Une nouvelle trêve n’est «pas d’actualité» en Syrie, selon Moscou

Une nouvelle trêve «humanitaire» à Alep n'est «pas d'actualité», a affirmé lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.
«La question d'un renouvellement de la pause humanitaire n'est pas d'actualité», a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
«Pour qu'un tel régime revienne, il est nécessaire que nos opposants (les États-Unis et les pays arabes, parrains des groupes armés) garantissent un comportement acceptable de la part des groupes antigouvernementaux qui ont empêché les évacuations médicales», a ajouté M. Riabkov, premier responsable russe à s'exprimer depuis la fin de la trêve, samedi soir.
Il a par ailleurs critiqué la position de la coalition internationale, assurant que celle-ci préférait critiquer Damas et Moscou plutôt «qu'exercer réellement son influence sur l'opposition et les rebelles» pour le maintien de cette trêve. «Au cours des trois derniers jours, ce dont nous avions besoin n'a pas eu lieu», a-t-il déclaré.
M. Riabkov a par ailleurs estimé que les «conditions ne sont pas réunies» pour une nouvelle réunion ministérielle entre les chefs de la diplomatie américaine et russe sur la Syrie, en raison de la proximité de l'élection présidentielle américaine début novembre. En attendant, le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem va rencontrer vendredi à Moscou son homologue russe Sergueï Lavrov, a annoncé lundi un vice-ministre russe des Affaires étrangères cité par l'agence de presse Interfax.
De son côté, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a commenté l'échec de la trêve humanitaire à Alep qui avait été proclamée dans la région pour permettre l'évacuation de la ville des terroristes sans armes et des civils.
«Pendant tous ces jours (de la trêve, ndlr) on a vu des tirs visant les postes de contrôle, des attaques de djihadistes visant les principaux itinéraires de l'acheminement du fret humanitaire. Tout cela rend difficile, sinon impossible la formation de convois humanitaires», a indiqué le porte-parole.
Selon lui, le Kremlin appelle à réfléchir sur la possibilité, de manière générale, de faire un distinguo entre les terroristes et l'opposition modérée en Syrie.
«En attendant, le distinguo entre les groupes terroristes et la prétendue opposition modérée n'a pas été fait et on devrait décider si c'est possible en général», a ajouté Dmitri Peskov.
Rappelons que la trêve a duré à Alep du 20 au 22 octobre. Neuf couloirs humanitaires avaient été mis en place, dont six réservés aux résidents civils et deux aux combattants bloqués dans la partie est de la ville. Mardi 18 octobre, les forces aériennes russes et syriennes ont suspendu leurs frappes à Alep, en Syrie, soit avant la date prévue, pour assurer la préparation d'une pause humanitaire. Or, les terroristes du «Front Al-Nosra» ont tiré sur les habitants d'Alep rassemblés près de l'entrée d'un couloir humanitaire dans le quartier de Bustan al-Qasr. En outre, les extrémistes ont exécuté publiquement 14 représentants des autorités locales, ceci comme punition pour avoir appelé à quitter les quartiers contrôlés par les groupes armés. Selon différentes estimations, jusqu'à 7 000 terroristes de différents groupes armés sont retranchés dans l'est d'Alep.
Source : agences et rédaction
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