Hollande et Poutine s’entendent sur une «coordination» accrue contre «Daech»

Dès son retour de Washington, le président français s’est rendu jeudi en Russie pour s’entretenir avec son homologue russe sur la lutte contre «Daech». Ils ont décidé de «coordonner» leurs frappes aériennes en Syrie contre le groupe terroriste.
Après plus de 90 minutes d'entretien au Kremlin, Vladimir Poutine et François Hollande, qui poursuivait à Moscou son marathon diplomatique pour unir les forces contre «Daech», ont annoncé des mesures visant à «intensifier» la lutte contre le «terrorisme».
«Nous nous sommes accordés, Vladimir Poutine et moi-même sur trois points essentiels. Premièrement, nous allons augmenter les échanges d'informations et de renseignements de toute nature et notamment entre nos forces», a indiqué M. Hollande lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Poutine.
«Les frappes contre Daech seront intensifiées et feront l'objet d'une coordination pour augmenter leur efficacité et notamment sur le transport du pétrole. Troisièmement, et le président Poutine vient d'insister là-dessus, les forces luttant contre Daech et les groupes terroristes ne doivent pas être visées par nos actions. Nous devons aller frapper les groupes terroristes et Daech. Combattre Daech et les groupes terroristes, et eux seuls», a ajouté Hollande.
De son côté, le président russe a souligné que «les frappes russes et françaises cibleront en priorité le transport de produits pétroliers, dont la vente est la principale source de financement de Daech».
«L'opération lancée par l'aviation russe en Syrie a porté préjudice au système de gestion et à l'infrastructure militaire des terroristes» et a porté un coup dur au financement de «Daech» grâce surtout au démantèlement du réseau de contrebande de pétrole, a-t-il indiqué.
M. Poutine a précisé que les missiles sol-air russes S-400 déployés sur le territoire syrien ne visaient aucun pays qui aidait Moscou à combattre les terroristes. La Russie avait déployé les missiles S-400 à la base aérienne de Hmeimim suite à la chute de son bombardier Su-24 abattu le 24 novembre en Syrie par la Turquie.
«Les S-400 sont des missiles sol-air. Nous n'avons d'abord pas déployé ces missiles en Syrie, parce que nos avions volent à une altitude que les terroristes ne peuvent pas atteindre, parce qu'ils ne disposent pas de matériels capables d'abattre les avions à plus de 3.000 ou 4.000 m d'altitude», a-t-il expliqué.
M. Hollande a remercié la Russie pour sa sympathie à l'égard des victimes des attentats du 13 novembre dernier à Paris et a promis d'aider Moscou à enquêter sur l'attentat à bord de l'Airbus A321 russe qui s'était écrasé dans le Sinaï le 31 octobre. Pour sa part, M. Poutine a remercié la France pour un dialogue «ouvert et substantiel». Les deux présidents se sont entendus de poursuivre leur discussion lors de la prochaine conférence internationale sur le climat (COP21) à Paris.
Source : agences et rédaction
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