Côte d’Ivoire: Gbagbo ne cède pas à l’ultimatum de Ouattara

Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a annoncé qu'il ne quitterai pas le pouvoir malgré les injonctions de son rival Alassane Ouattara et de la communauté internationale. Dans une allocution télévisée vendredi, Gbagbo a promis de ne "pas céder" aux pressions de la communauté internationale et de son rival Alassane Ouattara, qui lui avait donné jusqu'à minuit pour quitter la présidence ivoirienne.
"Nous n'allons pas céder", a affirmé Gbagbo à quelques heures de la nouvelle année, dans des voeux retransmis par la télévision d'Etat RTI. Il a dénoncé "une tentative de coup d'Etat menée sous la bannière de la communauté internationale".
Il a cependant de nouveau tendu la main à Ouattara, reconnu président par l'ONU et de très nombreux pays, notamment africains: "le temps de la guerre est passé, c'est maintenant le temps du dialogue".
Gbagbo a également annoncé la création d'une "commission chargée de faire le bilan des violences post-électorales".
"Elle établira un rapport aussi détaillé que possible sur les violations des droits de l'Homme sur l'ensemble du territoire national avant, pendant et après le scrutin, a-t-il dit.
Quelques heures plus tôt, Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara, avait annoncé que ce dernier avait donné à
M. Gbagbo jusqu'à minuit (locale et GMT) pour qu'il se retire, lui offrant en échange la "garantie" de sa tranquillité.
Mais M. Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui s'exprimait depuis le grand hôtel abidjanais transformé en QG du camp Ouattara, a écarté l'hypothèse d'un départ en douceur, se disant "convaincu que seule la force" pourrait chasser Gbagbo.
"Ou on réussit à faire admettre le verdict de urnes dans notre pays, donc l'instauration de la démocratie, ou alors on échoue à mettre (en place) la démocratie en Côte d'Ivoire et ça devient une jurisprudence pour toute l'Afrique", a-t-il averti.
Trois médiateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert), venus mardi à Abidjan, doivent y revenir lundi. La Sierra Leone a prévenu que la rencontre avec Gbagbo serait la "dernière".
La responsable des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a annoncé avoir écrit dans des "termes fermes" à M. Gbagbo pour lui rappeler ses obligations de protéger les civils. Des experts onusiens ont averti que les exactions depuis la présidentielle du 28 novembre pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".
Même si les étrangers n'ont pour l'heure pas été directement menacés, la France a recommandé de nouveau à ses ressortissants - autour de 12.000 actuellement - de quitter "provisoirement" le pays.
Après plus d'un mois de crise, l'Union européenne et les Etats-Unis ont maintenu leur pression sur l'homme fort d'Abidjan.
L'UE a approuvé des sanctions contre 59 de ses proches, dont la quasi-totalité de son gouvernement. Une première série de sanctions européennes était déjà entrée en vigueur la semaine dernière, visant M. Gbagbo lui-même et 18 autres personnes.
Pour lui, "il est temps de partir. Nous espérons qu'il choisira une transition pacifique", ont insisté les Etats-Unis.
AFP
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