Poutine : nous n’avons pas le droit de discuter la question de départ de Bachar el-Assad

Le président russe Vladimir Poutine a assuré que la Syrie est un pays souverain, et que Bachar el-Assad est un président élu par le peuple.
Lors d’une interview accordée aux agences de presse Interfax et Anadolu news, le président russe a souligné que la logique du droit international a guidé l’attitude de l’Etat en accueillant le président syrien Bachar el-Assad à Moscou.
«Quelle aurait été la légalité et l’éthique de notre comportement, si nous avions invité à Moscou le chef d’un Etat ami et que nous lui avions posé la question de son départ ? La Syrie est un pays souverain, Bachar el-Assad est un président élu par le peuple. Alors, avons-nous le droit de discuter avec lui de telles questions ? Bien sûr, non», a affirmé Vladimir Poutine.
Au sujet de la coopération avec les USA en Syrie, le chef de l’Etat russe a indiqué que «la réaction des partenaires américains et occidentaux était assez retenue [à la coopération]. Bien que Daech et des groupes extrémistes semblables représentent une menace commune pour nos pays… Les Etats-Unis n’ont pas voulu répondre à notre proposition sur la conclusion d’un accord spécial sur le sauvetage des véhicules aériens militaires… Nous n’avons reçu aucune réponse à notre proposition de fournir à la Russie des renseignements américains pour planifier les opérations aériennes en Syrie».
«Nous sommes prêts à coopérer avec Washington malgré le fait que les opérations américaines violent le droit international, il n’y a ni résolution appropriée du Conseil de sécurité de l’ONU, ni demande du gouvernement syrien», a-t-il signalé.
D’autre part, le chef du Kremlin a estimé que «le risque de transformer le Donbass en conflit gelé demeure. C’est là où la politique de Kiev conduit en continuant à bloquer le sud-est».
«Quand les actions de combat ont cessé et qu’il y a des tirs sporadiques, on ne sait pas pourquoi le Congrès américain prend des décisions qui rendent possible les livraisons d’armes létales en Ukraine. Une question se pose : n’y aurait-il pas le désir de déclencher la guerre ?», s’est-il interrogé.
Vladimir Poutine a commenté la position turque des sanctions contre la Russie : «Dans le contexte de l’imposition de sanctions unilatérales de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne, la Turquie a pris une position indépendante». Selon lui, «La politique extérieure indépendante d’Ankara, qui répond à son intérêt national, mérite un profond respect».
Et d’ajouter : «Les positions de nos pays sur le règlement de la crise en Syrie diffèrent. Mais il est important que la Russie et la Turquie aient des priorités communes».
Poutine a par ailleurs indiqué que «l’UE et la Bulgarie ont torpillé la réalisation de South Stream et ne nous ont pas permis de réaliser ce projet».
Il a ensuite souligné que «Turkish Stream aurait permis au gaz naturel russe d’arriver à la frontière turco-grecque, dans les faits, à la frontière avec l’UE. Des consommateurs européens auraient pu l’acheter. Des pays qui ont refusé de participer à la construction de cette nouvelle route énergétique, ils n’ont plus qu’à calculer les bénéfices qu’ils ont perdus».
Source : agences et rédaction
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