Pourparlers Iran-USA: L’AIEA doit maintenir sa neutralité, affirme le président de l’OIEA

Par AlAhed avec Press TV

Téhéran s’attend à ce que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) reste neutre et professionnelle dans son approche des négociations indirectes entre Téhéran et Washington, a déclaré le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami.

S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, jeudi 17 avril à Téhéran, Mohammad Eslami a déclaré que les deux parties s’accordaient à éviter tout langage ou toute action que les adversaires de l’Iran pourraient exploiter.

À noter que les pourparlers indirects entre Washington et Téhéran sur le programme nucléaire de ce dernier et la levée des sanctions imposées à l’Iran ont débuté samedi 12 avril à Mascate, capitale d’Oman. Les deux parties ont qualifié les discussions de «positives» et ont convenu de tenir son deuxième cycle samedi 19 avril.

Lors de la conférence de presse, M. Eslami a déclaré que des réunions au niveau des adjoints entre l’AIEA et L’OIEA se tiendront dans les prochains jours pour discuter des questions en suspens et des détails de la coopération en cours.

Le président de l’OIEA a souligné que la déclaration conjointe de 2023 entre l’Iran et l’AIEA avait permis de «réaliser de bons progrès», avant d’affirmer que les questions restantes continueraient d’être traitées dans le même cadre.

De son côté, Rafael Grossi a déclaré que l’AIEA était en contact avec les responsables iraniens et américains pour faciliter les progrès dans leurs négociations indirectes.

Le directeur général de l’organisme de surveillance nucléaire des Nations unies a déclaré qu’il était en contact avec le négociateur américain afin d’examiner comment l’AIEA pouvait jouer un rôle positif et constructif. «Nous voulons servir de pont entre l’Iran et les États-Unis et contribuer à une issue positive», a-t-il déclaré.

En outre, M. Grossi a qualifié de «profondes» et d’«honnêtes» ses rencontres à Téhéran, y compris ses discussions avec M. Eslami et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi, ajoutant que l’AIEA s’engage à vérifier tout accord futur pour garantir sa crédibilité.

Indiquant que les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington se trouvaient à un stade critique, le directeur général de l’AIEA s’est dit optimiste quant à la possibilité de parvenir à un accord final si les deux parties font preuve de la volonté nécessaire.

Ailleurs dans ses remarques, M. Grossi a fait l’éloge des acquis nucléaires pacifiques de l’Iran après avoir visité une exposition sur les réalisations nucléaires du pays, tout en soulignant la responsabilité de l’AIEA en matière de non-prolifération.

«Il est crucial que la technologie nucléaire soit utilisée uniquement à des fins pacifiques», a-t-il déclaré, ajoutant que le temps est compté pour parvenir à un accord qui réponde aux préoccupations restantes.

Dans le cadre de sa deuxième visite sous l’administration actuelle de la République islamique d’Iran, le directeur général de l’agence nucléaire de l’ONU s’est rendu, ce mercredi 16 avril, à Téhéran. Au cours de son déplacement, il s’est entretenu avec le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi.

À la suite de leur rencontre, qualifiée d’«utile» par M. Araghchi, celui-ci a publié ce jeudi un message sur X, affirmant que l’Agence internationale de l’énergie atomique peut jouer un rôle de premier plan dans le règlement pacifique de la question nucléaire de l’Iran.

«Alors que de nombreux fauteurs de troubles se rassemblent pour faire échouer les négociations en cours, nous avons besoin d’un “directeur général de la paix”», a-t-il écrit dans son poste.

À l’issue de deux jours de discussions avec de hauts responsables iraniens, le directeur général de l’AIEA a quitté ce jeudi après-midi Téhéran pour Vienne, capitale de l’Autriche.