L’Allemagne a les données personnelles de miliciens de «Daech»

La police fédérale allemande a admis jeudi être en possession de dossiers apparemment authentiques qui contiennent les données personnelles de miliciens du groupe terroriste «Daech».

Le porte-parole de la police fédérale allemande, Markus Koths, a déclaré qu'il y avait «une très forte probabilité» que les documents présentés par les médias allemands divulguant l’identité de des extrémistes allemands soient fiables.

«Nous sommes donc en train de les prendre en compte dans le cadre de la loi et des mesures de sécurité» a-t-il ajouté.

Koths a refusé de donner des détails sur le nombre et le contenu des documents saisis. Il a souligné qu'il n'apportera aucun commentaire au sujet de l'authenticité des documents obtenus par les médias allemands et étrangers.

La police a fait cette révélation après que la chaîne britannique Sky News eut révélé avoir mis la main sur 22 000 dossiers du groupe terroriste le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Ces dossiers dévoileraient le nom véritable des extrémistes, leur lieu d'origine, leur numéro de téléphone, et même le nom de ceux qui les ont commandités et recrutés.

Sky News dit avoir mis la main sur une clé USB volée au responsable de la sécurité intérieure du groupe par un transfuge qui avait décidé de tourner le dos à l'organisation.

Un quotidien allemand, le Sueddeutsche Zeitung, rapporte avoir lui aussi obtenu des dizaines de documents similaires le long de la frontière entre les deux pays, où des fichiers et des vidéos provenant du groupe seraient offerts ouvertement par des combattants kurdes et même par des extrémistes.

Les deux médias rapportent qu'il s'agit de formulaires remplis par les recrues du groupe extrémiste. Ils contiendraient les noms de ressortissants d'au moins 51 pays.

Des documents similaires, mais dont l'authenticité n'a pas été vérifiée, ont été mis en ligne par le site syrien Zaman al-Wasl, qui est proche de l'opposition. Ces documents, qui portent le cachet «secret» au bas, révèlent que des combattants étrangers sont entrés en 2013 sur les territoires contrôlés par le groupe terroriste.

Certains observateurs affirment que ce listing dévoilé porte un coup dur à «Daech». Ces documents pourraient jeter un éclairage sans précédent sur les activités de «Daech». Ils pourraient aussi faciliter le démantèlement des réseaux qui acheminent des combattants étrangers jusqu'en Syrie et en Irak.

Cependant, d’autres experts demeurent toujours sceptiques sur leur authenticité en raison des erreurs grammaticales et de l'usage de certaines formulations étranges. Le nom arabe de «l'Etat islamique d'Irak et de Syrie», un ancien nom de «Daech», est écrit de deux manières différentes tandis que le terme «martyr» généralement utilisé par les terroristes est remplacé par «date du décès». Si ces données s'avérait fausses, elles mettraient alors exergue la volonté du groupe terroriste d'orchestrer une campagne de désinformation pour berner les services de renseignements des pays occidentaux.

On croit que «Daech» compte entre 30 000 et 100 000 extrémistes.

Source : agences et rédaction