Nucléaire: L’Iran et les Européens discutent en Turquie, Téhéran réitère son droit «inébranlable» à l’enrichissement

Par AlAhed avec AFP
Une délégation iranienne retrouve vendredi 25 juillet à Istanbul des émissaires français, britanniques et allemands pour de nouveaux pourparlers sur le programme nucléaire iranien, à l'heure où les trois puissances européennes menacent de rétablir les sanctions contre Téhéran. A la veille, l’Iran a réaffirmé son droit «inébranlable» à l’enrichissement d’uranium.
«Surtout après la récente guerre [NDLR : avec Israël], il était important qu’ils [les Européens] sachent que les positions de l’Iran demeurent inébranlables et que notre enrichissement se poursuivra», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par l’agence de presse Tasnim.
«Le monde doit savoir que nous continuerons à défendre résolument les droits du peuple iranien à l’énergie nucléaire pacifique, en particulier celui de l’enrichissement de l’uranium», a déclaré M. Araghchi.
Il a ajouté qu’à la suite de la récente agression américano-«israélienne» au cours de laquelle plusieurs commandants militaires iraniens, dont le général Bagheri, des scientifiques et des civils ont été tués le 13 juin, il est essentiel que les parties internationales comprennent la position ferme de l’Iran.
«Nos projets d’enrichissement de l’uranium se poursuivront, et nous ne renoncerons pas à ce droit», a-t-il insisté.
Cette réunion est la première depuis l’agression «israélienne» contre l’Iran à la mi-juin, qui a visé des sites nucléaires et militaires clés et déclenché une guerre de 12 jours.
Les États-Unis se sont joints à l’agression de leur allié «israélien» en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin. Les hostilités entre «Israël» et l’Iran ont éclaté deux jours avant le début prévu d’un nouveau cycle de négociations entre Téhéran et Washington sur le programme nucléaire iranien. Ce sixième round a été annulé après le déclenchement de la guerre.
La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont, avec les États-Unis, la Chine et la Russie, parties d’un accord conclu avec l’Iran en 2015 qui prévoyait d’importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions de l’ONU.
Rétablir les sanctions
Mais en 2018, les États-Unis se sont retirés unilatéralement de ce texte et ont réimposé leurs sanctions lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021). Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain.
Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l’accord de 2015, disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l’Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n’ont donc pas été rétablies. Ils accusent toutefois Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements et menacent de rétablir des sanctions en vertu d’une clause prévue par l’accord qui expire en octobre, ce que l’Iran cherche à éviter à tout prix.
Les Européens se préparent à déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions «en l’absence de solution négociée», a indiqué une source européenne, appelant l’Iran à reprendre sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA).
Le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a réaffirmé que l’industrie nucléaire iranienne a de profondes racines à l’intérieur du pays, ce qui la rend capable de bien résister aux attaques et aux pressions extérieures.
S’exprimant lors d’une interview, Behrouz Kamalvandi a assure que «ce qui s’appuie sur ses profondes racines ne sera pas détruit par des attaques et des pressions».
Le président américain Donald Trump a prétendu que l’objectif de l’agression américano-«israélienne» était de «détruire» la capacité d’enrichissement de l’uranium en Iran et de mettre un terme à son programme nucléaire pacifique.
M. Kamalvandi avait déjà réitéré la position de principe de l’Iran dans le domaine de l’enrichissement de l’uranium à la suite de l’agression américaine illégale contre les sites nucléaires iraniens en juin, soulignant que l’industrie nucléaire iranienne est profondément enracinée dans les infrastructures scientifiques et technologiques du pays.
«Compte tenu de nos capacités et de notre potentiel, la croissance de cette industrie doit se poursuivre et elle ne sera pas arrêtée», a-t-il réaffirmé.
L’agression américaine contre l’Iran a été condamnée par de nombreux pays et institutions internationales, qui la considèrent comme une violation flagrante de la souveraineté nationale de l’Iran et une violation des principes du droit international, de la Charte des Nations unies et du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Cette agression américano-«israélienne» était, en effet, alimentée par le rapport politiquement motivé émis par le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, ainsi que par l’adoption ultérieure d’une résolution anti-iranienne par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA.
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