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Khatibzadeh : L’Iran négocie avec une grande prudence, et travaille sérieusement à neutraliser les sanctions

Khatibzadeh : L’Iran négocie avec une grande prudence, et travaille sérieusement à neutraliser les sanctions
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Par AlAhed avec Irna

Les 40 dernières années ont accumulé la défiance envers les États-Unis, c'est pourquoi l’Iran négocie avec une grande prudence, et travaille sérieusement à la neutralisation des sanctions si elles ne sont pas levées, a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères et directeur du Centre d'études politiques et internationales du ministère iranien Saïd Khatibzadeh.

Saïd Khatibzadeh a déclaré : « Ce que nous faisons dans les négociations avec les États-Unis est fondé sur des principes et des critères clairs. Nous avons négocié pas à pas selon ces principes, et nous poursuivrons ainsi. »

Dans un entretien télévisé diffusé mardi soir 22 avril, répondant à la question : « Peut-on faire confiance aux engagements des États-Unis dans les négociations ? » Khatibzadeh a affirmé :

« Il ne s’agit pas de confiance. Aucune négociation internationale ne commence sur la base de la confiance. Nous agissons selon nos droits légitimes, fondés sur des critères vérifiables. Aucun négociateur connaissant les affaires internationales ne base ses discussions sur la confiance. Ce qui rend une négociation dangereuse, c’est d’ignorer les leçons du passé ou de tomber dans la naïveté. Or, les 40 dernières années ont accumulé la défiance envers les États-Unis. »

Il a ajouté : « À aucun moment, nous n’avons constaté de mesures de confiance de la part des Américains. C’est une leçon fondamentale pour tout négociateur. C’est pourquoi nous avons abordé ces discussions avec une grande prudence, et nous continuerons ainsi. »

« Négocier ne signifie pas forcément parvenir à un accord »

En réponse à la question « Est-ce une guerre diplomatique ? », il a précisé :

« Le mot guerre est peut-être attrayant médiatiquement, mais en réalité, la négociation est un acte diplomatique. Et dialoguer ne signifie pas nécessairement atteindre un accord. Nous dialoguons pour affirmer nos positions, faire valoir nos droits, ou mieux comprendre les enjeux. L’objectif ultime peut être l’accord, mais le processus est en soi important. »

Concernant les spéculations selon lesquelles les déclarations de Trump ou sa posture influenceraient le marché et les espoirs d’un accord, Khatibzadeh a répondu :

« Toute forme de jugement prématuré — qu’il soit optimiste ou pessimiste — est en soi contraire à l’essence de la négociation. »

« Nous poursuivons sérieusement la neutralisation des sanctions »

Il a poursuivi : « Les négociations ne sont qu’une petite partie de nos activités. Nous ne comptons pas uniquement sur les négociations pour lever les sanctions. Nous travaillons sérieusement à leur neutralisation. Bientôt, l’Expo sera organisée en Iran, avec plus de 1300 à 1400 participants. Ce n’est-il pas là une démonstration de notre diplomatie économique ? »

Il a également mentionné la tenue prochaine du Forum de dialogue de Téhéran, réunissant des décideurs, experts et responsables de think tanks du monde entier.

« Ceux qui observent sérieusement les actions de la diplomatie iranienne savent que la négociation ne constitue qu’une fraction de notre potentiel. Certes, ces pourparlers sont cruciaux. Mais notre objectif reste de défendre les intérêts du peuple, présents et futurs. »

« Le ministère agit comme un ingénieur de projet : une mission lui est confiée, il doit la mener du point A au point B. Les décisions sont prises au plus haut niveau, et nous, en tant que serviteurs du peuple, les mettons en œuvre. »

Khatibzadeh a souligné que les discussions influencent naturellement la société, en particulier en raison de l’impact des sanctions sur la vie quotidienne. Mais il a mis en garde contre le fait de lier tous les espoirs à une éventuelle levée des sanctions.

« Nos critères vis-à-vis des États-Unis sont fondés sur des actes »

Il a insisté : « Un dialogue professionnel repose sur des objectifs, des étapes et une évaluation constante des engagements de l’autre. Quand Biden a été élu, j’ai dit : notre critère, ce ne sont pas les mots, mais les actes. »

Il a précisé : « La levée des sanctions est un objectif stratégique. L’expérience nous montre que lorsqu’elles sont levées, l’économie en ressent immédiatement les effets. Cependant, cela ne résout pas automatiquement tous les problèmes économiques. La réforme économique ne se joue pas à la table des négociations, mais dans les politiques internes. »

« Aucun miracle ne se produira le lendemain d’un accord »

Khatibzadeh conclut : « Il ne faut pas s’attendre à un miracle le lendemain d’un accord. De même, aucun cataclysme n’en découlera nécessairement. Aujourd’hui, il est presque impossible de sanctionner entièrement un pays, notamment en raison de l’usage excessif que les États-Unis font de cet outil. »

Il a enfin exhorté à ne pas politiser ce dossier : « Ces négociations ont eu lieu sous les gouvernements de M. Rouhani, M. Raïssi, et maintenant M. Pezeshkian. Elles visent à résoudre les problèmes économiques. Les sanctions visent à semer la division, à affaiblir la cohésion nationale. La meilleure réponse, c’est l’unité et le dialogue rationnel, sans agitation. »

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