Russie: l’OTAN invoque des «intentions agressives», Londres appelle à rouvrir le dialogue avec Moscou

A quelques jours d'un sommet de l'OTAN, le ministre de la Défense polonaise a à nouveau invoqué «les intentions agressives de la Russie» pour justifier l'envoi de troupes en Europe de l'est. De sa part, Londres a appelé l’alliance à reconsidérer son système de dissuasion et relancer le dialogue avec les autorités russes.
«La Russie doit cesser de menacer la Pologne, les pays européens et d'autres pays dans le monde !». C'est ainsi que, de manière inquiétante, le ministre de la Défense polonais, Antoni Macierewicz, s'est exprimé lundi 4 juillet devant l'agence The Associated Press, à seulement quatre jours d'un sommet de l'OTAN à Varsovie.
Pour l'OTAN, on ne rigole plus : la «menace russe» justifie le déploiement permanent de forces armées... Un bouclier anti-missile doit également être mis en place.
Les 29 membres de l'Alliance doivent annoncer le stationnement de troupes permanentes en Pologne et dans les pays baltes. Une mesure qui s'impose, car autrement, si l'on en croit ce ministre polonais, la Russie risquerait bel et bien de fondre sur ces voisins. «Les intentions agressives de la Russie ne pourront être stoppées qu'à condition que nous nous montrions réellement prêts à protéger nos frontières», a-t-il affirmé.
L'année dernière, Sergueï Ivanov, chef de l’administration du président Poutine, avait rappelé que la Russie n’avait jamais été favorable à une détérioration des relations avec l’Occident, tandis que, soulignait-il, l’OTAN ne cesse de s’approcher des frontières de la Russie, année après année, et cela malgré la promesse que l’Alliance ne s'étendrait plus à l’est.
Depuis longtemps, les dirigeants russes avaient expliqué à l'OTAN leur léger agacement à l'égard d'un tel projet de bouclier antimissile tout le long de la frontière occidentale de la Russie. En juin dernier le président Vladimir Poutine avait procédé à une petite piqûre de rappel, démontrant que les systèmes stratégiques de défense antimissiles, comme ceux mis en place actuellement dans l’Est de l’Europe, pouvaient tout à fait être utilisés de manière offensive et qu'ils faisaient donc partie d’une structure dirigée contre la Russie.
Relancer le dialogue avec les autorités russes
Face à la menace posée par la Russie, le Comité de la défense du Parlement britannique a, de sa part, appelé l'Alliance à restaurer son système de défense, reconsidérer son système de dissuasion et relancer le dialogue avec les autorités russes.
Le document souligne également que les participants du sommet doivent se placer «en position de force» en engageant le dialogue avec la Russie.
Le sommet de l'Alliance se déroule à Varsovie, en Pologne, les 8 et 9 juillet. Précédemment, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a évoqué l'importance du sommet du Conseil Russie-Otan qui se tiendra le 13 juillet.
Le 1er avril 2014, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Alliance atlantique avaient pris la décision de suspendre la coopération militaire et civile pratique avec la Russie. Les ministres avaient dans le même temps souligné que «le dialogue politique au sein du Conseil Russie-Otan ainsi qu'au niveau des ambassadeurs et à un niveau plus élevé pouvait se poursuivre dans la mesure du nécessaire».
Le Conseil Russie-Otan est un forum qui a été créé en mai 2002 afin de favoriser un échange de vues et de promouvoir la coopération entre la Russie et les Etats membres de l'Alliance atlantique.
Source: divers et rédaction