Samir Kuntar à "Moqawama.org": Je n’ai quitté la Palestine que pour y retourner

Le 22 avril occupe toujours une grande place dans la mémoire de Samir Kuntar bien qu'il s'est libéré des prisons sionistes il y a deux ans. Pour lui c'est une station historique qu'il n'oubliera jamais.
"J'avais atteint la Palestine, c'était donc une ambition et un rêve qui se réalisaient, ceux de tout homme croyant en la grande cause palestinienne. Ce jour là est aussi la date de martyre des compagnons qui ont participé à l'opération que nous avons menée à l'époque" s'exprime Samir Kuntar au site "Moqawama.org" à l'occasion de l'anniversaire de son détention par l'ennemi sioniste. "Ce jour reste exceptionnel pour moi, car c'est là qu'ils m'ont détenu blessé, et qu'ont débuté les jours de défi" ajouta-t-il.
Le 12 Juillet 2006, le jour de la capture des soldats israéliens par la Résistance, une autre date significative pour Samir Kuntar. "Au temps où l'ennemi le considérait difficile à réaliser, la résistance a tenu sa promesse et cassé la volonté de l'ennemi ayant voulu se venger de moi, et faire de moi une leçon à tous ceux qui luttent pour la cause" affirma-t-il.
"31 ans dans les prisons de l'occupant israélien, tout est toujours présent. Le plus important demeure de se jouir d'une âme et d'un esprit libres" répondit-il à une question sur les souvenirs de la prison. "Jusqu'aujourd'hui j'emporte mes souvenirs avec des milliers d'autres frères détenus. Les nuits difficiles et dures, la torture, la résistance, les grèves de la faim, les martyrs qui ont tombés en prison, ces souvenirs auquels je me tiens très fort, me font réaliser que je poursuis toujours mon combat contre l'ennemi", déclara-t-il.
Les 30 ans de prison n'ont rien changé dans Samir, c'est ce qu'il affirme. "C'est plutôt une question d'une interaction, en fait j'ai réalisé à quel point elle est forte la volonté de l'homme, en fait je n'ai jamais pensé être capable de résister et supporter assez. C'est grâce à la prison que j'ai commencé à croyer en mes capacités en tant qu'être humain".
Concernant la cause des détenus arabes et palestiniens dans les prisons israéliennes, Samir Kuntar a souligné l'importance de manifester et supporter la cause des détenus, vu son impact moral sur les prisonniers, mais, ajouta-t-il, "nous n'avons parié que sur la résistance comme seul moyen pour nous libérer, et dont le rôle est primordial". "La résistance a beaucoup réalisé au niveau de la libération des détenus, dont la cause reste une priporité sur son ordre du jour" ajouta-t-il lançant un message aux détenus arabes et palestiniens toujours dans les prisons "comme j'en suis sorti vous le serez, ce qui est important c'est la patience".
"Aucun message aux régimes arabes car je n'ai aucun espoir en eux" déclara-t-il, "quant aux peuples, je leur dit qu'il est temps de jouer votre rôle et d'être prêts à répandre la culture de la résistance, car l'histoire ne comprend pas un peuple qui observe sans réagir".
Un dernier mot à l'ennemi qu'il l'avait détenu pendant une trentaine d'années "ma volonté n'a jamais été brisée, et c'est le cas de tous les autres détenus, je n'ai pas quitté la Palestine que pour y retourner" conclua-t-il.
* Le 22 Avril 1979: Date de détention de Samir Kuntar, militant du FLP à l'époque, lors d'une opération nommée leader "Djammel Abdel-Nasser". Il a débarque dans le nord de la Palestine occupée avec trois de ses compagnons et ils avaient pour objectif de se rendre à Naharya pour kidnapper des soldats de l'armée israélienne afin de les échanger contre des prisonniers.
Après un procès en 1980, Samir Kuntar est condamné le 28 janvier 1980 à cinq fois à la prison à perpétuité avec 47 ans supplémentaires. Durant sa vie derrière les barreaux il a fait des dizaines de grèves de la faim; après une grève de 19 jours Samir a gagné le droit à étudier par correspondance. En 1992 il suit les cours de l'université de "Tel-Aviv" dans la spécialité de sciences humaines et sociales.
Après de nombreuses années de négociation indirectes entre le Hezbollah et "Israël" via le médiateur allemand, un échange est effectué le 18 juillet 2008: deux cadavres de soldats israéliens capturés en juillet contre 200 cadavres de combattants palestiniens et du Hezbollah ainsi que quatre combattants du Hezbollah faits prisonniers et Samir Kuntar.


