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Le Figaro: la Jordanie ne souhaite pas le départ d’Al Assad

Le Figaro: la Jordanie ne souhaite pas le départ d’Al Assad
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"De nombreuses couches de la société jordanienne -anciens baassistes, nationalistes arabes, membres de la minorité chrétienne– ne souhaitent tout simplement pas le départ de Bashar al-Assad du pouvoir à Damas. L'opposition au régime syrien est très loin de faire l’unanimité à travers le royaume, c’est plutôt du 50-50", rapporte le quotidien le Figaro.

"D’autre part, la monarchie ne souhaite pas que des attaques soient lancées depuis son territoire contre la Syrie et redoute d’être choisi comme le ventre-mou où Damas pourrait contre attaquer, s’il se sentait clairement menacé", ajoute le journaliste Georges Malbrunot, le spécialiste Moyen-Orient du Figaro citant un expert occidental à Amman.

Selon la source, les autorités jordaniennes ont très peur de l’après-Bashar. Elles ne voient pas bien quel pouvoir lui succédera, et le régime est sceptique vis-à-vis du Conseil national syrien, le principal groupe d’opposition, qu’il ne trouve pas assez représentatif des Syriens de l’intérieur.

"Le pouvoir hachémite se méfie des ex-militaires d’Assad", poursuit la source, indiquant que "les déserteurs sont tous été placés sous le contrôle des renseignements militaires jordaniens, qui les cantonnent dans un camp près de Salt, à 25 km à l’ouest d’Amman, la capitale. Interdiction de parler aux journalistes. Seuls les agents du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) sont autorisés à les rencontrer".

M. Malbrunot rappelle que la Jordanie a pourtant voté les sanctions économiques adoptées par la Ligue arabe contre la Syrie, et le roi Abdallah a même été le premier dirigeant arabe à appeler au cours d’un entretien télévisé avec la BBC au départ de Bashar el-Assad.

Aussitôt après cet interview à la BBC, le cabinet royal fit envoyer un rectificatif aux principaux journaux locaux, disant en substance que "sa majesté n’avait pas voulu dire cela". Les diplomates étrangers se sont vus tenir les mêmes propos rassurants de la part de leurs contacts officiels. Et à deux reprises, Abdallah II a rappelé que son pays était hostile à l’instauration d’une zone tampon au-delà de sa frontière en territoire syrien.

Quelques jours après, le Premier ministre, de son côté, indiquait que la Jordanie allait demander une exemption de certaines sanctions décidées contre son voisin. Raison invoquée : le commerce avec la Syrie fait vivre de très nombreux Jordaniens. Compte tenu de la crise économique, ce n’est pas le moment de grossir les cohortes de chômeurs. 1200 camions de marchandises entrent chaque jour de Syrie en Jordanie.

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