Iran: Le droit de la Palestine à l’autodétermination est «non négociable», selon Téhéran

Par AlAhed avec agences
Amir Saïd Iravani, ambassadeur et représentant permanent de la République islamique d'Iran auprès des Nations Unies, a affirmé que le droit de la Palestine à l'autodétermination et à la formation d'un État indépendant avec la noble Qods comme capitale, est «non négociable».
Il a tenu ces propos lors d’un discours devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ce mercredi 30 avril, sur la situation en Asie de l'Ouest, notamment la question palestinienne.
«La création d’un État palestinien indépendant et souverain avec Qods comme capitale demeure l’aspiration légitime du peuple palestinien», a-t-il noté.
Il a également appelé à l’unité des factions palestiniennes, avertissant que toute forme de division profiterait aux intérêts «israéliens».
Pour l’ambassadeur, la «grave catastrophe humanitaire» à Gaza trouve ses origines dans les agressions militaires «israéliennes» et l’impunité dont bénéficie le régime par les États-Unis et certains pays occidentaux.
«L’entité sioniste commet de nouvelles atrocités en violation grave du droit international, alors que les États-Unis et leurs alliés occidentaux continuent de lui fournir des armes, un soutien politique et un soutien financier en violation grave du droit international», a-t-il souligné.
Et de poursuivre: «Le blocus total de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments imposé à Gaza constitue une punition collective. Il viole de manière flagrante la Quatrième Convention de Genève et constitue un crime de guerre».
Soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza, il a ajouté: «Les priorités doivent inclure l’accès humanitaire, l’acheminement de l’aide et les échanges de prisonniers».
Il a également insisté sur le fait qu’un cessez-le-feu permanent à Gaza doit être suivi d’efforts de reconstruction fondés sur le respect des droits des Palestiniens et le rejet de tout projet de déplacement forcé ou de réinstallation dans des pays tiers.
M. Iravani a déclaré que le moment était venu pour la Palestine de devenir membre à part entière des Nations Unies «sans conditions» car elle remplit tous les critères d’adhésion.
«Le veto américain à la résolution du Conseil de sécurité a ignoré la volonté de la communauté internationale, qui a largement soutenu l’adhésion de la Palestine par le biais d’une résolution de l’Assemblée générale avec 143 voix pour», a ajouté le diplomate iranien.
Pour rappel, la Palestine est actuellement un État observateur non membre de l’ONU, un statut qui lui a été accordé en 2012, et la demande pour devenir membre à part entière doit être approuvée par le Conseil, puis par au moins les deux tiers de l’Assemblée générale.
Les États-Unis, principal allié de l’entité «israélienne», ont effectivement bloqué toute tentative des Palestiniens d’être reconnus comme membres à part entière en opposant leur veto aux résolutions concernées.
Ailleurs dans son discours, l’ambassadeur iranien a averti que la paix et la stabilité dans la région resteraient insaisissables si l’occupation et l’agression ne prenaient pas fin.
«Le Conseil de sécurité doit contraindre Israël à retirer ses forces des territoires palestiniens occupés, du Liban et de la Syrie, et à mettre fin à ses agressions et violations continues», a-t-il souligné.
M. Iravani a ensuite fustigé les actions terroristes et déstabilisatrices de l’entité «israélienne» et de son principal sponsor, les États-Unis, les qualifiant de principale menace à la paix et à la stabilité régionales.
L'ambassadeur a en outre critiqué les actes d’agression quasi quotidiens «délibérés, systématiques et profondément déstabilisateurs» d’«Israël», contre la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban et de la Syrie, sans oublier ses attaques brutales à Gaza.
«Israël poursuit son agression et son occupation uniquement grâce au soutien politique, militaire et diplomatique total des États-Unis. Si les États-Unis cessaient leur soutien dès aujourd’hui, Israël serait contraint de respecter le droit international et ses obligations», a déclaré le diplomate.
M. Iravani a également appelé le Conseil de sécurité à ne pas rester silencieux, et à agir fermement et en toute urgence pour faire respecter le droit international, défendre la Charte des Nations Unies et protéger les civils contre de nouveaux dégâts.
Depuis le 18 mars, date à laquelle l’entité sioniste a rompu le cessez-le-feu avec le mouvement de résistance palestinien Hamas, un blocus total s’est imposé à Gaza, ce qui a interdit l’entrée de toute aide humanitaire, et conduit la population vers la phase 5 de la famine.
La phase 5 de la famine représente le niveau le plus élevé de l’échelle d’insécurité alimentaire aiguë de l’IPC, caractérisée par la mortalité de deux personnes ou de quatre enfants pour 10.000 habitants chaque jour, en raison d’une famine pure et simple ou de l’interaction entre malnutrition et maladie.
Le bilan total des morts suite à l'attaque israélienne sur Gaza depuis le 7 octobre 2023 s'élève à 52.400, avec plus de 118.000 blessés, dont la plupart sont des enfants et des femmes.
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