Syrie: L’idée d’une intervention au sol évoquée par la coalition, selon Riyad

L’Arabie saoudite a reconnu que les membres de la coalition anti-«Daech» menée par Washington ont eu une discussion «politique» concernant le déploiement potentiel des troupes en Syrie. L’initiative a été qualifiée par Damas de néfaste et menaçante.

Les ministres de la Défense de la coalition conduite par les Etats-Unis en Syrie ont évoqué une intervention au sol, mais aucune décision n'a été prise, a déclaré lundi à Reuters un conseiller du ministre saoudien de la Défense.

«Cela a été évoqué il y a deux semaines à Bruxelles», a déclaré le général Ahmed Asseri à Reuters lors d'un entretien téléphonique.

«La question a été évoquée au niveau politique, mais cela n'a pas été présenté comme une mission militaire», a-t-il encore déclaré.

«Si quelque chose est organisé et qu'une décision est prise sur le nombre de soldats, sur l'endroit où ils seraient envoyés, alors nous y participerions», a-t-il dit. «Nous devons en parler au niveau militaire de manière globale, avec tous les experts militaires pour faire en sorte d'élaborer un plan.»

Ahmed Asseri a également déclaré que le royaume saoudien était disposé à frapper «Daech» à partir de la base aérienne turque d'Incirlik où quatre chasseurs saoudiens sont arrivés la semaine dernière mais d'où ils n'ont pour l'heure mené aucune attaque.

De son côté, Washington a confirmé la volonté de l’Arabie saoudite de frapper des cibles en Syrie. Le porte-parole du département d’Etat américain John Kirby est allé jusqu’à dire que les Etats-Unis salueraient la participation du royaume.

«Néanmoins, il y a beaucoup d’éléments à examiner concernant leurs actions, leur maquillage, et comment ils devraient être soutenus dans leur progression par la coalition. Il y a beaucoup à accomplir», a conclu Kirby.

Les pressions de Riyad pour une intervention terrestre en Syrie interviennent juste après les avertissements de la Russie quant au fait que la Turquie renforçait ses positions à la frontière avec la Syrie alors que Moscou et Washington faisaient de leur mieux pour consolider un cessez-le-feu déjà fragile dans le pays.

Lundi 29 février, une source officielle du ministère syrien des Affaires étrangères et des expatriés a indiqué à l’agence d’information SANA que l’Arabie saoudite jouait un «rôle néfaste» dans le processus de paix puisqu’elle «menaçait à la sécurité et stabilité» du monde.

Cette source a signalé à SANA que Damas demandait que le secrétaire général de l’ONU crée un comité pour enquêter sur «les crimes qui ont été et sont toujours commis par le régime saoudien dans le monde arabe.»

Source : agences et rédaction