Cameroun, Nigeria: plus de 50 morts attribuées à Boko Haram
Des attentats attribués aux terroristes de Boko Haram ont tué plus de 50 personnes mercredi au Nigeria et au Cameroun, illustrant la capacité de nuisance toujours considérable du groupe en dépit d'une opération militaire régionale.
Au Cameroun, deux jeunes filles kamikazes ont tué au moins 11 personnes et blessé 32, en se faisant exploser à Maroua, la
capitale de l'Extrême-Nord, région régulièrement ciblée par les insurgés nigérians de Boko Haram.
A Gombe, dans le nord-est du Nigeria, quelque 42 personnes ont été tuées dans l'explosion de plusieurs bombes dans deux gares routières mercredi soir.
Il était impossible de déterminer le soir si ces explosions étaient liées à des attentats suicide ou si les lieux avaient été piégés.
Ces attaques semblent porter le sceau du groupe terroriste Boko Haram, qui a visé dans le passé des gares routières bondées, des mosquées, et des églises au cours de ses six années d'insurrection.
Le président camerounais Paul Biya a condamné des actes «lâches et ignobles perpétrés contre des populations innocentes». Il a appelé la population à la «vigilance» et à une «collaboration étroite avec les forces de sécurité».
De telles attaques suicide en territoire camerounais sont sans précédent, même si, depuis deux ans, les terroristes nigérians ont enchaîné raids meurtriers et enlèvements dans l'Extrême-Nord.
Le Cameroun participe avec plusieurs pays voisins (Nigeria, Tchad, Niger) à une coalition militaire régionale mise sur pied début 2015 contre Boko Haram.
Bien qu'affaiblis, les insurgés ont multiplié les violences dans la région du lac Tchad et notamment au Nigeria.
Gombe avait déjà été touchée la semaine dernière par une série d'engins explosifs qui se sont déclenchés dans un marché, tuant 49 personnes.
Le président nigérien dénonce le refus des USA de fournir des armes aux troupes nigérianes
Depuis la prise de fonction du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari le 29 mai, qui a fait de la lutte contre Boko Haram une priorité, quelque 570 personnes ont péri au Nigeria dans les violences islamistes, selon un comptage de l'AFP.
En visite à Washington, M. Buhari a estimé mercredi que le refus des Etats-Unis de fournir des armes aux troupes nigérianes en raison «de soi-disant violations des droits de l'Homme» ne faisait que profiter à Boko Haram.
Le gouvernement américain ne peut légalement aider militairement un pays accusé de telles violations.
«De manière regrettable, sous couvert de cette loi et en raison d'affirmations non fondées de violations des droits de l'Homme par nos troupes, nous ne pouvons pas avoir accès aux armes stratégiques appropriées pour mener cette guerre», a déclaré le président nigérian lors d'une allocution devant des élus et des militants.
Source : AFP et rédaction