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Discours de sayyid Nasrullah à l’occasion de l’inauguration du site touristique de Mleeta Le 21 mai 2010

Discours de sayyid  Nasrullah à l’occasion de l’inauguration du site touristique de Mleeta
Le 21 mai 2010
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Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux ! Louanges à Dieu, le Seigneur des mondes, et prières et paix sur la plus noble des créatures et des envoyés, notre maître et prophète, notre aimé Abul Qâssim Muhammad b. Abd-Allah et sur sa famille pure, ses compagnons élus et tous les prophètes et envoyés.
Messieurs, mesdames, frères et sœurs, et la noble assemblée, paix sur vous ! Miséricorde et bénédictions de Dieu sur vous !
Je vous souhaite tout d’abord la bienvenue à tous . Je suis honoré d’être présent avec vous pour inaugurer ensemble ce complexe touristique de la lutte, dont nous espérons qu’il soit un pas juste et béni, un palier fondateur sur la longue voie où nous protégerons l’histoire de notre vaillante résistance  et où nous célébrerons notre culture, ses sacrifices et ses victoires. Nous avons choisi cette célébration et inauguration, aujourd’hui, le 21 mai, à cause des symboles et des significations qu’elle porte. Seule la première phase de ce site touristique de la lutte, appelé Mleeta d’après le nom de la terre sur laquelle il a été construit, a été achevée, grâce aux efforts continus, de jour et de nuit, des frères auxquels j’adresse mes remerciements.
Nous avons choisi le 21 mai pour rappeler qu’en ce jour, à dix heures du matin, la population des villages de Qantara, qui était sous occupation, et de Ghandouriyye, était rassemblée avec d’autres gens, dans la hussayniya du village de Ghandouriyyé pour commémorer la perte d’un membre cher appartenant à ces nobles familles.
En ce jour, qui fait suite à des semaines et des mois de labeur continu visant les positions de l’occupation, et notamment celles de l’armée des collaborateurs, les opérations incessantes et continues, presque quotidiennes et destructrices, avaient occasionné des pertes aux forces de l’ennemi, l’obligeant à abandonner des positions avancées, dont celle de Qantara.
Le 21 mai 2000, le premier pas et la première décision dans la voie de la libération ont été pris par les gens, qui sont en réalité les dirigeants de la résistance, réunis dans le village de Ghandouriyyé, dans la hussayniya. Ils ont pris la décision, par eux-mêmes, d’attaquer le poste de passage, de détruire la porte en fer et d’arracher toutes les barrières posées, avant de revenir à Qantara. Les hommes et les femmes désarmés sont entrés. Ce fut la première attaque avant que les positions et les murs ne s’effondrent. Le 22 et 23 mai, puis le 24 mai, la bataille a été tranchée, et le 25 mai, nous avons célébré ensemble l’événement dans la capitale de la résistance et de la libération, la ville de Bint Jbeil.
Nous avons choisi ce jour car il existe un lien très solide et très profond entre le moment, le lieu et l’occasion.
Permettez-moi de parler, au cours de cette allocution, de quelque chose qui a trait à la résistance, son histoire et sa responsabilité, de Mleeta dont nous inaugurons aujourd’hui le site et un dernier mot que je suis contraint d’aborder à cause de l’ambiance médiatique relative aux élections municipales dans le sud, et finalement, des manœuvres de l’ennemi israélien « point d’orientation 4 ».
Concernant le premier point, il est clair, établi et évident que l’histoire de tout peuple, toute nation, toute catégorie ou région, Etat ou pays, constitue une part essentielle de son identité, et exprime son passé avec tout ce qu’il peut exercer comme influence profonde sur le cours de son mouvement, dans le présent, et vers ce qu’il peut devenir dans le futur.
Les nations et les peuples vivants préservent leur histoire inspiratrice, qu’ils se remémorent et dont ils sont fiers. L’histoire les consolide parfois et les injustices subies sont mises parfois en exergue, elles sont alors enseignées aux générations suivantes. Pour préserver leur histoire et la commémorer, ils utilisent tous les moyens et les possibilités disponibles et appropriés, en fonction de l’évolution de l’époque.
A présent, comme dans le passé, pour que chaque nation ou peuple ou catégorie, préserve son histoire, il lui faut utiliser des moyens divers et multiples : la rédaction des livres d’histoire par exemple, les biographies de personnages et des grandes personnalités, les histoires familiales, l’histoire des puissances, des régions, la préservation des sites archéologiques, leur conservation et leur restauration, car un peuple qui détruit les sites archéologiques, cela signifie qu’il se dédouane de son histoire ou qu’il en a honte, il ne comprend pas la valeur de l’histoire ni l’influence de l’histoire, comme le font certains ignorants en certains endroits de ce monde. La consécration de symboles, de noms et d’événements dans la conscience populaire, au fil des générations, la célébration de dates historiques, annuellement ou épisodiquement, par des moyens divers : cérémonies, conférences, congrès, etc.. les films documentaires, les films cinématographiques, les séries, la documentation, les centres de documentation, les expositions, expositions de dessins, l’art, la poésie, la littérature, la poésie populaire, des quantités de moyens, et avec le temps, d’autres moyens se sont ajoutés et sont devenus disponibles, plus expressifs et plus admirables. Parmi ces moyens utilisés, il y a longtemps et même actuellement, figurent les musées, sous leurs diverses formes : les musées consacrés aux personnages, les ceux consacrés aux événements, les musées artistiques qui prennent l’histoire pour objet, et parmi ces musées les plus importants, ceux qui se concentrent sur un événement précis, sur une période précise, comme cela se trouve partout.
Il y a peu de temps, j’ai vu un film documentaire sur le musée consacré à la conquête de Constantinople, par exemple. D’habitude, les Etats et les armées qui mènent des guerres et remportent des victoires fondent de grands musées avec une scène panoramique du mouvement de son armée, les étapes, les victoires et les réalisations de cette armée.
Même sans examiner la validité de ce qui est exposé dans ces musées, est-ce la réalité ou non, est-ce exagéré ou non, ce moyen est cependant utilisé aujourd’hui. Même notre ennemi, le mouvement sioniste dans le monde, sans entrer dans la discussion à propos de l’holocauste, il en a parlé, il a écrit des livres, rassemblé des reportages, produit des films et certains sont diffusés sur les écrans arabes. Ce sujet est inséré dans tout film, même si ce dernier n’a aucune relation avec ce sujet, qu’il soit social ou politique, de divertissement ou artistique… (Les sionistes) ont fait des musées consacrés à l’holocauste dans plusieurs capitales du monde, et là où va l’homme, il aperçoit un musée sur l’holocauste, quelles que soient la justesse, la précision ou l’ampleur du sujet, que nous n’aborderons pas.
Aujourd’hui, nous inaugurons  ce site, en essayant de présenter une modeste contribution en relation avec notre histoire, l’histoire de notre pays, de notre peuple, l’histoire de cette résistance au Liban, au vu de l’ampleur des sacrifices qu’elle a présentés et de l’ampleur des victoires historiques qu’elle a remportées.
Nous essayons, à travers ce musée, le musée de Mleeta, de présenter un effort sur la voie de la préservation de l’histoire et de sa commémoration, en offrant une image radieuse, réaliste et réelle de cette histoire.
A partir de cette introduction, je voudrai profiter de l’occasion de cette rencontre et de la présence de ce rassemblement béni de personnalités politiques, médiatiques, sociales, artistiques et culturelles, pour dire que parmi nos responsabilités les plus importantes, frères et sœurs ici présents, sur le plan national, en cette étape, nous devons prêter attention à l’histoire de la résistance. Si je devais parler de l’histoire du Liban, ce sujet est complexe, problématique et difficile. Le dossier le plus difficile concerne l’écriture de l’histoire du Liban, à cause des complexités présentes dans ce pays, complexités religieuses, confessionnelles, locales. Malheureusement, chaque région au Liban a sa propre histoire, chaque confession, chaque famille ont leur propre histoire. Il n’existe même pas une seule histoire pour une confession, car les confessions libanaises ont eu, tout au long de l’histoire, des chefferies et des conflits. Certains ont écrit sur des aspects de l’histoire, à partir du point de vue du chef influent. Je ne vais pas discourir sur ce sujet problématique, mais je veux dire qu’il y a une résistance au Liban qui a commencé dès 1948, et non à partir de 1978, ni en 1982, dès le début de l’entité sioniste et l’occupation sioniste de la Palestine, et la présence agressive à la frontière entre le Liban et la Palestine, il y a une longue histoire d’agressions, d’occupation, de menaces, et une longue histoire de résistance, de fermeté et de défi.
A une de ses étapes, la population des villages et des régions frontalières, l’armée libanaise et les chefs et officiers de l’armée libanaise l’avaient exprimée, malgré les moyens modestes qu’ils avaient, de même que l’ont exprimé les forces sécuritaires installées dans les postes des villages frontaliers.
Plus tard, la résistance a pris des formes avancées, grâce à la présence des organisations de la résistance palestinienne, que les jeunes libanais ont rejointes, jusqu’à la formation des organisations libanaises de la résistance, issues des partis nationaux et islamiques. Ce fut l’avant-garde avec l’annonce par l’imam Moussa Sadr de la formation des bataillons de la résistance libanaise. Cette histoire s’est poursuivie, celle de la résistance après 1978 et 1892 et a donné naissance à une nouvelle résistance qui s’appuie sur tout ce legs, toute cette histoire et toutes ces réalisations, sur toute cette présence et ces sacrifices. Ce fut ce que nous appelons aujourd’hui la résistance islamique, et le Hezbollah étant présent en tant que principale organisation dans le mouvement de la résistance.
Depuis 1948 jusqu’à présent, une résistance s’est déroulée sur le terrain, une résistance militaire, une résistance populaire par ceux qui sont restés fermes, qui se sont fixés et sont demeurés sur leur terre malgré l’absence de protection. Il y a eu la résistance politique, la résistance intellectuelle, médiatique et la résistance sociale. De grands efforts ont été consacrés au Liban pour affronter le projet sioniste, les intérêts sionistes et l’infiltration sioniste dans la scène libanaise, et à tout endroit de la patrie, de l’Etat, des institutions, des partis, des confessions et religions, parmi les gens bons et ordinaires, dans les villages et les bourgs.
C’est l’histoire de la résistance, une histoire contemporaine, comme il faut nous rappeler également, après 75, 76 ou 82, et même après, l’histoire de la présence de l’armée arabe syrienne sur le sol libanais et les sacrifices énormes et les martyrs et blessés qu’elle a offerts.
C’est l’histoire contemporaine dont témoignent les films, les documents, les sources, les témoins et nombreux de cette génération qui sont toujours vivants, que nous pouvons interroger et avec qui nous pouvons nous entretenir pour puiser les informations.
Je dis cela pour dire que nous avons une grande responsabilité. Ecrivons l’histoire de la résistance au Liban dans ses différentes dimensions, nous pouvons le faire et cela exige des efforts collectifs. Ce qui a été réalisé jusqu’à présent, ce sont des efforts personnels ou partisans. Des enquêtes ou des livres ont été écrits sur les dirigeants de la résistance, sur les martyrs de la résistance, sur les organisations de la résistance, et même nous au Hezbollah, nous n’avons pas présenté une étude ou un livre historique ou même un film documentaire global et général. Nous parlons de la résistance du Hezbollah, mais cela ne veut pas dire que ceci constitue toute la résistance, c’est une partie et une étape de la résistance qui fut précédée par des étapes et des mouvements de résistance ayant offert d’énormes sacrifices, et certains de ces mouvements existent toujours et offrent des sacrifices importants.
Nous avons besoin de cet effort collectif pour écrire l’histoire de la résistance au Liban, de manière à prendre en compte toutes les réalités véritables, nous ne voulons pas écrire des légendes, nous ne voulons pas mentir, ni inventer. L’histoire, telle qu’elle est, nous voulons la dire, et là où il y a eu des failles, des erreurs, là où il y a eu des réalisations, et des victoires, car cette histoire est une leçon et une école. Nous écrivons ce qui nous fait honte et ce qui nous rend fier, pour dire aux générations suivantes de ne pas se tromper comme nous l’avons fait, ici nous avons eu honte, là nous avons levé la tête. L’histoire prend en compte les rôles véritables, elle n’exclue personne, ne lèse le droit de personne, ne supprime le rôle de personne et n’omet les sacrifices de personne.
Toutes les directions religieuses et politiques, les partis et les mouvements, les courants, les religions, les régions, les villes, villages, bourgs, les gens de toutes catégories, l’histoire prend en compte tout cela pour souligner les grands et véritables sacrifices qui ont été offerts.
Si nous pouvons écrire une histoire de ce genre (il est évidemment difficile d’écrire l’histoire, même par un effort collectif, qui puisse satisfaire tout le monde, mais qui soit équitable autant que possible, et le plus proche de la vérité et de la réalité), cela constituera une base pour toutes les études et les enquêtes, et pour toutes les activités qui peuvent être réalisées, les films, les scénarios, les conférences et congrès, et la revivification des sites de la lutte.
Nous venons parfois sur une montagne, sur une colline, ou une vallée où rien ne s’est passé et qui n’ont aucun lieu avec l’histoire de la résistance et nous en faisons un site. D’autres fois, nous venons sur un lieu différent, comme j’en parlerai tout à l’heure à propos de Mleeta, et nous fondons sur cette histoire un mouvement de relève et de revivification de la résistance, de ses valeurs, ses concepts, ses réalisations et ses sites, dans toute la patrie, et surtout au sud et dans Jabal Amel.
C’est dans ce cadre qu’intervient Mleeta, c’est le nom du site lui-même, que nous inaugurons aujourd’hui. Nous avions discuté de deux alternatives : l’une consistant à fonder un musée, et en réalité, le martyr dirigeant hajj Imad Mughnieh, que la satisfaction de Dieu soit sur lui, était le plus enthousiaste, il travaillait jour et nuit pour fonder un musée de ce genre, il engageait toujours des discussions pour savoir où se construirait ce musée, à Beyrouth, en tant que capitale, où se trouvent la majorité des gens, à Beyrouth, qui est la destination de beaucoup de gens en provenance de la province, et où il sera facile pour les délégations venant de l’étranger et qui participent à des conférences d’accéder à un musée situé à Beyrouth. La seconde alternative était de construire le musée sur la terre du sud, sur une partie du sol de la résistance, ce qui ne supprime pas l’idée d’un musée prochain à Beyrouth, mais la priorité a été accordée à un musée sur le sol de la résistance, pour une raison simple, c’est qu’il serait plus naturel puique c’est le terrain même. Mais nos frères y ont construit des installations qu’ils ont ordonnées et organisées, mais une partie non négligeable est demeurée le véritable site naturel, conservé tel quel et vous le verrez, et parce qu’il se trouve sur le sol de la bataille, nous sommes plus proches de la spontanéité, de la réalité, de l’âme, du moral, de l’environnement et de l’air qui ont marqué et qui continuent à marquer cette région. C’est pourquoi le choix a porté sur le sol du sud.
Dans le sud, nous avons choisi Mleeta, qui est l’un des sites les plus anciens de la résistance islamique fondés dans la région de Iqlim Tuffah, face aux positions israéliennes et lahdistes que vous pouvez également apercevoir. Face à ces positions fortifiées par des bunkers et des plus importantes fortifications, protégées par des chars et des armes sophistiquées ainsi que par l’aviation et l’artillerie israéliennes, des jeunes dans la fleur de l’âge sont venus du Liban pour s’installer sur les collines en face, ces collines qui sont telles que vous voyez, ils y ont installé des positions pour la défense des terres libérées et des positions d’attaque pour mener des opérations et des raids sur les positions de l’ennemi, les patrouilles israéliennes et lahdistes, qui patrouillaient dans la région, dans le cadre de l’action incessante de la résistance visant à épuiser l’ennemi et l’obliger à abandonner et à se retirer de cette terre.
Ces jeunes sont venus dans ces collines, creusant les tranchées à la main, arrachant les rochers et aménageant les grottes et les abris. A l’époque, il n’y avait pas de possibilité de faire du ciment ou du béton armé, du point de vue matériel, ils ont construit les bunkers et les fortifications transportant sur le dos les armes, les munitions, les moyens, la nourriture et les ravitaillements, en montant et descendant. Les frères ont évidemment largement aménagé le parcours que vous verrez, et malgré tout, vous verrez que certains parcours sont difficiles à suivre corporellement parlant. Des milliers de combattants y ont vécu, ils y sont venus et en sont partis, ils ont servi des mois ou des années, et notamment dans un climat froid et mordant, qui est celui de cette région. Ces positions étaient toujours peuplées par ces hommes et ces jeunes qui se sont sacrifiés. A partir de cette terre, ont été menées des opérations très importantes sur les positions situées à vue d’œil, les combattants de la résistance ont investi ces positions, ont présenté des martyrs et ont offert des sacrifices, comme ils ont entraîné la défaite écrasante de cet ennemi.
Ici, sur cette terre où vous vous trouvez, ils se sont battus et ont résisté aux raids aériens et aux bombardements des chars. Ici, ils ont prié, invoqué et supplié Dieu. Ici, ils furent le lien entre la terre et le ciel. Ici leurs âmes furent la corde reliant la terre au ciel, une corde qui ne peut être rompue, une corde de lumière, d’espoir, de passion, d’amour, d’espérance et de confiance. Ici, a coulé leur sang, avec les blessés, ici, ils ont offert leurs âmes pures, avec les martyrs. Ici, sayyed Abbas serrait les combattants dans ses bras, il les réunissait dans des séances d’invocation, il leur faisait ses adieux lors des derniers instants avant l’attaque des positions. Ici, c’est la terre de la clarté, de la pureté, de la limpidité, du sacrifice et du don, la terre des généreux et des plus généreux, ici ce fut la terre du courage, de la fermeté, de la résistance et de la fidélité. Ici, dès le début, et c’est le principal, ce fut la terre du savoir, de l’ardeur, de l’adoration, de l’amour et de la passion, ce fut la terre de la lutte, du jihad, de la lutte de l’âme qui a abandonné la vie ici-bas et ceux qui s’y trouvent et ce qui s’y trouve, et qui a émigré vers Dieu, vers les collines et les vallées, ce fut le jihad contre l’ennemi qui a voulu humilier notre nation, occupé notre terre, vaincre notre volonté. Ces âmes nobles et fidèles ont refusé et ont rejeté cette injustice, cette humiliation et cette faiblesse. Ce fut la présence formidable sur la terre de la résistance. C’est une partie de l’histoire de la terre racontée au ciel.
Je me contenterai de cela, et laisserai au site le soin de raconter. Ici se trouve une partie de la culture de la résistance, de l’esprit de la résistance, des valeurs, de l’ardeur, de la morale, de la passion de la résistance. C’est le joyau de la résistance, pour quiconque souhaite étudier cette expérience. Il n’est pas question d’armes, de fusées, de canons ou de bunkers, mais il s’agit d’hommes et de jeunes, de d’ingéniosité, de cœur, d’esprit, de volonté, de détermination, de fermeté, exprimés par cette résistance tout au long de ses étapes.
Le dernier point que je soulèverai est nécessaire à cause du climat médiatique qui enveloppe les élections au sud, et notamment une certaine insistance médiatique m’oblige à des paroles succintes, même si d’habitude, comme lors des élections précédentes ou actuelles, je m’écarte d’en parler, sauf dans leurs grandes lignes. Cependant, il y a un mot qui doit être dit, notamment à notre peuple au sud.
Nous savons tous la nature des élections mucnicipales, les compétitions dans les villes, bourgs et villages, où interviennent les familles, les partis et les courants politiques, et qui prennent des dimensions personnelles, parfois religieuses ou confessionnelles dans les bourgs où les religions et confessions sont variées. Malheureusement, ces compétitions se transforment souvent en conflits – sans que les gens s’entretuent nécessairement – mais des paroles laissent parfois des blessures plus profondes que les balles et entraînent des conflits dont les blessures ne se cicatrisent que longtemps après.
En 1982, nous sommes entrés dans un village, nous avons essayé de former un pôle de jeunes autour de la résistance, mais nous n’avons pas réussi à mettre un responsable dans ce village car celui qui appartient à telle famille ne va pas, telle autre, cela ne marche pas aussi, mais pourquoi ces deux familles sont en conflit, car il y a vingt ou trente ans, elles se sont opposées los d’élections municipales et sont restées, depuis, adversaires…
Nous avions notre avis concernant la date de l’échéance municipale, mais cette question est finie et l’échéance a eu lieu, et nous l’avions exprimé publiquement. Cependant, lorsque l’échéance des élections municipales s’est rapprochée, nous avons considéré que notre responsabilité, en premier lieu, consiste à préserver le tissu social et notre environnement populaire (qui est la résistance, qui a résisté et qui a protégé la résistance depuis 1948 jusqu’à 2010, ces gens, ces villages, ces villes, ces familles avant toute chose), et pour être franc et transparent, la préservation de ce tissu et de cet environnement est une priorité absolue, elle est la voie de la force, de la consolidation, du développement et de la coopération. Ceci s’applique à toute la scène libanaise, et c’est pourquoi nous avons appelé, dès les premiers jours, à la concorde entre les forces, les courants, les partis et tout le monde dans tout le Liban, et nous l’avons appliqué ou même confirmé les paroles par l’action. Malgré le laps de temps court, nous avons hâté, en quelques jours, la signature d’un accord détaillé et clair entre le mouvement Amal et le Hezbollah concernant les élections municipales. Cela n’a pas été très facile pour les directions du parti et du mouvement, puisqu’elles savent très bien que ces élections ne sont pas semblables aux législatives, où nous pouvons nous mettre d’accord sur cinq, douze, quinze ou trente députés, mais ici, il faut intervenir auprès des bourgs et des familles pour composer les listes, d’autant plus qu’il y a des coutumes dans le pays. Et en toute franchise, je reconnais que jusqu’à présent, et non seulement nous, les partis politiques, même doctrinaires, ne peuvent affronter les coutumes familiales dans les élections municipales.
Dans ce dossier complexe à ce niveau, nous sommes parvenus à conclure un accord, en ayant le souci de la meilleure représentation familiale, autant que possible, et de la plus large alliance avec nos alliés des forces et des partis de l’opposition. Nous avons commencé par appliquer ceci, en premier lieu, dans le mont Liban et la banlieue qui fait partie du mont Liban, et l’accord a été un grand succès. En seconde étape, dans la Békaa, l’accord a également rencontré un grand succès, et lorsque nous avons poursuivi ensuite dans le sud, évidemment, du fait des résultats dans la première et seconde étape, et à cause de certaines circonstances particulières dans le sud, les médias ont commencé à en parler, des articles divers furent écrits, même par nos amis et nos alliés qui suivaient le cours des élections municipales et l’accord, de manière que je considère non appropriée et parfois inconvenante. Mais cette voix est entendue par toute la population du sud et dans tout le pays. Je voudrai m’adresser à tous les gens, et notamment à la population des villages : nous, le Hezbollah et le mouvement Amal, notre histoire lors des élections municipales et des élections législatives, et autres sujets, sont telle  cette histoire connue, que les villageois connaissent tous, du « bey, de son fils et de l’âne ». Notre histoire est ainsi. Je la raconte aux jeunes, à la nouvelle génération qui peut-être n’entend pas les histoires des villages. Un homme et son fils ont un âne, et marchent le long de la route. Si les deux montent sur l’âne (que personne ne fasse de comparaison !) les gens diront qu’ils sont injustes et les associations protectrices des animaux protesteront contre leur attitude ; et si les deux en descendent, les gens diront qu’ils ne comprennent pas (dans les villages, les gens le disent autrement), ils ont un âne et ne le montent pas ; et si le père le monte et l’enfant marche, ils critiqueront le père qui laisse son fils faire le chemin à pied ; et si le fils monte sur l’âne, ils le critiqueront parce qu’il laisse son père âgé marcher. Que devraient-ils donc faire ? C’est notre histoire dans sa plus simple expression.
Si nous agissons comme lors des élections municipales de 2004, et à cette époque, nous avions été en désaccord, les listes s’étaient constituées dans la plupart des villages, des listes soutenues soit par le Hezbollah, soit par le mouvement Amal. A cette époque, nous avons été « critiqués » par les médias, qui disaient « le Hezbollah et le mouvement Amal, des mouvements de résistance qui partagent beaucoup de choses, quelle honte ! Ils ne sont même pas capables de se mettre d’accord pour former un conseil municipal, leurs conflits se poursuivent jusque dans les ruelles… »
Donc, si nous sommes en désaccord, ils nous attaquent et si nous sommes d’accord, ils disent c’est un accord monopolisateur, c’est la confiscation du processus démocratique, etc.. si Amal et le Hezbollah tournent le dos aux élections municipales, laissant les familles et les gens s’affronter, ils diront ceux-là n’assument pas la responsabilité et laissent les gens s’affronter, alors que c’est leur société, leurs familles, leurs villages, leur population, ils les abandonnent et les laissent s’opposer les uns aux autres sans qu’ils n’interviennent, et c’est ce qui est écrit actuellement. C’est pourquoi, à ce propos, j’aimerai dire deux choses claires et franches. L’un des frères a dit un mot il y a deux jours et j’aimerai le redire.
Aux frères, à notre population au sud, à notre population dans tout le Liban : le plus beau et le meilleur présent que peuvent offrir Amal et le Hezbollah aux gens, pour les élections municipales, au cours de la dixième année de la commémoration de la résistance et de la libération, c’est l’accord concernant les élections municipales. C’est le meilleur présent, la réalisation la plus importante et la chose la plus belle qui peuvent être offerts aux gens. Lorsque les conseils municipaux sont constitués, s’il y a neuf membres, que faisons-nous ? S’ils sont quinze membres ? Dix-huit membres ou 21 membres, que faisons-nous ? C’est toute l’histoire. Dans la Békaa, c’est ainsi que cela s’est passé, dans le mont Liban, également. Evidemment, des personnes vont ressentir de l’injustice et s’opposer à ces formations, il y a des familles qui s’opposent à propos de la représentativité. De plus, il existe une coutume dans les élections municipales qui n’a aucun fondement moral, humain, religieux ou juridique, et je n’en parlerai pas aujourd’hui. De toute évidence, des gens seront gênés et constitueront des listes opposées. Nous l’avons dit et le disons, nous ne considérons pas ceux-là comme des ennemis de la résistance, ils font partie de notre environnement, ce sont notre population et des gens qui nous sont chers et proches. Mais j’avais dit une chose que les médias n’ont pas repris, ou n’ont pas insisté sur sa seconde partie, c’est pourquoi je le dis à nouveau.. Je dis à notre population dans le sud, là où se trouvent des listes du mouvement Amal et du Hezbollah, dénommées « listes du développement et de la fidélité », ou « de la fidélité et du développement », nous, le Hezbollah avons adopté ces listes dans leur totalité, et avec force, insistance et détermination, et agissons pour la réussite de ces listes. Nous considérons que cette alliance électorale municipale fait partie de l’alliance stratégique qui protège et consolide l’environnement de la résistance. C’est ainsi que nous comprenons cette alliance. A présent, beaucoup de rumeurs fusent comme d’habitude, à la veille des élections, mais pour nous, il n’y a rien qui s’appelle en-dessous ou au-dessus de la table. D’après mes informations, les dirigeants et cadres et les comités concernés dans le Hezbollah et Amal ont été sincères et transparents dans l’application de l’accord en réalisant ses dimensions politiques et psychologiques, et parce que nous faisons partie des gens, il est normal que  les bases de Amal et du Hezbollah rencontrent quelques difficultés dans certains bourgs, dans un petit nombre, en fait, pris par rapport à l’ensemble. Il y a un grand nombre de villages qui ont terminé les élections avec la victoire des listes « du développement et de la fidélité », élues à unanimité. Je remercie cette population, ainsi que tous les candidats qui se sont désistés au profit de cette liste. Dans un grand nombre de village, les listes d’accord ont été constituées et ont été annoncées, et dans d’autres villages, elles font face à une ou deux listes, et ailleurs, existent encore des listes incomplètes et dans d’autres, des listes complètes.
J’appelle à ce qu’il y ait plus de conseils municipaux élus à l’unanimité, car il semble exister une issue légale à ce propos. Dans les villages où se dérouleront les élections, il faut qu’elles soient démocratiques, transparentes, claires, calmes, avec le minimum de tension, de pertes et de blessures, occasionnées généralement lors de toute élection municipale. Je m’adresse toutefois  à la base du Hezbollah, qui est connue pour sa rigueur,( et les gens nous accusent d’être une organisation de fer), mais malgré cela, pour écarter toute équivoque, illusion ou parole irresponsable, j’appelle la base du Hezbollah et le public du Hezbollah, les partisans du Hezbollah dans le sud, à absolument respecter les listes (demain, ils parleront d’une obligation légale, mais non, nous, dans les élections, nous n’utilisons pas l’obligation légale et ceux qui parlent de l’obligation légale, j’aimerai leur dire que lorsque celle-ci est utilisée, le paysage sera tout autre. Nous ne parlons pas donc d’obligation légale, nous parlons d’un parti qui respecte ses engagements et ses accords, telles que ses valeurs morales et religieuses nous disent de le faire), j’appelle donc les bases du parti et notre public à respecter absolument et entièrement les listes « de la fidélité et du développement », ou « du développement et de la fidélité », et qu’ils ne répondent  pas à leurs calculs personnels, familiaux ou autres calculs de ce genre.
La réussite de ces listes a une valeur politique et psychologique certaine d’entérinement, et une grande importance sociale. Cette valeur, vous la connaissez et ne nécessite pas d’explication. Cec,i en ce qui concerne le vote. Concernant la candidature, aucun candidat hors des listes « de la fidélité et du développement » ne peut se présenter aux gens comme étant candidat du Hezbollah, ou disant que le Hezbollah lui a accordé une autorisation de le faire, ou que le Hezbollah le soutient « sous la table » ; quiconque le prétend est un menteur et un injuste. Nous sommes des gens sincères, transparents et clairs, nous respectons nos engagements et nos alliances. Si dans certains villages, des frères du Hezbollah disent appartenir au parti et se considèrent au cœur même de cette marche, et qu’ils se portent  candidats hors des listes « de la fidélité et du développement », nous les appelons à se retirer de cette bataille et à se désister, et de contribuer, au cours des heures qui restent, à la réussite des listes « de la fidélité et du développement », ou par unanimité. En toute clarté, toute franchise, toute transparence, c’est ce que j’ai aimé dire en ce qui concerne les élections.
J’appelle la population de Saïda au calme et à la compétition électorale. Rien ne vaut la peine pour que les gens s’attaquent les uns contre les autres et pour installer l’inquiétude dans la ville. Ceci est évidemment gênant pour le pays tout entier, et il en est de même à Jezzine, Merjeyoun ou Hasbaya, où la compétition électorale est vive. Que le sud et la population du sud, qui sont fermes, qui se sacrifient et qui s’accrochent, la population de la résistance, qu’ils donnent l’exemple civilisationnel.
Je vous dis également : ce dimanche, allez aux urnes et réjouissez-vous, nous n’appelons pas à un référendum, nous l’avons fait l’année précédente et nous ne le faisons pas chaque année. Les élections législatives furent un référendum évident, le Hezbollah et le mouvement Amal n’ont pas besoin de prouver leur poids politique et populaire grâce aux élections municipales. Ce poids est connu, sur les plans national, régional et également international. C’est une question résolue mais je dis : transformez les élections municipales, dimanche prochain, en noces dans les villages, et ne craignez pas les manœuvres israéliennes appelées « orientation 4 », car nous avons vu les précédentes « orientations, 3, 2, 1 » et aujourd’hui, le paysage a changé. Ce paysage a toujours été, pour nous, au Liban, un paysage de crainte, d’inquiétude, de trouble, nous hésitions à nous rendre aux villages frontaliers, à nos villages, nos champs et nos fermes. A présent, pourquoi ont-ils choisi le 23 pour commencer leurs manœuvres, est-ce délibéré ou pas ? Je ne le sais pas, mais Dieu a voulu présenter une scène sur les deux bords de la frontière : dans le sud, les villages du sud et les villages frontaliers, des fêtes électorales et de l’autre côté, des millions qui descendent dans les abris et exécutent un plan d’urgence par crainte de la résistance, comme ils le disent.
Dimanche prochain, ne craignez personne, allez aux urnes, et dans vos villages, villes, quartiers et bourgs, organisez les noces de la libération, transformez les élections en noces, et non en référendum, nous n’en avons pas besoin, et soyez confiants que la résistance dont la terre de Mleeta constitue un de ses sites et un des symboles, a réussi à s’étendre, à partir du site de Mleeta en tant que symbole, vers toute la terre de Jabal Amel, vers toute la terre de la patrie, pour que la résistance soit présente, non seulement dans l’équation de la défense du Liban, mais dans l’équation régionale et même international.
Je vous pose, en signe d’adieu, une question : pourquoi toutes ces visites américaines, européennes, étangères et arabes au Liban ? Pourquoi ? En faveur de quoi et qu’est-ce qui se passe au Liban ?
Je ne répondrai pas, nous en parlons lors de la commémoration de la résistance et de la libération, lors de la fête de la résistance et de la libération, le 25 mai prochain. Je vous remercie pour votre présence, et paix et miséricorde de Dieu sur vous et Ses bénédictions.
 

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