Des vedettes du cinéma dénoncent le «silence» face au génocide à Gaza

Par AlAhed avec AFP
Des dizaines de stars du cinéma mondial, de Pedro Almodovar à Richard Gere, ont dénoncé le «silence» face au génocide à Gaza, dans une tribune hautement symbolique publiée à la veille de l’ouverture du Festival de Cannes.
«Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza, et que cette actualité indicible touche nos milieux de plein fouet», indique ce texte publié dans l’édition à paraître mardi du quotidien français Libération.
Il doit également être publié dans Variety, la bible américaine de l’industrie du cinéma.
«Pourquoi le cinéma, vivier d’œuvres sociales, engagées, paraît se désintéresser de l’horreur du réel, de l’oppression subie par nos consœurs et confrères?», demandent les vedettes du cinéma, dont Pedro Almodovar, Leïla Bekhti, Susan Sarandon et Richard Gere.
Selon l’un des collectifs à l’origine de la tribune, la présidente du jury cannois, Juliette Binoche, faisait initialement partie des signataires mais son nom ne figure pas parmi les 34 sur 380 cités par Libération.
Cette tribune rend également hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement «israélien» à la mi-avril et protagoniste d’un documentaire programmé dans le cadre du festival, qui commence mardi.
Elle dénonce par ailleurs «l’absence de soutien» de l’Académie des Oscars quand le Palestinien Hamdan Ballal a été attaqué par des colons «israéliens» à la fin de mars, quelques jours après avoir été oscarisé pour son documentaire No Other Land.
«Une telle passivité nous fait honte», écrivent les signataires, appelant à agir «pour toutes celles et ceux qui meurent dans l’indifférence».
«Le cinéma se doit de porter leurs messages», ajoutent-ils.
Au-delà de Gaza, le festival ouvre dans un monde sous tension.
«Cannes, c’est un cinéma souvent politique, souvent social, sociétal, un cinéma citoyen», a estimé lundi l’acteur et humoriste français Laurent Lafitte, qui animera mardi, pour la deuxième fois, la cérémonie d’ouverture.
«On peut parler un peu du monde sans être trop sentencieux ni donneur de leçons, c’est le bon endroit en tout cas», a-t-il ajouté, lors d’un point de presse, promettant «d’injecter un peu d’humour» dans la soirée.
Environ 40 000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont commencé à rallier les hôtels et palaces de la Croisette.
Plus d’une centaine de films seront projetés jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à Anora, de l’Américain Sean Baker.
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