Plus de 80 morts dans une attaque de Boko Haram au Nigeria
Plus de 80 villageois ont été tués samedi soir dans le nord-est du Nigeria dans une attaque attribuée aux extrémistes de Boko Haram, tandis qu'au Tchad voisin deux attentats suicides ont fait dimanche trois morts et 56 blessés dans une région régulièrement ciblée par le groupe terroriste nigérian.
Un précédent bilan faisait état d'une cinquantaine de morts lors de l'attaque au Nigeria. Selon l'armée et des témoins locaux, les
terroristes de Boko Haram ont attaqué samedi Dalori, une localité proche de Maiduguri, avant de mettre feu au village.
D'après le porte-parole de l'armée nigériane, Mustapha Anka, les extrémistes de Boko Haram «sont arrivés dans le village dans deux voitures et des motos, ont ouvert le feu et brûlé des maisons». Trois femmes kamikazes ont tenté de se mêler aux villageois, ont été «interceptées puis ont explosé», a-t-il affirmé.
Quand les assaillants ont fait irruption à Dalori, «beaucoup de personnes se sont réfugiées dans la brousse, moi inclus», a raconté Malam Masa Dalori, un chef local. «Quand nous sommes revenus le matin suivant le village entier avait été rasé. Au moins 50 personnes ont été tuées et il y a beaucoup de blessés».
Un témoignage corroboré par Mallam Hassan, un autre villageois. «J'ai perdu un oncle dans l'attaque. Grâce à Dieu j'ai pu m'échapper avec les enfants», a-t-il affirmé.
Kamikaze à moto
Au Tchad voisin, deux attentats suicides ont fait dimanche trois morts et 56 blessés dans deux localités de la région du lac Tchad, cible régulière d'attaques des terroristes nigérians de Boko Haram.
La première attaque a visé la localité de Guié, où un kamikaze circulant à moto s'est fait exploser, tuant une personne et en blessant 32 autres, a indiqué à l'AFP un officier des services de sécurité sous couvert d'anonymat.
Un deuxième attentat suicide a fait deux morts et 24 blessés dans le village de Miterine, a-t-on appris de même source.
La région du lac Tchad est placée sous le régime de l'état d'urgence pour tenter de lutter contre les attaques de Boko Haram.
Le groupe extrémiste multiplie les attentats suicides au Nigeria, au Cameroun, au Tchad et au Niger et n'hésite pas à utiliser comme kamikazes des femmes et des enfants.
Pour combattre Boko Haram, les quatre pays riverains du lac Tchad ainsi que le Bénin ont mis sur pied une Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) dotée de 8.700 militaires, policiers et civils.
La coalition «a sans conteste affaibli la nébuleuse» extrémiste mais «pour autant, elle ne s'avoue pas vaincue», avait reconnu fin 2015 le président tchadien Idriss Déby Itno.
Source : agences et rédaction