Syrie: Washington évoque une participation de Téhéran aux pourparlers

L'Iran a été pour la première fois invité par les Etats-Unis à rejoindre les négociations internationales sur l'avenir syrien, rapporte l'agence Associated Press citant l'administration US.
Le secrétaire d'Etat John Kerry doit participer en fin de semaine à Vienne à des discussions pour tenter de trouver une issue politique au conflit syrien, dans la foulée d'une première rencontre la semaine dernière entre les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et la Turquie.
«Nous nous attendons à ce que l'Iran soit invité à participer», a indiqué le porte-parole du département d'Etat, John Kirby, évoquant un scénario qui représenterait un tournant diplomatique majeur face à une guerre qui a fait plus de 250.000 morts depuis 2011, selon l’ONU.
Les responsables américains n'ont pas précisé qui transmettrait l'invitation à Téhéran, ni s'ils s'attendaient à ce que la République islamique l'accepte. Ces nouvelles discussions doivent se tenir vendredi, mais plusieurs diplomates évoquent des rencontres préparatoires dès jeudi soir.
John Kerry a déclaré qu'il fallait l'aide de la Russie et de l'Iran pour inviter le président syrien Bachar el-Assad à la table des négociations.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui prendra part à ces négociations, a pour sa part indiqué qu'il voudrait y voir des représentants de l'Iran.
«Je compte surtout sur le fait que non seulement l'Iran mais également d'autres pays sans lesquels il est difficile de parler du caractère représentatif de ce travail, seront invités au prochain tour des négociations», a fait savoir le chef de la diplomatie russe.
Il a souligné que les parties devaient surmonter leurs sympathies et antipathies personnelles pour assurer le caractère représentatif de la rencontre à Vienne. «Cela concerne l'Iran, l'Égypte, les voisins arabes de la Syrie», a conclu M. Lavrov.
La haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, a également déclaré que l'Union Européenne soutenait la participation de l'Iran dans le processus des négociations sur le règlement du conflit syrien.
«Actions directes au sol»
Sur le plan militaire, Washington a affiché sa volonté d’intensifier les frappes contre les extrémistes de «Daech» en Syrie et en irak.
«Nous prévoyons d’intensifier notre campagne aérienne, y compris avec des appareils supplémentaires de la coalition et des Etats-Unis, pour cibler l’Etat islamique (EI ou Daech) avec des frappes plus nombreuses et plus fortes», a déclaré le ministre américain de la Défense, Ashton Carter, devant la commission des forces armées du Sénat.
«Nous ne nous interdirons pas de soutenir des partenaires capables de mener à l’occasion des attaques contre l’EI, ou de mener ces missions nous-mêmes, que ce soit par des frappes aériennes ou des actions directes au sol», a-t-il ajouté.
Il a laissé entendre que des militaires américains pourraient de nouveau participer à des opérations terrestres contre «Daech», comme celle menée la semaine dernière par des forces spéciales en Irak.
Selon le chef du Pentagone, Washington se concentrerait désormais sur «trois R»: Raqa, Ramadi et raids. Raqa est le fief des terroristes en Syrie et Ramadi est la capitale de la province d’Anbar, dans l’ouest de l’Irak.
La chaîne Fox News rapporte pour sa part que Barack Obama pourrait prendre la décision d'envoyer des forces spéciales américaines sur le territoire syrien afin de mener des opérations conjointes avec des combattants de la soi-disant «opposition modérée».
Depuis le début des frappes aériennes US contre «Daech» en Syrie, les autorités américaines ont à plusieurs reprises affirmé ne pas avoir l'intention de lancer une opération au sol dans le pays.
Le porte-parole de la Maison Blanche Eric Schultz a récemment déclaré que Washington n'envisageait pas de lancer de nouvelles opérations militaires «de longue durée et de grande envergure» similaires à celles menées en Irak et en Afghanistan.
Source: agences et rédaction
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