Damas condamne l’intervention turque à Jarablus : «violation flagrante» de la souveraineté

L'intervention militaire de la Turquie en Syrie est une «violation flagrante» de la souveraineté du pays, a dénoncé mercredi le ministère syrien des Affaires étrangères, quelques heures après le début d'une opération turque à la frontière.
Damas «condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablus avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu'il s'agit d'une violation flagrante de sa souveraineté», selon le communiqué du ministère.
Sans aucune coopération avec le gouvernement légitime ou l’armée nationale syrienne, la Turquie et les forces de la coalition internationale ont lancé une opération pour reprendre à l'organisation «Daech» la ville syrienne de Jarablus. Plusieurs chars turcs ont pénétré sur le territoire syrien mercredi matin.
Dans un discours à Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé que l'armée turque et les forces de la coalition internationale ont lancé une opération, mercredi 24 août au matin, contre l'organisation «Daech» et les milices kurdes du PYD (Parti de l'Union démocratique, kurde) dans la ville syrienne de Jarablus, frontalière de la Turquie.
«Les forces armées turques et les forces aériennes de la coalition internationale ont lancé une opération militaire visant à nettoyer le district de Jarablus de la province d'Alep de l'organisation terroriste Daech», avait annoncé précédemment un communiqué du bureau du Premier ministre turc, qui ne mentionnait pas les Kurdes du PYD, contrairement à la déclaration d'Erdogan.
L'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu a précisé que l'opération avait commencé à 4h locales (1 h GMT) et avait pour but également de «renforcer la sécurité de la frontière et de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie».
Selon des sources militaires, des chars turcs ont pénétré en Syrie. L'opération a été précédée de tirs d'artillerie ainsi que de raids de l'aviation turque et de la coalition formée par les États-Unis. Un journaliste de Reuters sur place a noté la présence de six blindés du côté syrien de la frontière et fait état d'intenses bombardements.
Tard mardi, Ankara s'était dite prête à soutenir une opération pour chasser «Daech» de Jarablus après avoir reçu des tirs de mortiers et des roquettes sur son sol, à Karkamis et sur la ville frontalière turque de Kilis, plus à l'ouest, auxquels elle avait répliqué.
Au même moment, des centaines de «rebelles syriens» soutenus par Ankara se préparaient du côté turc à une offensive pour prendre Jarablus – le dernier point de passage contrôlé par «Daech» à la frontière turco-syrienne.
Cette opération est motivée par la volonté du pouvoir turc d'empêcher la prise de contrôle par les milices kurdes de cette localité et d'«ouvrir un corridor pour les rebelles modérés», a souligné un responsable local.
Source: agences et rédaction
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