Nouveau dialogue Otan-Russie à Bruxelles avant un sommet à Varsovie

Les 28 pays membres de l'Otan, en froid avec Moscou en raison de la crise ukrainienne, veulent organiser une nouvelle réunion de dialogue avec la Russie avant leur sommet prévu en juillet à Varsovie, a annoncé vendredi le patron de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
Lors d'un dîner jeudi soir consacré à la Russie, auquel assistaient les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Alliance réunis pour deux jours à Bruxelles, «tous étaient d'accord sur notre approche double, à savoir une défense et une dissuasion forte (face à la Russie) combinée au dialogue politique», a expliqué Stoltenberg.
«Sur cette base, il y a eu un large accord hier (jeudi) pour que l'Otan organise une nouvelle réunion du Conseil Otan-Russie avant notre prochain sommet en juillet», a-t-il poursuivi.
Cette «plateforme», où se retrouvent les ambassadeurs des 28 Alliés et leur homologue russe, est nécessaire pour «assurer la transparence et la prévisibilité (...) afin d'éviter des incidents (militaires) dangereux qui pourraient échapper à tout contrôle», a rappelé Stoltenberg.
Lors de leur prochain sommet les 8 et 9 juillet à Varsovie, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance atlantique doivent parachever son renforcement militaire à l'Est, avec le déploiement de troupes et équipements dans les pays baltes. Ce renforcement face à une Russie jugée plus «agressive» est sans précédent depuis la fin de la Guerre froide.
Pour protester contre l'annexion de la Crimée par la Russie et contre l'offensive des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine au printemps 2014, l'Otan avait rapidement suspendu toute coopération pratique avec Moscou, qu'elle accuse de soutenir les rebelles en armes et en troupes.
En théorie, l'Alliance avait maintenu ouverts les canaux de dialogue politique, mais hormis quelques entrevues entre Stoltenberg et le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov, aucune réunion du Conseil Otan-Russie n'avait été organisée pendant plus de vingt mois.
Le 20 avril, les 28 ambassadeurs des pays membres de l'Otan et l'ambassadeur russe Alexandre Grouchko avaient renoué le dialogue, mais sans régler les «désaccords profonds» sur des sujets comme la crise ukrainienne, avait commenté Stoltenberg à l'issue.
Des pays comme la France et l'Allemagne poussaient à organiser une nouvelle réunion de ce format avant le sommet, alors que les Alliés orientaux, à commencer par les pays baltes et la Pologne, étaient sceptiques.
Source: agences
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