Un tournant dans la défense du front intérieur
Netanya: Un tournant
Source: "Haaretz"
«Dans l'État d'Israël qui a expérimenté les malheurs, chaque jour pourrait être considéré comme un moment approprié pour examiner la préparation du front intérieur pour un séisme ou une attaque à la roquette. Par conséquent, il n’est pas surprenant qu’il y ait un rapprochement des dates des questions entre l'explosion de bonbonnes de gaz à Netanya la semaine dernière, et entre le début de la manœuvre : Tournant 5, qui examine et entraine les autorités d'urgence. Cependant, on n'a pas besoin d'attendre la fin de la manœuvre pour tirer des conclusions négatives sur la performance de certains systèmes.
Netanya est une ville connue pour la criminalité et les opérations. Sa proximité de la Ligne verte a facilité l'infiltration de kamikazes dans ses places et ses bâtiments. Dans la dernière décennie qui s’est terminée par la campagne du "mur préventif", les renseignements, l'armée et le mur frontalier ont réussi à réduire le nombre d’opérations, mais Netanya est restée une scène de guérilla de guerre, affectant également les citoyens. Dans ces circonstances, on aurait pu s'attendre à un travail commun plus étroit entre la police, les forums de l’application de la loi et de l'aide, et les ministères gouvernementaux tels que les infrastructures et les mairies, par les services d'urgence et leur bien-être. Mais la relation entre les autorités est faible, pas seulement à Netanya. Certes, dans la plupart des provinces et des municipalités, il n'existe pas de langage commun entre les différentes directions.
S’il y avait une coordination convenable, dès que la fuite de gaz a été découverte, elle aurait été traitée rapidement et l'exécution des mesures prises aurait été surveillée. Cependant, une insouciance terrible qui a durée de longues heures, s’est terminée par une explosion tuant quatre personnes. Le résultat apparent indique une grave négligence.
La situation de l'autorité locale est difficile, non seulement en termes de budgets, mais aussi en termes d'administration. Il est convenable de vérifier si les propositions, qui proviennent parfois à plusieurs moments, sur la création d'un «système de maintien de l’ordre dans les municipalités», va améliorer ou empirer la situation. Une autre idée qu'est la formation d’un conseil du public aux côtés du commandement de la police, a été réalisée dans la brigade sud par son commandant à l'époque, le major général Uri Bar-Lev. Quoi qu'il en soit, l'important est de renforcer la relation entre les systèmes - peut-être aussi de façon à ce que la police, les pompiers, le personnel médical et les représentants des sections dans le siège municipal prennent un siège dans la même station.
Israël subirait des malheurs beaucoup plus difficiles que le problème du gaz à Netanya. Désormais, il ne faut plus s'attarder dans les travaux d'élimination des offenses et se préparer pour le jour de la crise".
Une autre armée israélienne et un Israël différent
Source: «Haaretz-Amir Oren »
"La famille et les amis du lieutenant-général Dan Shomron se sont réunis la semaine dernière à Kochav Herden et ont inauguré un mémorial en son honneur. Son nom sera également immortalisé à la base d’entrainements à Tsalem qu’il a parrainée lorsqu’il a créé le commandement d'armes. Mais cela ne suffit pas, il mérite que «Beyt Huntyvot » à l'aéroport d’Entebbe porte son nom.
Bien qu'il a occupé le poste du chef de l'état-major pendant les années qui ont apporté à « l’État d'Israël », la surprise de l’Intifada et l’attaque de missiles en provenance de l’Iraq, alors qu'Israël était encore embourbé dans le sud Liban et se préparait à une guerre aérienne et une guerre de véhicules blindés avec la Syrie. A condition que les efforts visant à faire oublier sa mémoire ne seront pas avortés, les gens se souviendront le plus de Shomron, étant le commandant de l’opération d’Entebbe, sur laquelle se seront écoulés 35 ans dans deux semaines.
Le colonel (de réserve.) Moke Betsar, qui était commandant de la force offensive à Entebbe, l’a nommé à Kochav Herden : « Héros de l’opération, non pas seulement parce qu'il était son commandant, mais grâce à sa personnalité, son commandement, et la confiance".
Shomron a créé une transformation grâce à ses paroles auprès du ministre de la Défense Shimon Pérès et au chef d'état-major Motta Gur, et a déplacé les dirigeants de l’État après qu’ils aient cédé aux exigences des ravisseurs. Betsar a déclaré : «deux options existaient : soit la survie soit la mort". Il a fallu une personne ayant une profonde intégrité intérieure, une capacité de rhétorique, une capacité à convaincre ainsi qu’une émergence remarquable, une personne courageuse et expérimetée dans les opérations spéciales, un leadership et un responsable, afin d'aider à distinguer entre le fantasme et la réalité, entre le délire et la responsabilité, en prélude à adopter une décision d’une opération probablement réussie pour justifier le risque des combattants et des otages.
35 ans se sont écoulés. Aujourd'hui, il est difficile de croire que le commandement israélien est capable de prendre des décisions tel que sortir à Entebbe. Les officiers répètent en permanence par cœur « s’attacher à la mission à la lumière de l'objectif». Cependant, l'objectif dérive des prévisions de la société, et il ne laissera pas son armée – ainsi que le gouvernement qui la commande – s’impliquer dans de longues guerres de choix qui causeraient beaucoup de blessés. La patience et l'endurance se sont épuisées. Le prix et surtout les morts se sont transformés de la réponse d’un triste accompagnement dont nous sommes réticents à parler d’avance, en une estimation cruciale dans la décision d’un acte militaire. Dans la société du XXIe siècle, le particulier est devenu plus important que le général. Lors de la guerre d’existence de 1948, le lieutenant Fillon Friedman – dont le nom du camp de Fillon – fut considéré comme héros non pas pour son privilège en tant que guerrier et commandant, mais parce qu'à la fin il a tué deux blessés de ses disciples et s’est suicidé pour ne pas tomber en captivité.
L'esprit des "exposés dans la tourelle" lors les années soixante, avant la présence d’équipements sophistiqués de contrôle de l'incendie à l’intérieur du char, a rendu la nécessité de performance dans l'exposition au risque des dirigeants, un championnat sacré. Le montant de la médaille égalisait celui de la mort. Dans de rares cas seulement, l'armée israélienne a fait l’éloge sans avoir raison de performances où émergeait l'absence de contact avec l’adversaire, telle que l'entrée de l'état-major général en Egypte avant la Guerre des Six Jours, ou quand Ehud Barak ainsi que ses collègues de la force intérieure et des équipes d'hélicoptères ont reçu des médailles qui leur couvraient la poitrine. A cette époque Barack s’est habitué à dire qu’il était préférable que toute médaille d'honneur fut gardée secrète, pour ne pas révéler que chaque médaille d'honneur ne témoignait pas du héroïsme des combattants qui n’ont pas combattu, mais des craintes de ceux qui les ont envoyés. Shomron était une exception à la règle, lui qui été loué pour la mise en œuvre d’astuce d’encerclement préservant la vie des combattants dans la guerre des Six Jours.
Le combat par son ordre fondamental, est dérivé à court terme, un organisme à l'ennemi. La guerre actuelle préfère l’éloigné au rapproché, la victime et le sacrifice. Il n'existe toujours pas de substitut à l'expérience du commandement, cependant la capacité de l'endurance physique a diminué. Quiconque s’assoit dans la salle de contrôle d’un avion sans pilote à Belmakhim n’est pas plus loin ou moins vulnérable à la menace de l’arme précise d’un pilote à une distance de 100 ou 200km.
La révolution des réseaux de communications a privé les soldats de leur unité et de leur attachement à la chaîne du commandement. L’armée gère ses affaires en longueur, mais la société le fait en largeur. Une armée qui dépend du service militaire obligatoire et de réserve ne sera pas longtemps obéissante à des dirigeants propres à rien. L’armement qui augmente par des instruments remplaçant l’homme (robots) et qui sont une sorte de " corps d’aide," est une orientation technique bénie et un risque social: car plus le coût humain (à l'avant front mais pas nécessairement à l'arrière front) semble plus faible, plus le commandement aventurier sera tenté de s’impliquer dans une guerre. La situation n'est pas encore arrivée à ce point car les robots sont actuellement en train de prendre une décision".
Un tournant dans la défense du front intérieur
Source: «Haaretz-Meir Elran (*) »
"Cette semaine a lieu l’entrainement annuel de la protection du front intérieur national, le cinquième mené depuis la seconde guerre du Liban. L’entrainement des citoyens et des différentes autorités a été diagnostiqué comme un élément central dans la volonté du front intérieur à faire face à un large affrontement, où il est prévu - selon les scénarios de l'armée israélienne - que des dizaines de missiles et de roquettes sur des centres de logement pendant environ un mois, la plupart pourraient être des armes classiques, mais d’autres pourraient être des armes chimiques. Le bilan serait beaucoup de blessés et de vastes atteintes d'installations vitales telles que la compagnie d'électricité en raison de la hausse prévue de l'exactitude des ogives de missiles ainsi que des attaques possibles sur les réseaux informatiques.
L'image de la menace présentée par l’armée israélienne est sévère et son danger est croissant. Certes, la formation du vaste publique et des responsables de la riposte est vitale et nécessaire. Les responsables du front civil qui organise une formation annuelle d'envergure font bon travail, malgré ce qui parait comme une indifférence apparente d’une partie du public qui soupçonnent de les «intimider». Cette formation intensive, qui est le résultat d’une année de formation et d'exercices locaux et sectoriels n'est pas censée seulement améliorer la capacité des divers organismes et la coopération entre eux, mais de révéler les déséquilibres et permettre de tirer des leçons pour les travaux de l’année suivante. De plus, la formation des enfants dans les écoles est particulièrement importante car elle constitue un élément éducatif dans la perspective de l'avenir.
Toutefois, dresser un bilan national de soi même est inévitable dans ces circonstances concernant les progrès qui ont eu lieu en Israël dans les cinq dernières années depuis la crise au front intérieur durant la seconde guerre du Liban. Certes, beaucoup a été accompli depuis, pour protéger le front intérieur. L’année dernière aussi, un saut significatif a été noté dans le domaine de la protection efficace dû à l'incroyable succès du système du " Dome de fer" qui protège contre les missiles de tactique de courte portée, et ce avec la poursuite du développement d'autres systèmes au sein de la défense multi-couches. Ajoutez à cela des étapes importantes dans le domaine de la dissuasion des balles, le contrôle et la surveillance, le renforcement des autorités locales et l’immunité collective.
Cependant, toutes ces choses et bien d’autres ne consistent pas une réponse harmonieuse globale fondée sur une perception de sécurité nationale se portant sur la protection du front civil devant les menaces prévues. Si une telle vision globale n’est pas créée, Israël n’épuisera pas ses capacités à répondre aux menaces émergentes, et il existe un doute que le fossé qui se creuse entre la menace et la capacité à réagir ne s’élargisse.
Beaucoup de ce qui a été fait jusqu’ici- qui n’est pas du tout négligeable- se fait de façon retardée, avec hésitations et sous des pressions venant d'en bas depuis environ un an.
L’image ressemble à un tas très occasionnel de procédures. Cela provient de l’absence d’organisme officiel en Israël autorisé clairement et juridiquement à préparer le Front civil et gérer ses affaires lors d’une crise. La mise en place d’un bureau de protection du front intérieur est une très importante occasion pour un changement fondamental de cette situation inquiétante. Et avec la présence des autorités nécessaires, le nouveau bureau et le président qui le mène pourront formuler, comme nous l’espérons, une vision élémentaire nationale pour protéger le front intérieur, et en tirer un plan d’action ayant un budget officiel pour plusieurs années qui servira de base solide conventionnelle pour construire la réponse systémique nécessaire. Le «tournant nº 5 » pourra alors être un véritable tournant dans la préparation du front intérieur ».
(*) General de brigade (de réserve), travaillant comme chef de programme de recherches civiles dans l'Institut de recherche de la sécurité nationale.