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Différends sur la stratégie à adopter contre «Daech», le secrétaire à la Défense US démissionne

Différends sur la stratégie à adopter contre «Daech», le secrétaire à la Défense US démissionne
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Le président Barack Obama a annoncé lundi le départ de son secrétaire à la Défense Chuck Hagel sur fond de divergence de vues dans la lutte contre le soi-disant «Etat islamique» (EI, ou Daech) en Irak et en Syrie. Michele Flournoy, une ex-sous-secrétaire à la Défense, figure parmi les noms les plus fréquemment cités pour le remplacer. Jack Reed, sénateur démocrate du Rhode Island et ancien membre d'une unité d'élite de parachutistes, et Ashton Carter, ancien secrétaire adjoint à la Défense, sont aussi évoqués.

«J'ai présenté ma démission aujourd'hui», a déclaré Chuck Hagel au cours d'une brèveDifférends sur la stratégie à adopter contre «Daech», le secrétaire à la Défense US démissionne déclaration à la Maison-Blanche aux côtés de Barack Obama. Celui-ci a rendu hommage à un «secrétaire à la Défense exemplaire» et un «ami». Seul républicain du cabinet Obama, Chuck Hagel restera à son poste jusqu'à ce que son remplaçant soit confirmé par le Sénat.

Cet ancien du Vietnam, réticent à engager l'armée américaine dans des conflits, était arrivé à la tête du Pentagone il y a moins de deux ans, avec comme mission principale de réduire la voilure et de mener à bien le retrait des soldats américains d'Afghanistan. Le lancement, début août, d'une campagne de frappes aériennes contre les extrémistes de «Daech» en Irak d'abord puis en Syrie voisine ensuite, a profondément changé la donne.

Un nouveau profil à la tête du Pentagone

Selon des responsables américains cités par le New York Times, la décision de Barack Obama de se séparer de Chuck Hagel est liée à sa volonté d'avoir un nouveau profil à la tête du Pentagone pour mener à bien l'opération militaire engagée en Irak et en Syrie. «Les deux années à venir vont demander un autre type d'effort», a souligné l'un d'entre eux sous couvert d'anonymat. Nettement moins charismatique que son prédécesseur Leon Panetta, parfois assez confus en conférence de presse, donnant souvent l'impression de subir les décisions plutôt que de donner l'impulsion, Chuck Hagel semble avoir eu du mal à se faire une place dans le premier cercle du président américain.

Très frustré

«Je sais qu'il était très, très frustré», a réagi le sénateur républicain John McCain, ancien candidat à la Maison-Blanche, très critique de la politique étrangère de Barack Obama. «Il n'a jamais pu entrer dans le cercle resserré à la Maison-Blanche qui prend toutes les décisions», a ajouté M. McCain, lui aussi un ancien combattant du Vietnam.
Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, le républicain John Boehner, a jugé que ce changement à la tête du Pentagone devait s'accompagner d'une réflexion plus large sur la stratégie américaine face à «Daech». «Nous ne pouvons vaincre l'ennemi sans un effort coordonné et réfléchi qui bénéficie du soutien massif du peuple américain. À ce jour, cette administration n'a pas réussi», a-t-il estimé. Sur Twitter, des extrémistes ont salué cette démission, jugeant qu'elle représentait une victoire pour l'organisation terroriste. «Connaissez-vous une autre organisation qui peut obliger une administration américaine à virer son ministre de la Défense ?» a lancé l'un d'eux.
Chuck Hagel a grandi dans la pauvreté avec un père alcoolique et parfois violent, et s'est façonné au Vietnam. Dans la jungle du delta du Mékong, il a été blessé à deux reprises, se voyant décerner autant de médailles Purple Heart. De retour du Vietnam, il enchaîne les petits boulots avant de décrocher un emploi dans l'équipe d'un sénateur du Nebraska, où il se fait remarquer. À l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir, au début des années 1980, il devient numéro deux du ministère des Anciens Combattants et n'hésite pas à démissionner pour dénoncer les coupes dans les pensions des vétérans. Il passe alors dans le privé, créant une société de téléphonie mobile qui le rendra millionnaire.
Au Sénat (1996-2008), où il est membre de la commission des Affaires étrangères, Chuck Hagel se lie d'amitié avec le républicain John McCain, le démocrate Joe Biden, ou encore Barack Obama qu'il accompagne lors de visites de terrain en Irak et en Afghanistan. Hostile à un interventionnisme à tout crin, il s'était rapidement opposé à la politique de George W. Bush en Irak, s'attirant les critiques de son camp.

Source : AFP


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