Inde-Pakistan : au moins 44 morts dans leur pire affrontement depuis 20 ans

Par AlAhed avec agences
L'Inde et le Pakistan ont échangé des tirs d'artillerie, mercredi 7 mai, puis dans la nuit de mercredi à jeudi, après des frappes de missiles indiennes la nuit précédente faisant au moins 31 morts côté pakistanais et 13 côté indien. C'est la plus grave confrontation militaire entre les deux puissances nucléaires depuis deux décennies.
"Dans la nuit du 7 au 8 mai 2025, l'armée pakistanaise a procédé à des tirs d'armes légères et d'artillerie non provoqués le long de la ligne de contrôle (LoC, frontière de facto entre les deux pays) dans les secteurs de Kupwara, Baramulla, Uri et Akhnoor", a affirmé l'armée indienne. "L'armée indienne a répondu de façon proportionnée", a-t-elle ajouté dans un communiqué, sans faire état de pertes.
Depuis que des tireurs ont abattu 26 personnes à Pahalgam, au Cachemire indien le 22 avril, le feu couvait entre les deux pays d'Asie du Sud, rivaux depuis leur partition en 1947.
L'escalade des tensions a viré à l'affrontement militaire dans la nuit de mardi à mercredi – déclenchant aussitôt les propositions de médiation de Pékin et de Londres, tandis que l'UE, l'ONU, Moscou, Washington et Paris appelaient à la retenue.
"Je veux qu'ils arrêtent. Et j'espère qu'ils peuvent arrêter maintenant", a déclaré le président américain Donald Trump à Washington.
Accusations croisées
Les deux armées ont échangé des tirs d'artillerie le long de leur frontière contestée au Cachemire, après des frappes indiennes sur le sol pakistanais en représailles à l'attentat de Pahalgam.
Le ministre indien de la Défense Rajnath Singh a répété que ces frappes n'avaient visé que des "camps terroristes" soigneusement identifiés pour "éviter la population ou des secteurs civils".
L'Inde a affirmé avoir détruit neuf sites présentés comme abritant des membres du groupe extrémiste Lashkar-e-Taiba (LeT), auquel elle attribue la responsabilité de l'attentat au Cachemire indien, qui n'a à ce jour pas été revendiqué. New Delhi accuse le Pakistan de soutenir le LeT, ce qu'Islamabad nie fermement.
Les missiles indiens qui ont plu sur six villes au Cachemire et au Pendjab pakistanais et les échanges de tirs qui ont suivi ont fait 31 morts et 57 blessés, selon un dernier bilan de l'armée pakistanaise. Un précédent bilan faisait état de 26 civils tués.
Un porte-parole de l'armée pakistanaise a déclaré mercredi soir que l'augmentation du nombre de morts était due "aux tirs non provoqués de l'Inde sur la ligne de démarcation et aux violations du cessez-le-feu". L'armée a ajouté que les frappes indiennes avaient également endommagé un barrage hydroélectrique au Cachemire.
"Nos ennemis pensaient nous attaquer dans l'obscurité, en se cachant, mais ce fût un échec", a dit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif lors d'une session extraordinaire du Parlement. "Nous nous engageons à venger chaque goutte de sang de ces martyrs", a-t-il lancé mercredi soir dans un discours à la nation.
Son ministre de la défense, Khawaja Muhammad Asif, a accusé le Premier ministre indien Narendra Modi d'avoir mené les bombardements pour "renforcer" sa popularité, ajoutant qu'Islamabad "ne tarderait pas à régler ses comptes".
Le Pakistan affirme avoir "abattu cinq avions indiens" dans l'espace aérien de son voisin, tandis qu'une source sécuritaire indienne a indiqué à l'AFP que trois chasseurs de l'armée de l'air indienne se sont écrasés pour des raisons qui n'ont pas encore été précisées.
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