Tunisie: Essebsi pour «tourner la page du passé», Marzouki contre «le retour de la dictature»
Le président élu de la Tunisie, Béji Caïd Essebsi, a promis que «la page» de l’autoritarisme était tournée, alors que le président sortant, Moncef Marzouki, a annoncé la création d'un mouvement visant à empêcher «le retour de la dictature».
«L’hégémonie est une illusion (...) Il n’y aura pas de retour à cela», a assuré M. Caïd Essebsi, un ancien cadre des régimes autoritaires de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali qui a remporté la présidentielle de dimanche.
«Je suis pour qu’on tourne complètement la page du passé» et pour «regarder vers le futur», a ajouté le futur président de 88 ans dans un entretien diffusé tard lundi par la télévision nationale.
Des propos qui n’ont pas convaincu son rival, le président sortant Moncef Marzouki qui, du balcon de son QG de campagne et devant une foule de partisans, a annoncé mardi la création d’un mouvement contre «le retour de la dictature».
«La nécessité de former ce mouvement, le mouvement du peuple de citoyens, (vise) d’abord à empêcher le retour de la dictature parce qu’il y a malheureusement parmi ces gens des extrémistes qui veulent ramener la Tunisie au passé, et cela peut constituer un danger pour la stabilité du pays», a-t-il lancé, sans dire si ce mouvement prendrait la forme d’un parti.
«Le peuple veut une nouvelle révolution»
Pendant toute sa campagne, le président sortant, qui a reconnu sa défaite lundi et appelé son adversaire pour le féliciter, s’est posé en défenseur des libertés et en garant de la révolution face à l’ex-Premier ministre.
«Ni l'argent sale ni les médias biaisés ne peuvent changer le cours de l'histoire», a
martelé M. Marzouki, tandis que ses partisans scandaient: «Le peuple veut une nouvelle révolution».
Et de poursuivre: «Partout, organisez-vous de manière pacifique, de manière démocratique pour être la force qui repousse la dictature (...), qui lui fait peur et l'empêche de tenter de s'infiltrer et de revenir par la fenêtre alors que nous l'avons faite sortir par la porte».
M. Marzouki a reconnu que l’élection avait été «libre» mais a fait état de «beaucoup de violations», en annonçant qu’il allait «placer l’instance (électorale) devant ses responsabilités».
Il a malgré tout appelé au calme et insisté sur la préservation de «l'unité nationale» et la «paix sociale».
Elections «crédibles et transparentes»
L’élection de M. Caïd Essebsi avec 55,68% des voix marque la fin d’un cycle électoral destiné à doter enfin la Tunisie d’institutions pérennes, quatre ans après la révolution de janvier 2011 et une transition parfois chaotique marquée par l’essor de groupes
extrémistes ainsi que de profonds problèmes socio-économiques.
Les observateurs électoraux de l’Union européenne ont salué mardi le vote en notant que la Tunisie avait élu «pour la première fois son président lors d’élections crédibles et transparentes».
La communauté internationale avait déjà salué cette avancée unique parmi les Etats du «Printemps arabe» qui ont basculé pour l’essentiel dans le chaos ou la répression.
La chef de la mission d’observation de l’UE, Annemie Neyts-Uyttebroeck, a cependant relevé que les «chaînes de télévision privées ont clairement privilégié le candidat Essebsi», ce dont s’était plaint M. Marzouki.
Pour éviter tout retour en arrière, la nouvelle Constitution, adoptée en début d’année, limite les prérogatives du chef de l’Etat, l’essentiel du pouvoir exécutif reposant sur le gouvernement responsable devant le Parlement.
Source: agences et rédaction
«L’hégémonie est une illusion (...) Il n’y aura pas de retour à cela», a assuré M. Caïd Essebsi, un ancien cadre des régimes autoritaires de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali qui a remporté la présidentielle de dimanche.

«Je suis pour qu’on tourne complètement la page du passé» et pour «regarder vers le futur», a ajouté le futur président de 88 ans dans un entretien diffusé tard lundi par la télévision nationale.
Des propos qui n’ont pas convaincu son rival, le président sortant Moncef Marzouki qui, du balcon de son QG de campagne et devant une foule de partisans, a annoncé mardi la création d’un mouvement contre «le retour de la dictature».
«La nécessité de former ce mouvement, le mouvement du peuple de citoyens, (vise) d’abord à empêcher le retour de la dictature parce qu’il y a malheureusement parmi ces gens des extrémistes qui veulent ramener la Tunisie au passé, et cela peut constituer un danger pour la stabilité du pays», a-t-il lancé, sans dire si ce mouvement prendrait la forme d’un parti.
«Le peuple veut une nouvelle révolution»
Pendant toute sa campagne, le président sortant, qui a reconnu sa défaite lundi et appelé son adversaire pour le féliciter, s’est posé en défenseur des libertés et en garant de la révolution face à l’ex-Premier ministre.
«Ni l'argent sale ni les médias biaisés ne peuvent changer le cours de l'histoire», a
martelé M. Marzouki, tandis que ses partisans scandaient: «Le peuple veut une nouvelle révolution».Et de poursuivre: «Partout, organisez-vous de manière pacifique, de manière démocratique pour être la force qui repousse la dictature (...), qui lui fait peur et l'empêche de tenter de s'infiltrer et de revenir par la fenêtre alors que nous l'avons faite sortir par la porte».
M. Marzouki a reconnu que l’élection avait été «libre» mais a fait état de «beaucoup de violations», en annonçant qu’il allait «placer l’instance (électorale) devant ses responsabilités».
Il a malgré tout appelé au calme et insisté sur la préservation de «l'unité nationale» et la «paix sociale».
Elections «crédibles et transparentes»
L’élection de M. Caïd Essebsi avec 55,68% des voix marque la fin d’un cycle électoral destiné à doter enfin la Tunisie d’institutions pérennes, quatre ans après la révolution de janvier 2011 et une transition parfois chaotique marquée par l’essor de groupes
Les observateurs électoraux de l’Union européenne ont salué mardi le vote en notant que la Tunisie avait élu «pour la première fois son président lors d’élections crédibles et transparentes».
La communauté internationale avait déjà salué cette avancée unique parmi les Etats du «Printemps arabe» qui ont basculé pour l’essentiel dans le chaos ou la répression.
La chef de la mission d’observation de l’UE, Annemie Neyts-Uyttebroeck, a cependant relevé que les «chaînes de télévision privées ont clairement privilégié le candidat Essebsi», ce dont s’était plaint M. Marzouki.
Pour éviter tout retour en arrière, la nouvelle Constitution, adoptée en début d’année, limite les prérogatives du chef de l’Etat, l’essentiel du pouvoir exécutif reposant sur le gouvernement responsable devant le Parlement.
Source: agences et rédaction