Des députés français en visite privée en Syrie appellent Paris et Damas à faire «front commun» contre «Daech»

Quelques mois après la bronca suscitée par le voyage en Syrie de quatre parlementaires français, trois députés socialistes se sont rendus samedi 26 septembre dans le pays. Ils visent à «manifester notre soutien à la souveraineté de la Syrie» et à exprimer «la solidarité des parlementaires français avec les minorités d'Orient».
Le député de Charente Jérôme Lambert, vice-président du groupe France-Syrie à l'Assemblée, a souligné lundi depuis la Syrie qu'avec Bachar el-Assad, la France a «un ennemi commun» et appelé à «faire front commun».
Jérôme Lambert (RRDP, ex-socialiste) est actuellement en visite «strictement privée» en Syrie avec deux autres députés de la majorité, Gérard Bapt (PS) et Christian Hutin (MRC, apparenté PS).
«Nous avons un ennemi commun. Daech est l'ennemi du peuple syrien, Daech est notre ennemi», a déclaré Jérôme Lambert sur Europe 1, joint par téléphone en Syrie. «Quand on a un ennemi commun, il est plutôt intelligent de faire front commun», a-t-il ajouté.
Alors que la France a effectué dimanche sa première frappe en Syrie contre un camp d'entraînement de «Daech», le président François Hollande a déclaré que Paris «discute avec tous et n'écarte personne», mais a répété que «l'avenir de la Syrie ne peut pas passer par le président syrien Bachar el-Assad».
A la question de savoir si la présence en Syrie des trois députés français ne mettait pas la France en porte-à-faux, M. Lambert a souligné qu'«un parlementaire a sa liberté et sa libre opinion». «Son premier devoir avant d'exprimer quelque idée que ce soit est d'être un homme, une femme, bien informés», a-t-il dit.
De son côté, le président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone, a «regretté» ce voyage. «Je ne pouvais rien faire puisque c'est sur leurs deniers privés. Il n'y a pas un euro de l'Assemblée nationale qui est engagé dans le cadre de ce voyage», a-t-il déclaré, également sur Europe 1.
Durant ce séjour, les trois députés feront des visites à Damas, à Homs, à Lattaquié, mais aussi dans les villages d'al-Qaryatain ou de Maaloula. Ils entendent exprimer «la solidarité des parlementaires français avec les minorités d'Orient» et évaluer «la situation humanitaire sur le terrain». Ce voyage vise également à manifester leur «soutien à la souveraineté de la Syrie, à la défense des institutions de l'Etat syrien et à l'intégrité territoriale des frontières de la Syrie».
Au programme de ce voyage de quatre jours qui devrait s’achever le 30 septembre, rencontre avec les proches de l’ancien directeur du site archéologique de Palmyre (décapité par Daech en août), échanges avec les responsables de communautés religieuses, déjeuner avec des parlementaires syriens et entretiens avec certains ministres. Une entrevue avec Bachar el-Assad ne semble cependant pas prévue.
En mars, le déplacement de quatre parlementaires en Syrie, parmi lesquels Gérard Bapt, avait provoqué une vive polémique. L'exécutif avait affiché sa colère, notamment après la rencontre de trois membres de cette délégation avec Bachar el-Assad.
Source : agences et rédaction
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