«Israël»: la justice pourrait se pencher sur les liens entre Netanyahou et Mimran

Les responsables judiciaires israéliens ont l'intention d'évoquer le témoignage du golden boy Arnaud Mimran qui avait affirmé avoir donné au Premier ministre Benyamin Netanyahou environ un million d'euros pour couvrir les dépenses de sa campagne électorale, rapporte jeudi le quotidien israélien Haaretz.

Les affirmations ont été formulées par Mimran dans un tribunal à Paris il y a deux semaines, lors du procès de l'arnaque au CO2.

Outre le témoignage de Mimran, les juges du procès ont expliqué d'autres preuves indiquant que Netanyahou avait reçu de l'argent, mais elles n'avaient pas été élaborées.

La question pourrait cependant être discutée en «Israël» lors d'une réunion prévue entre le procureur général Avichai Mendelblit et d'autres procureurs la semaine prochaine. A cette occasion, seront notamment évoqués les dépenses de la résidence officielle du Premier ministre et le financement de vols pour Netanyahou et sa famille quand il était ministre des Finances.

«Les questions concernant le témoignage d'Arnaud Mimran en France doivent trouver des réponses», a déclaré le ministère de la Justice.

Mimran est au cœur d'un procès concernant une escroquerie à la TVA sur le marché des quotas d'émission de CO2 en 2008-2009 («taxe carbone»), d'une valeur de 283 millions d'euros.

Les soupçons de financement de Netanyahou sont apparus alors que Mimran était interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à se rendre dix fois en «Israël» en 2009.

L'accusé a alors déclaré qu'à l'occasion d'un de ses voyages, il est venu seul rencontrer Netanyahou. Le juge a alors affirmé «en effet, dans le dossier des preuves, il y a une trace indiquant que vous lui avez donné de l'argent».

L'avocat de Mimran a objecté, indiquant que l'information n'apparaissait que «dans un cahier», mais le juge l'a rejeté l'objection, déclarant : «Non, cher monsieur, cela semble bien apparaitre dans le dossier de preuves ici devant moi».

Mimran lui-même a affirmé : «J'ai financé Netanyahou à hauteur d'environ un million d'euros. C'était pour sa campagne électorale. Puis, en 2009, quand il a été élu Premier ministre d'Israël, je suis allé en Israël et nous nous sommes rencontrés». Le juge lui a demandé si l'argent lui avait été rendu, ce à quoi Mimran a répondu par la négative.

Mimran n'a pas dit pour quelle campagne électorale il avait donné l'argent à Netanyahou. En vertu de la loi régissant les contributions de campagne et conformément aux instructions émises par le contrôleur de l'Etat, un candidat aux législatives en «Israël» ne peut accepter plus de 11,480 shekels (2661 euros) de la part d'un particulier. Lors des élections pour la direction d'un parti ou pour des primaires d'un qui a plus de 50.000 électeurs, un candidat peut accepter des dons de particuliers allant jusqu'à 45.880 shekels (10.635 euros).

Selon une enquête menée conjointement par Haaretz et le site français Mediapart, publiée en avril, Mimran aurait financé les vacances de Netanyahou et de sa famille dans les Alpes et sur la Côte d'Azur.

Mimran aurait également prêté à Netanyahou son appartement dans le 16ème arrondissement à Paris, et l'aurait emmené dans une discothèque prestigieuse de la capitale.

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