Migrants: pas de sanctions financières pour les pays opposés aux quotas

La Commission européenne a démenti mardi être favorable à une réduction des fonds structurels de l'UE pour les pays qui refusent les quotas de répartition des réfugiés, contrairement aux déclarations de Berlin.
Les pays récalcitrants «sont souvent des pays qui reçoivent beaucoup de fonds structurels» européens, a déclaré mardi matin le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, interrogé par la chaîne allemande ZDF.
«Je trouve aussi juste (...) qu'ils reçoivent moins de moyens» financiers de la part de l'Europe, a argué M. de Maizière, disant approuver une proposition formulée en ce sens par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
Mais M. Juncker «n'a jamais dit ça», a déclaré mardi à l'AFP une porte-parole de la Commission européenne. «Les accords de partenariat et les programmes opérationnels pour la période de programmation actuelle n'offrent pas de base légale pour réduire les attributions de fonds structurels et d'investissement, si un État membre refuse les mécanismes contraignants de relocalisation» des réfugiés, a insisté la porte-parole. Cette dernière a précisé que «l'introduction d'une telle conditionnalité nécessiterait une révision du cadre financier pluriannuel». «Ce n'est pas une voie que nous explorons actuellement», a-t-elle assuré.
Les États membres de l'UE n'ont pas réussi à s'accorder de manière unanime lundi à Bruxelles sur un mécanisme de répartition contraignant de 120 000 réfugiés se trouvant actuellement en Italie, en Grèce et en Hongrie, proposé par la Commission européenne.
Sommet extraordinaire de l'UE la semaine prochaine
Dans ce contexte, l'Allemagne et l'Autriche veulent la tenue dès la semaine prochaine d'un Conseil européen, réunissant les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, consacré à la crise migratoire, a annoncé mardi la chancelière allemande Angela Merkel.
«C'est un problème pour l'Union européenne dans son ensemble, c'est pourquoi nous nous sommes prononcés pour la tenue la semaine prochaine d'un Conseil extraordinaire de l'UE», a déclaré la chancelière lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien Werner Faymann.
De son côté, la Slovaquie, opposée à tout quota de migrants par pays de l'UE, s'est aussi prononcée pour un sommet.
Un record de 9.380 migrants sont entrés en Hongrie lundi
Par ailleurs, la Hongrie a annoncé avoir engagé une procédure pénale contre 60 migrants arrêtés mardi et accusés d'avoir «endommagé» la clôture barbelée érigée à la frontière avec la Serbie, un délit passible de cinq ans de prison en vertu d'une législation entrée en vigueur à minuit.
«Soixante personnes ont été arrêtées par la police alors qu'elles cisaillaient ou endommageaient la clôture (...) La police a ouvert une procédure pénale à leur encontre», a précisé Gyorgy Bakondi, un porte-parole du gouvernement, lors d'une conférence de presse à Szeged, dans le sud de la Hongrie.
Il s'agit de la première grande vague d'arrestations annoncée depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle législation hongroise anti-migrants dans la nuit de lundi à mardi.
La loi prévoit désormais jusqu'à trois ans de prison pour tout franchissement de la clôture érigée par Budapest sur les 175 km de la frontière serbe, une peine pouvant être portée à cinq ans en cas de dégâts matériels sur l'installation.
Lundi, un nombre record de 9.380 migrants sont entrés en Hongrie, selon des données de la police hongroise. Ce chiffre bat le précédent record de 5.809 arrivées dimanche.
Source: agences et rédaction
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