements», a affirmé le responsable palestinien, ajoutant que «l’accès à la nourriture, à l’eau et aux médicaments est un droit humain fondamental, pas un sujet de négociations».

L’ONU ne participera pas avec la nouvelle fondation soutenue par Washington

Jeudi, les Nations unies ont annoncé ne vouloir pas participer pas à la distribution d’aide de la nouvelle fondation soutenue par les États-Unis.

«J’ai dit clairement que nous participons aux opérations d’aide en accord avec nos principes de base. Comme nous l’avons dit de façon répétée, ce plan de distribution [d’aide à Gaza par la nouvelle fondation soutenue par les États-Unis] n’est pas en accord avec nos principes de base, y compris ceux d’impartialité, de neutralité et d’indépendance, et nous ne participerons pas à ça», a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU.

Peu de choses sont connues sur cette «Fondation humanitaire de Gaza», dont le siège est enregistré depuis février à Genève, mais les États-Unis avaient apporté leur caution la semaine dernière à cette initiative, sans dévoiler toutefois s’ils y contribuaient de façon directe.

Celle-ci a annoncé qu’elle entendait commencer à distribuer de l’aide dans la bande de Gaza d’ici à la fin du mois de mai et prévoit la distribution de près de 300 millions de repas pour une période initiale de quatre-vingt-dix jours.

Depuis plusieurs semaines, réclamant la réouverture de la bande de Gaza à l’aide humanitaire, l’ONU s’oppose à des plans en remplacement proposés par «Israël» et par cette nouvelle fondation, affirmant que de nombreux habitants seraient exclus.

«L’ONU a un plan, un plan excellent prêt à être appliqué dès que l’on nous permettra de faire notre travail», a insisté Farhan Haq, rappelant que des camions chargés de 171.000 tonnes de nourriture attendent de pouvoir entrer dans le territoire.

Avec ces provisions, «nous pourrions nourrir tout le monde» dans la bande de Gaza «probablement pendant quatre mois», «de façon efficace», a-t-il ajouté.

Le 18 mars, l’armée d’occupation «israélienne» a rompu une trêve de deux mois et repris son offensive à Gaza.

«Israël» bloquent aussi depuis le 2 mars toute entrée d’aide humanitaire, vitale pour les 2,4 millions de Gazaouis.