L’Iran ne démantèlera pas ses installations d’enrichissement d’uranium

Par AlAhed avec agences

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a assuré jeudi 15 mai qu'aucune des installations d'enrichissement en uranium du pays ne sera démantelée.

Il a fait ces remarques lors d'une visite à la 36e Foire internationale du livre de Téhéran organisée dans la capitale iranienne, où il a développé les positions de son pays dans les pourparlers nucléaires indirects en cours avec les Etats-Unis, qui se déroulent sous la médiation du sultanat d'Oman.

«Nous pouvons construire la confiance et offrir une transparence concernant le sujet du nucléaire, mais nous ne renoncerons pas à notre enrichissement (d'uranium). Aucune de nos installations d'enrichissement ne sera démantelée, et c'est notre position de principe», a déclaré M. Araghchi.

Le chef de la diplomatie iranienne a par ailleurs déclaré qu'en plus de maintenir ses droits nucléaires, l'Iran a demandé une levée des sanctions par le biais de négociations indirectes avec les Etats-Unis. «Nous sommes prêts à renforcer la confiance et à offrir une transparence à l'autre partie en échange de la levée des sanctions», a déclaré le ministre, soulignant que la défense des droits nucléaires du peuple iranien, y compris l'enrichissement de l'uranium, fait partie des principes et des positions fondamentaux du pays dans les négociations.

«Si les négociateurs de la partie américaine pouvaient détruire militairement nos installations nucléaires aussi bien lors des négociations avec les 5+1 que maintenant ils n’auraient pas besoin de négocier», a affirmé M. Araghchi.

Il a ajouté : «Pourquoi entrent-ils en négociations ? Parce qu’ils sont incapables d’imposer leur volonté militairement.»

Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré : «Les négociateurs de la République islamique d’Iran s’assoient à la table des négociations en s’appuyant sur les capacités des forces armées, qui ont créé une puissance de dissuasion qui a amené l’ennemi à ne plus penser de lancer une attaque militaire contre le pays.»

«La tenue de négociations indirectes n’est pas inhabituelle et cela a eu lieu plusieurs fois dans les relations internationales», a précisé M. Araghchi.

Il a déclaré : «La méthode de médiation commence à partir de là où les parties évitent de se rencontrer directement pour une raison quelconque, et c’est là qu’intervient le médiateur et crée une connexion qui peut résoudre les problèmes des deux parties.»

M. Araghchi a poursuivi : «Il existe de nombreux exemples de négociations indirectes. À l’heure actuelle, la Russie et l’Ukraine mènent des négociations indirectes par l’intermédiaire des États-Unis.»

Le ministre iranien des Affaires étrangères a également déclaré : «Ce que les parties aux négociations disent dans les médias n’est pas nécessairement la même chose que ce qu’elles disent à la table des négociations.»

Les remarques M. Araghchi sont intervenues alors que les délégations iranienne et américaine ont participé dimanche au quatrième tour de négociations indirectes sur le programme nucléaire de Téhéran et la levée des sanctions de Washington dans la capitale omanaise Mascate.