Les activistes d’extrême droite dessinent les cartes des magasins arabes à Jérusalem...

«Il y a environ une semaine et demi, un commerçant a remarqué dans le marché de Mahane Yehuda un jeune juif portant une kippa essayant de se renseigner sur les magasins qui embauchent des Arabes.
« Un certain jeune juif rodait ici", déclare Saleh, un marchand de poissons. Celui-ci avait appelé la police qui a arrêté le jeune homme pour l'interroger, le soupçonnant de planifier l’opération de "sharat sa’er". L'enquête avec le jeune homme a prouvé qu'il est venu au marché de Mahane Yehuda pour un autre objectif. Meir Ettinger (19 ans) de la colonie de Yetshar, ou Ramat Migron dans le passé, a affirmé qu'il se renseignait dans le cadre d'un projet appelé «  travail hébreu » dont l’objectif est «d'avertir le public » de l’achat des produits dans des endroits employant des arabes. Ettinger, petit-fils du rabbin Meir Kahane, a été libéré après quelques heures d'enquête et a été éloigné du marché pour deux semaines.

Cependant, dans la soirée de jeudi dernier, cette situation s’est répétée: cette fois, la police a arrêté dans le marché, quatre jeunes hommes de la colonie Yetshar, ayant reçu récemment des ordres administratifs de s’éloigner de la région. Des militants de droite ont été informés cette semaine que l’activité d’Ettinger et ses camarades fait partie d'un plan complet agissant dans la capitale depuis plusieurs semaines pour dessiner des cartes des magasins où travaillent des Arabes.

La cartographie a été commencée dans les quartiers nord - Pisgat Zeev et le Prophète Jacob - et de là, vers les quartiers voisins de la ville- Kiryat Moshe et Givat Shaul - et maintenant les dessinateurs des cartes sont arrivés à la région du centre-ville, où se trouve le marché de Mahane Yehuda.
« Ils ont demandé à mon patron s’il emploie des arabes »  a affirmé Jacob Azria, un électricien résident de Pisgat Zeev. « Il a dit non, mais je sais qu'ils ont questionné d'autres employeurs ».

Le nombre actuel de militants travaillant sur la cartographie atteint environ 20, dont la plupart sont des résidents de Yitzhar ayant reçu des ordres d’éloignement des zones de Judée et de Samarie, de peur d'effectuer des opérations de "sharat se’er ", et vivent maintenant à Jérusalem. Leur but est clair, empêcher les gens d’utiliser les services d'un commerçant employant des arabes. « Bientôt, un communiqué sera publié, comprenant une liste des lieux où travaillent les Arabes », déclare Moshe Ben Zachary, un active d'extrême-droite connu à Jérusalem. «Après cela, des tracts de rue seront également publiés, des banderoles seront accrochées dans les rues, et tout simplement pour que le public sache et soit averti ».

La façon de travailler est simple - si la chose n’est pas claire par elle-même, les militants viendront tout simplement demander au propriétaire de la boutique s’il emploie des arabes. Celui qui ne les emploie pas recevra le signal "V" et celui qui le fait, le signal "X". D’autre part, on a trouvé dans la poche d’Ettinger qui a été arrêté dans le marché, une liste de ce genre comprenant quelques dizaines de magasins à côté desquels se trouve le signal approprié.
L'activité  des "expulsés de Yetshar" comme on les appelle dans les cercles de droite s’ajoute à l'activité divergente d’autres organisations de droite ces dernières années. Ainsi, l'organisation "enflammée pour empêcher la fonte (la fonte des Juifs dans les autres) en Terre Sainte" a organisé en Janvier de cette année, une campagne publicitaire pour accorder un «certificat  d’autorisation », aux boutiques où l’on ne trouve pas d’arabes.

La coalition des organisations sociales "Shotafot Sharaka" a indiqué une déstabilisation dans les communautés de droite et le marquage des magasins. D’autre part, les organisations ont prétendu qu’ «un mauvais vent menaçant d’un racisme téméraire souffle en même temps en provenance de l'Autorité et du terrain, créant une ambiance générale où la sécurité des Arabes et leur travail sont désormais pénétrés, et il ne s’agit pas au grand regret d’une activité rêveuse de la droite, mais d’une poursuite efficace des arabes, que ce soit par voie législative ou par le marquage des magasins qui emploient des Arabes. Nous pouvons seulement imaginer comment Israël réagirait, et à juste titre, si une telle activité raciste avait lieu dans un autre état, et dirigée contre les Juifs.