Ukraine: Macron, Merz, Starmer et Tusk à Kiev pour réclamer un cessez-le-feu de 30 jours à la Russie

Par AlAhed avec AFP
Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk ont rencontré samedi matin à Kiev le président Volodymyr Zelensky pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un «cessez-le-feu complet» de 30 jours à Moscou.
Le président français et le chancelier allemand ont, chacun de leur côté, menacé samedi d'un durcissement des sanctions contre la Russie si elle refuse ce cessez-le-feu, Friedrich Merz évoquant en outre la poursuite d'une «aide massive» à l'Ukraine faute de réaction du Kremlin.
Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond symboliquement aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d'une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping.
Le président français, le chancelier allemand et les Premiers ministres britannique et polonais se sont rendus, avec le président ukrainien, sur la place centrale de Kiev, le Maïdan, pour déposer des bougies et observer une minute de silence au pied d'un mémorial aux soldats tombés depuis le début de l'opération militaire russe en Ukraine en février 2022.
Les Européens se rendent à Kiev forts de l'appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d'accepter un «cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours», voulu par l'Ukraine, mais repoussé par Moscou.
La Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien, «tergiverse, pose des conditions, gagne du temps, et poursuit sa guerre d'invasion», a accusé M. Macron samedi dans un message sur X, juste après son arrivée dans la capitale ukrainienne.
Emmanuel Macron a aussi appelé à des «discussions directes» entre l'Ukraine et la Russie.
Dans le cas d'une trêve de 30 jours, «on engage des discussions directes Ukraine-Russie. Nous, on est prêt à aider», a-t-il assuré.
Condition de Moscou
A la veille de leur arrivée en Ukraine, les quatre dirigeants ont publié une déclaration conjointe réclamant à Moscou d'«accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d'une paix juste et durable».
A Kiev, ils vont aussi participer à une réunion virtuelle avec la «coalition des volontaires», composée de pays soutiens de Kiev et pilotée par Londres et Paris, pour discuter des «garanties de sécurité» pour l'Ukraine en cas de cessation des hostilités.
Ils informeront les autres participants à ce groupe aux contours encore flous des «progrès réalisés en vue d'une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes» pour aider l'armée ukrainienne «après un éventuel accord de paix» avec la Russie.
Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a lui célébré le «courage des soldats russes» engagés en Ukraine, dans le pire conflit armé en Europe depuis le Deuxième Guerre mondiale, qui a fait des dizaines de milliers de morts dans chaque pays.
Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu'un cessez-le-feu devrait être précédé d'un arrêt des livraisons d'armes occidentales, faute de quoi cela donnerait «un avantage à l'Ukraine» à un moment où «les troupes russes avancent de manière assurée» sur le front.
Moscou a donc rejeté pour l'instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours qui doit s'achever samedi à minuit, à l'occasion des célébrations de la victoire sur l'Allemagne nazie.
