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Offensive d’envergure au Nigeria contre Boko Haram après son allégeance à «Daech»

Offensive d’envergure au Nigeria contre Boko Haram après son allégeance à «Daech»
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Les armées tchadienne et nigérienne ont lancé dimanche une offensive aérienne et terrestre d’envergure au Nigeria contre les extrémistes de Boko Haram, au lendemain de l'«allégeance» par le groupe à «Daech».

«Très tôt ce matin, les troupes nigériennes et tchadiennes ont déclenché une offensive contre Boko Haram, sur les deux fronts, dans la zone de Bosso et près de Diffa», a déclaré une source gouvernementale nigérienne.

Des milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient positionnés depuis plus d’un mois en posture défensive dans la province de Diffa, sous le feu de Boko Haram.

La veille, Abubakar Shekau, chef des insurgés nigérians, avait annoncé son allégeance àOffensive d’envergure au Nigeria contre Boko Haram après son allégeance à «Daech»
«Daech», formalisant cette déclaration sur Twitter dans un enregistrement audio de huit minutes en arabe, sous-titré en français et en anglais, promettant de «faire enrager les ennemis d’Allah».

Cette offensive d’envergure intervient à un moment clé. L’offensive régionale lancée fin janvier par le Tchad, le Cameroun et le Niger - eux aussi touchés par des attaques extrémistes dans la région du Lac Tchad - a porté des coups aux extrémistes, qui ont dû abandonner plusieurs positions dans l’extrême nord nigérian.

Boko Haram, dont on évalue le nombre de combattants à plusieurs milliers et qui n’a cessé de recruter, continue à multiplier les attentats sanglants dans les grandes villes du Nord et les massacres de villageois dans les zones reculées, au Nigeria et parfois dans les pays voisins.

Samedi, au moins 58 personnes sont mortes et 139 autres ont été blessées dans trois explosions attribuées aux extrémistes à Maiduguri, fief historique de Boko Haram et capitale de l’Etat de Borno. Le même jour, l’armée nigériane a annoncé avoir repris de nouvelles localités du Nord-Est aux extrémistes: Buni Yadi et Buni Gari, dans l’Etat de Yobe, ainsi que Marte, dans l’Etat de Borno.

Menacé, le groupe extrémiste rassemblait cette semaine des troupes dans son fief de Gwoza, tandis que les massacres de civils se poursuivaient. Boko Haram avait conquis en juin 2014 la ville de Gwoza, dans l’Etat de Borno (nord-est), d’où Shekau avait proclamé en août l’instauration d’un «califat». Cette déclaration faisait suite à une déclaration similaire de Baghdadi, au moment où «Daech» s’emparait également de vastes territoires.

Si l’annonce du ralliement à «Daech» est le premier serment d’allégeance formel de Boko Haram à Baghdadi, des signes de rapprochement entre les deux groupes étaient visibles ces derniers mois.

Un rapprochement s’est également opéré dans les modes de communication, les vidéos de Boko Haram ressemblant de plus en plus à la propagande de «Daech», qui avait déclaré par le passé avoir reçu des serments d’allégeance d’extrémistes nigérians.

«Alliés naturels»

«Boko Haram et Daech ont essuyé de nombreux échecs ces dernières semaines et ces derniers mois», et le serment d’allégeance «pourrait être une façon de lancer un message à leurs troupes, pour leur regonfler le moral et attirer de nouvelles recrues, surtout dans le cas de Boko Haram», explique Yan St-Pierre, expert en lutte contre le terrorisme pour l’entreprise berlinoise Modern Security Consulting.

Selon lui, la déclaration de Shekau est liée à la présence de «Daech» en Libye, d’où Boko Haram est soupçonné de recevoir des armes et des munitions depuis longtemps.

Dans de précédents communiqués, Shekau avait déjà évoqué Abou Baqr al-Baghdadi, le chef de «Daech», mais sans lui faire formellement allégeance.

Le président nigérian Goodluck Jonathan, pour qui Boko Haram est «Al-Qaïda en Afrique de l’Ouest», avait déclaré récemment disposer d’éléments attestant de liens avec «Daech», sans plus de précisions.

«Aucun des deux groupes n’a d’inhibition en termes de violence. Ce sont des alliés naturels», estime Max Abrahams, spécialiste des groupes extrémistes à l’université de Boston.

Des experts ont averti que les attaques risquaient de se multiplier à l’approche des élections présidentielle et législatives du 28 mars.

Source: agences et rédaction

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