Gaza: «Israël» détruit les bulldozers chargés de déblayer les décombres, 11 000 corps seraient encore coincés

Par AlAhed avec sites web
Les attaques militaires conduites par «Israël» dans la bande de Gaza ont détruit la quasi-totalité des infrastructures, des milliers de bâtiments et provoqué l’accumulation de plus de 50 millions de tonnes de débris. Dans la situation chaotique et dangereuse de l’enclave palestinienne, les Gazaouis tentent, à l’aide de bulldozers, de dégager une petite partie des débris pour permettre un minimum de circulation. Moins de 1 % des volumes estimés ont été dégagés, selon l’ONU. Mais les engins sont aussi visés par l’armée «israélienne». Depuis lundi 21 avril, entre 30 et 40 bulldozers ont été détruits par des frappes de l’armée d’occupation «israélienne».
«Ils servaient à déblayer les décombres, à réparer des infrastructures essentielles et à secourir les personnes coincées sous les décombres après les frappes», indique l’Office de coordination de l’aide humanitaire dans les territoires occupés pour les Nations unies.
Mardi 22 avril, les autorités municipales palestiniennes ont déclaré qu’une frappe aérienne «israélienne» a touché le garage de la municipalité de Jabaliya al-Nazla, détruisant neuf bulldozers.
«Cela a affecté toute la communauté du camp de réfugiés de Jabaliya, parce qu'il n'y a plus de bulldozers, ni d'équipements ou de machines pour nettoyer les rues ou enlever les ordures», a déploré Jamal Al-Bis, habitant de Jabaliya.
«Le fait que l'occupation israélienne prenne pour cible les équipements municipaux est un gros problème pour nous, dans la bande de Gaza, car ces équipements lourds permettent d'enlever les décombres et d'ouvrir les routes. Il permettrait au moins d'accélérer le processus de secours en cas de bombardements ou de raids de l'occupation israélienne. Ce matériel, ici dans la bande de Gaza et dans cette municipalité, était utilisé par la défense civile et le ministère des travaux publics», a expliqué Basil Abu Hassan, habitant de Jabaliya.
Les bulldozers avaient été fournis par le comité égypto-qatari qui surveillait le cessez-le-feu d'une semaine au début de l'année, l’équipement était entré dans la bande de gaza pendant le cessez-le-feu en février.
Des camions utilisés pour pomper les eaux usées, un réservoir d'eau mobile fournis par le Comité international de la Croix-Rouge, ainsi qu'un générateur mobile fourni par l'UNICEF utilisé par la municipalité pour faire fonctionner les puits d'eau ont également été détruits.
La destruction d'engins lourds essentiels a paralysé les opérations de secours, rendant encore plus difficile l'accès aux quelque 11.000 corps encore emprisonnés sous les décombres.
Une crise humanitaire croissante
L'ONU estime qu'environ 92 % des bâtiments résidentiels de Gaza, soit environ 436.000 maisons, ont été endommagés ou détruits depuis le début du conflit.
Les débris ainsi générés représentent près de 50 millions de tonnes, une quantité écrasante de gravats dont l'enlèvement prendrait des décennies dans les conditions actuelles.
Les organisations humanitaires avertissent que le retard dans l'enlèvement des décombres et la récupération des corps non seulement aggrave le traumatisme psychologique à Gaza, mais menace également de se transformer en catastrophe sanitaire et environnementale.
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