Les chrétiens du Levant: l’islam, la jizia ou l’exil

Abou Sarkis, un des chefs des comités de défense nationale, se souvient que les combattants islamistes qui sont entrés à Maaloula ont commencé à crier aux chrétiens: «Convertissez-vous à l'islam, vous aurez la vie sauve». «Ensuite, les chrétiens ont été informés qu'ils ont trois choix: l'islam, le paiement de la jizya, ou l'exil», poursuit Abou Sarkis.
La chute de Maaloula entre les mains des hommes armés a suscité l'intérêt des chrétiens dans le monde à cause de sa symbolique historique et religieuse. Mais ce n'était pas la première localité chrétienne qui était occupée par les rebelles. Dès le début des événements en Syrie, des slogans du style «les alaouites dans les cercueils, les chrétiens à Beyrouth» ont été scandés lors des manifestations. Les hommes armés, précédés par les récits de leurs crimes sectaires et des destructions des églises et des couvents, sont entrés dans des dizaines de villages et de localités abandonnés par leurs habitants. Ceux qui restaient se voyaient imposer la jizia en contrepartie de leur sécurité. Par exemple, dans la ville de Rablé, à Homs, des extrémistes conduits par Abdel Salam Harba, ont demandé aux habitants de s'en aller, en août 2012. Des dizaines d'entre eux ont été tués et certaines maisons ont été incendiées. Dans des quartiers d'Alep, des extrémistes ont obligé des commerçants chrétiens à payer la moitié de leurs bénéfices quotidiens aux «moujahidines», alors que les quartiers chrétiens de Damas, comme Bab Touma et Charkié, sont régulièrement la cible d'obus de mortiers qui ont fait de nombreux morts. En outre, des églises ont été détruites dans plusieurs régions, comme l'église évangéliste à Alep.
Un débat sérieux se déroule au sein des «conseils religieux» des principaux groupes extrémistes appelant à l'édification d'un califat, sur l'attitude à adopter avec les «nassara» (chrétiens, ndlr) et s'il fallait les considérer comme des «Ahl zemma».
Source: Al-Akhbar, traduit par Mediarama
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