Bombardement hôpital Kunduz: Obama présente ses excuses à MSF

Le président américain Barack Obama a présenté mercredi ses excuses à Médecins sans frontières après le bombardement samedi d'un hôpital de l'ONG à Kunduz, en Afghanistan, qui a fait 22 morts.
Quelques heures plus tôt, l'organisation humanitaire avait réclamé une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone sur cette tragédie qu'elle a qualifié de crime de guerre.
Barack Obama a appelé, depuis le Bureau ovale, la présidente internationale de l'organisation, Joanne Liu, pour «s'excuser et présenter ses condoléances», a annoncé son porte-parole Josh Earnest. Il a également exprimé ses regrets au cours d'une conversation avec son homologue afghan Ashraf Ghani.
«Lorsque nous faisons une erreur, nous sommes honnêtes, nous l'admettons, et nous nous excusons si nécessaire comme l'a fait le président dans ce cas», a insisté Earnest. Il est cependant resté évasif sur les appels en faveur d'une enquête indépendante, se bornant à assurer que celle confiée à l'armée américaine aboutirait à un récit «transparent, complet et objectif».
Selon le New York Times, le général américain John Campbell a reconnu que la frappe américaine n'avait pas respecté les règles d'engagement en vigueur.
MSF demande une enquête internationale
Trois enquêtes, une américaine, une afghane et une de l'OTAN, ont déjà été diligentées. Mais Joanne Liu a réclamé une «commission internationale humanitaire» pour établir les faits qui ont causé la mort de 12 employés de l'ONG et dix patients, et la destruction du bâtiment principal de l'hôpital de Kunduz, vital pour les civils pris dans le feu des combats entre l'armée afghane et les talibans.
«Cela n'a pas été uniquement une attaque contre notre hôpital. Cela a été une attaque contre les Conventions de Genève. Nous ne saurions le tolérer», a-t-elle affirmé.
Signées en 1949, les Conventions de Genève encadrent le comportement à adopter par les belligérants d'un conflit afin de protéger les blessés et les malades «en toutes circonstances».
MSF demande que l'enquête soit menée par la Commission d'enquête internationale humanitaire, créée officiellement en 1991 dans ce cadre. Pour que la Commission puisse se saisir d'un dossier, au moins un des 76 États l'ayant reconnue doit demander l'ouverture d'une enquête.
À New York, le directeur exécutif de MSF pour les États-Unis, Jason Cone, en a directement appelé mercredi au président Obama pour qu'il «consente» à cette commission. «Le faire enverra un signal fort de l'engagement des États-Unis et de son respect de la loi humanitaire internationale et des règles de guerre», a-t-il dit.
L'ONG réfute le terme d'«erreur» par lequel le général John Campbell, commandant des 13 000 soldats étrangers encore déployés en Afghanistan, a qualifié la frappe. Mego Terzian, président de MSF France, a souligné que l'ONG avait préventivement transmis les coordonnées GPS de son hôpital aux armées américaine et afghane.
Source: agences et rédaction
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