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Nous ne sommes pas en 1982: Le projet américano- «israélien» au Liban ne passera pas

Nous ne sommes pas en 1982: Le projet américano- «israélien» au Liban ne passera pas
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Par AlAhed

En fonction de ce que nous constatons dans le comportement de certains membres de l’État et de forces politiques au Liban, il semble qu'ils partent de l'hypothèse selon laquelle la Résistance a été vaincue et qu'ils peuvent désormais imposer des équations politiques en vertu de nouveaux rapports de forces dans le pays. Cependant, la question demeure de savoir si cette hypothèse est correcte, et ainsi, comment le parcours politique évoluera-t-il?

Il convient d'abord de souligner que la Résistance, malgré les pertes et les sacrifices qu'elle a subis, a tenu sur le terrain et a empêché l'ennemi d'atteindre son objectif d'occuper la région au sud du Litani. Cependant, les événements survenus en Syrie, la chute du régime et la prise du pouvoir par des groupes armés ont bouleversé les équations régionales et privé la Résistance au Liban d'un soutien principal qui lui était auparavant vital face à «Israël».

En même temps, cette transformation a ouvert un nouveau front contre la Résistance, se manifestant par les attaques menées par des groupes armés syriens sur plusieurs zones frontalières dans la région de l'Est et du Nord du Liban, ce qui a accru la pression politique sur elle.

Sur le plan interne, le duo chiite a tenté de contenir l'assaut américain-saoudien qui a profité de l'effondrement du régime syrien, en acceptant d'élire le général Joseph Aoun comme président de la République sous certaines conditions, dont celle que Najib Mikati assume la présidence du gouvernement pendant le premier mandat jusqu'aux législatives de 2026. Mais le duo s'est retrouvé face à un renversement représenté par la nomination, par plusieurs forces politiques, de Nawaf Salam comme Premier ministre, sur instruction des ambassades américaine et saoudienne. Il convient de rappeler que le choix de Nawaf Salam s'est fait en raison de son parcours politique hostile au duo chiite et à l'axe de la Résistance.

Tous ces faits ont placé la Résistance au Liban sous pression exercée par «Israël», qui continue ses attaques contre ses dirigeants, parallèlement à des actes de destruction dans les villages frontaliers du sud. De plus, la Résistance fait face à un siège imposé par la Syrie, tout en activant un nouveau front contre elle. A ce siège s’ajoutent des pressions américaines et saoudiennes exercées sur le nouveau gouvernement libanais pour cerner la Résistance sur le plan interne. Cela est mis en œuvre par une partie du nouveau gouvernement, en plus de forces politiques qui tentent de régler de vieux comptes dans le pays.

L'image peut sembler aussi sombre qu'elle l'était en 1982, surtout qu'en 1982, la Syrie et derrière elle l'Union soviétique étaient encore des acteurs clés face aux États-Unis au Moyen-Orient. Cependant, il y a des raisons d'espérer en raison de plusieurs facteurs.

Tout d'abord, la Résistance aujourd'hui, malgré les coups qu'elle a subis, est des centaines de fois plus forte qu'elle ne l'était en 1982, en plus du soutien populaire qui est devenu bien plus important qu'à l'époque. De plus, contrairement à 1982, «Israël» n'occupe pas de vastes territoires libanais comme c'était le cas alors, et ne dispose pas d'une armée de collaborateurs formant un rempart face à la Résistance.

En outre, la présence de la Résistance dans la politique libanaise était presque inexistante en 1982, tandis qu'aujourd'hui, la Résistance et ses alliés font partie intégrante de l'État, ce qui peut empêcher un retournement total contre elle. Si la Syrie, principal soutien de la Résistance en 1982, est aujourd'hui absente de son rôle, la situation à Damas pourrait ne pas rester inchangée face à la concurrence régionale et internationale pour y influencer. Parallèlement, l'Iran est devenu une puissance régionale majeure capable de compenser l'absence de Damas, malgré les pressions exercées sur Téhéran par les États-Unis et «Israël». Il convient également de mentionner que les États-Unis, qui étaient en position de force dans la guerre froide en 1982, se retrouvent aujourd'hui confrontés à une série de crises internes et de défis internationaux qui pourraient limiter leur capacité à exercer des pressions sur le Liban à long terme.

Tout cela nous amène à estimer que si la Résistance a pu renverser les rapports de force en 1982, malgré sa faiblesse à l'époque par rapport à sa force actuelle, elle est capable aujourd'hui de permuter les rapports de force et d'empêcher ou de contrecarrer les agendas visant le Liban au profit de l'ennemi «israélien».

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