Migrants: nouveaux naufrages en mer Egée, au moins 22 morts

Nouveau drame de la crise migratoire. Au moins 22 migrants, dont 13 enfants, se sont noyés dans la nuit de jeudi à vendredi au large des îles grecques de Kalymnos et Rhodes dans deux nouveaux naufrages de bateaux venus de Turquie en mer Egée, tandis que 144 ont pu être sauvés, a indiqué la police portuaire grecque.

Au large de Kalymnos, les corps de 19 migrants ont été retrouvés vendredi matin, dont ceux de six femmes, huit enfants et deux nourrissons, victimes du naufrage dans la nuit de leur bateau, qui convoyait, selon de premiers témoignages «environ 150 personnes», a indiqué la police portuaire.

Au large de Rhodes, plus au sud, le naufrage d'un autre bateau a provoqué la noyade d'une femme, un enfant et un bébé.

Cette traversée tragique sur la route de l'Europe s'ajoute à une série de naufrages qui ont déjà eu lieu mercredi. Quatre embarcations ont chaviré entre la Turquie et la Grèce, au large de Lesbos. Alors que les recherches d’un nombre indéterminé de disparus se poursuivaient jeudi, le bilan s’est encore alourdi pour atteindre 17 morts dont 11 enfants, après la découverte d'un nouveau corps et la mort d'une fillette d'un an hospitalisée à Lesbos.

Après ce naufrage, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a exprimé sa profonde inquiétude, soulignant que la «détérioration des conditions météorologiques» aggravait le sort des migrants.

Le gouvernement grec a pour sa part lancé un appel à un sursaut européen pour garantir la sécurité des réfugiés en leur ménageant des accès légaux dans l'UE.

La Slovénie accusée de mauvais traitement envers les réfugiés

Dans ce contexte, plusieurs ONG de Slovénie pourraient attaquer le gouvernement devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour mauvais traitement envers les migrants qui arrivent dans le pays, ont annoncé des représentants des organisations en question dans une lettre ouverte adressée au premier ministre slovène Miro Cerar.

D'après les organisations, les conditions dans lesquelles se trouvent les migrants ne correspondent même pas au niveau de vie minimum, notamment dans les camps de réfugiés de Rigontse, de Brežice, de Dobova et de Shentil.

«Des bivouacs en plein air, le manque prolongé de nourriture et d'eau potable, des conditions sanitaires déplorables ainsi que le fait que les migrants doivent faire du feu pour se chauffer, tout cela dénote les conditions inacceptables qui leur sont imposées», fustigent-elles.

Selon les défenseurs des droits de l'homme, «la situation est d'autant plus grave que la liberté du déplacement des migrants est limitée, si bien qu'ils ne sont pas en mesure de quitter les camps de réfugiés».

Ainsi, ils ont appelé le premier ministre à assurer le respect de la Convention européenne des droits de l'homme en Slovénie, notamment à prendre sans délai les dispositions nécessaires à l'accueil approprié, au traitement convenable et à l'assistance médicale pour les migrants qui se rendent dans le pays.

La Slovénie avait auparavant annoncé disposer de 8.000 places d'hébergement temporaire, soit la moyenne du nombre de migrants susceptibles de transiter quotidiennement.

Plus de 500.000 migrants ont déjà franchi les portes de l'Union européenne depuis janvier, et les réfugiés ne cessent d'affluer par milliers. La Commission européenne a déclaré qu'il s'agissait de la plus grave crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale.

Source: agences et rédaction