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L’Iran ne fait pas confiance aux États-Unis, mais il va les tester

L’Iran ne fait pas confiance aux États-Unis, mais il va les tester
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Par AlAhed avec Press TV

Le ministre iranien des Affaires étrangères affirme que les États-Unis sont parfaitement conscients de la formidable capacité défensive de la République islamique, tout en disant que le pays était suffisamment prêt à se défendre. Il souligne également que la République islamique ne fait pas confiance à Washington, mais qu'elle la mettra néanmoins à l'épreuve lors des prochaines négociations indirectes.

«Les Américains savent au moins jusqu'où peut aller la puissance défensive de la République islamique d'Iran», a déclaré Abbas Araghchi lors d'une réunion avec les élites algériennes et des responsables des médias à Alger, la capitale du pays africain, mardi 8 avril.

Le haut diplomate a clairement indiqué que l'engagement de l'Iran en faveur de la paix ne devait pas être pris pour une faiblesse. «La République islamique d'Iran ne cherche pas la guerre, mais si nécessaire, elle sait parfaitement se défendre», a-t-il souligné.

«Nous doutons des intentions des États-Unis et ne sommes pas certains qu'ils aient la volonté de mener des négociations justes et sérieuses, mais nous les mettrons à l'épreuve», a-t-il ajouté.

Ces derniers commentaires concernaient la perspective de négociations indirectes qui devraient débuter entre Araghchi et l'envoyé régional des États-Unis Steve Witkoff dans la capitale omanaise Mascate samedi en présence du ministre omanais des Affaires étrangères Badr bin Hamad Al Busaidi comme médiateur.

«S’ils demandent à l'Iran de ne pas se doter d’armes nucléaires, cette demande peut être examinée», a déclaré Araghchi. «Mais s'ils ont d'autres objectifs en tête, ils pourraient ne pas les atteindre», a-t-il ajouté.

Dans le même contexte, le diplomate iranien a rejeté les allégations occidentales – menées par Washington – selon lesquelles la République islamique chercherait à se doter de l'arme nucléaire.

«L’allégation selon laquelle l'Iran chercherait à se doter de l'arme nucléaire est une accusation sans fondement», a-t-il ponctué. «Nous sommes convaincus du caractère pacifique de notre programme nucléaire et sommes prêts à répondre à toute préoccupation par la voie diplomatique.»

«Pas de négociations sous pression»

Le ministre des Affaires étrangères a réitéré ses déclarations antérieures et celles d'autres responsables iraniens, selon lesquelles des négociations directes avec les États-Unis étaient exclues tant que Washington maintiendrait son attitude hostile envers l’Iran.

«Les négociations doivent se dérouler dans un esprit d'égalité, d'équité et de dignité, et non sous une pression maximale et des menaces militaires», a-t-il soutenu.

«Tant que la ‘‘pression maximale’’ et les menaces persistent, les conditions équitables pour la négociation n’existent pas et nous n’engagerons pas de discussions directes», a rappelé Araghchi, faisant référence à la manière dont les États-Unis maintiennent et même intensifient leurs sanctions déjà illégales et unilatérales contre la République islamique d'Iran, tout en menaçant à plusieurs reprises Téhéran d’une agression militaire.

Néanmoins, l'Iran a laissé la porte ouverte à la diplomatie, a souligné Araghchi. «La voie diplomatique n'est pas fermée, et nous avons annoncé notre ouverture à des négociations indirectes avec les États-Unis», a-t-il affirmé.

Mise en garde contre les projets d'escalade régionale d'«Israël»

Ailleurs dans son discours, le diplomate iranien a averti qu’«Israël» cherchait activement à déclencher un conflit régional plus vaste, pointant du doigt l'agression expansionniste régionale de «Tel-Aviv», notamment sa guerre génocidaire dans la bande de Gaza, ainsi que son agression meurtrière croissante contre la Cisjordanie occupée, le Liban et la Syrie.

«Ces derniers mois, nous avons mené de vastes consultations et discussions avec les pays de la région», a-t-il réaffirmé. «Je crois qu'ils comprennent bien la nécessité de résister au bellicisme ‘’israélien’’, et j'espère que cela continuera.»

Le chef de la diplomatie iranienne a rappelé ses précédentes rencontres avec son homologue et le président algériens, au cours desquelles il avait souligné la solidité des liens bilatéraux et les préoccupations régionales communes, notamment concernant la crise dans les territoires palestiniens.

Le ministre des Affaires étrangères a condamné le génocide perpétré par «Israël» à Gaza depuis octobre 2023 et l'intensification de son agression meurtrière en Cisjordanie, mettant en garde contre un plan plus vaste visant à effacer complètement l'identité palestinienne.

« Le régime sioniste cherche à expulser les populations de Gaza et de Cisjordanie, à éliminer l'identité palestinienne et à occuper pleinement les terres palestiniennes », a-t-il averti.

Araghchi a toutefois souligné que malgré les récentes pertes subies par les civils et les dirigeants de la Résistance de la région aux mains de l’entité «israélienne», le concept de résistance à l'occupation et à l'agression israéliennes demeurait une force vitale et indestructible dans toute la région.

«Il ne fait aucun doute que la Résistance a subi des coups durs ces derniers mois et que ses commandants sont tombés en martyre, mais cela ne signifie pas la perte de son existence ni de son concept», a-t-il ponctué.

«La Résistance est une cause, un courant de pensée et un objectif sacré. Ces valeurs ne peuvent être détruites par les bombes et les assassinats, et elles sont, en réalité, indestructibles.»

Évoquant la résilience passée du mouvement de résistance libanais Hezbollah, notamment face à l'assassinat par «Israël» de sayyed Abbas Mousawi, un ex-secrétaire général, il a affirmé que la Résistance était toujours revenue plus forte après les épreuves.

Ces propos laissaient entendre que ni le Hezbollah ni aucun autre mouvement de résistance régional ne s'affaibliraient suite aux atrocités israéliennes, telles que l'assassinat par «Tel-Aviv» de l'ancien secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah.

Contrairement aux discours occidentaux, a noté Araghchi, les mouvements de résistance au Liban, en Palestine et au Yémen sont des acteurs indépendants, et non des «mandataires de l'Iran».

«Ce qui unit les différents groupes de résistance, c'est une cause et un objectif communs, rien d'autre», a-t-il souligné. «L'Occident tente de présenter ces groupes de résistance comme des mandataires de l'Iran, ce qui est faux.»

Par ailleurs, il a réitéré la position de la République islamique d'Iran, selon laquelle elle soutenait tout mouvement, qu'il soit sunnite ou chiite, engagé en faveur de la justice et de la libération, indépendamment de son affiliation politique avec Téhéran.

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