Un nouvel otage britannique décapité par «Daech» en Syrie

Le soi-disant «Etat islamique» (EI ou Daech) a revendiqué vendredi 3 octobre la décapitation d'un quatrième otage, le travailleur humanitaire britannique Alan Henning, en représailles aux frappes aériennes britanniques contre le groupe extrémiste en Irak, et il menace d'en exécuter un autre.
La vidéo de l'exécution, diffusée par le centre américain de surveillance des sites extrémistes SITE, est intitulée «un nouveau message à l'Amérique et à ses alliés». Elle a été réalisée selon le même scénario que lors des exécutions précédentes de deux Américains et d'un Britannique.
Alan Henning, 47 ans, y est vêtu de la même tenue orange que les victimes précédentes, qui rappelle les tenues des prisonniers de Guantanamo. Il ne prononce qu'une brève phrase avant que son bourreau, vêtu de noir et le visage masqué comme les fois précédentes, ne reprenne la parole pour accuser le parlement britannique d'être responsable de sa mort.
Le bourreau, dont la voix semble avoir été altérée électroniquement, a néanmoins un accent britannique et semble être le même, selon SITE, que celui qui a assassiné l'otage britannique David Haines mi-septembre. A la fin de cette vidéo, qui ne dure qu'une minute et onze secondes, «Daech» présente un autre otage américain, Peter Kassig, et menace d'en faire sa prochaine victime.
Un homme au grand coeur
Marié et père de deux adolescents, Alan Henning (47 ans), présenté par tous ses proches comme un chauffeur de taxi de Manchester au grand cœur qui voulait aider les victimes de du conflit sanglant en Syrie, avait été enlevé en décembre alors qu'il s'était porté volontaire pour acheminer de l'aide dans un camp de réfugiés syriens. Selon la presse, il s'était rendu à quatre reprises dans le pays. Alan Henning avait insisté pour participer au dernier convoi au lieu de passer les fêtes de fin d'année avec sa famille. Les véhicules du convoi humanitaire informel, qui ont quitté le Royaume-Uni le 20 décembre, ont été arrêtés par un groupe armé après avoir franchi la frontière turque. Alan Henning a ensuite été séparé de ses camarades, selon leur récit fait à leur retour au Royaume-Uni, après avoir été libérés. Plusieurs journaux britanniques rapportaient qu'il avait ensuite été déplacé jusqu'à Raqqa, au nord de la Syrie, présentée par les miliciens de «Daech» comme leur capitale. A la demande du ministère britannique des Affaires étrangères, ses proches et sa famille avaient depuis gardé le silence sur son kidnapping.
Condamnations
«Le meurtre brutal d'Alan Henning par l'Etat islamique ne fait que montrer à quel point ces terroristes sont barbares et repoussants», a réagi le Premier ministre britannique David Cameron, ajoutant que ses pensées allaient à l'épouse et aux enfants du travailleur humanitaire. De son côté, le président américain Barack Obama a condamné le «meurtre brutal» d'Alan Henning et promis «de continuer à prendre des actions décisives pour affaiblir et à terme détruire l'EI», aux côtés des pays de la coalition. «Alan était parti en Syrie pour acheminer de l'aide à des personnes de toutes confessions qui en avaient besoin. Le fait d'avoir été pris en otage au moment où il était en train de vouloir aider les autres, et maintenant d'avoir été assassiné, montre que la perversion de ces terroristes de l'Etat islamique est sans limites», a ajouté le Premier ministre. Les Britanniques ont rejoint la coalition menant des frappes en Irak après le feu vert donné par le parlement le 26 septembre.Le président français François Hollande s'est dit «indigné du crime odieux perpétré par le groupe terroriste Daech qui a assassiné Alan Henning» et a promis que «ce crime, comme les précédents, ne restera pas impuni».
Source : agences et rédaction
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