Jumblatt s’excuse de la Syrie: c’était un moment d’abandon où j’ai glissé du public vers le privé

Le chef du PSP Walid Joumblatt s'est excusé du président Bashar al-Assad pour ses paroles offensantes tenues à son encontre à plusieurs reprises dans les cinq dernières années
S'exprimant sur la chaîne Al-Jazeera samedi soir, Jumblatt a déclaré qu'il a tenu des propos indécents et illogiques à l'adresse du président Bachar el-Assad". "C'était un moment de grande tension intérieure et sectaire au Liban, de formidable division. C'était, comme disent les sages druzes, un moment d'abandon où j'ai glissé du domaine du public vers le privé" a-t-il ajouté.
Jumblatt a reconnu que les paroles offensantes étaient le résultat de son égarement et de sa douleur après l’assassinat du Premier ministre libanais Rafik Hariri. Il a exhorté le chef de l’Etat syrien à prendre en considération son état d’esprit.
Le leader druze a notamment affirmé qu'il était "dans l'intérêt des deux pays de tourner la page et de passer à autre chose".
"Dans le passé, j'aurais dit: "je pardonne mais n'oublie pas", aujourd'hui je déclare "pardonner et oublier".
Il a indiqué voir ces relations "dans les cadres que nous avions posés ensemble après nos sacrifices communs avec le président Hafez el-Assad, et qui ont été couronnés par l'accord de Taëf".
Cet accord "stipule clairement que le Liban ne conclura pas de paix ni d'arrangement quelconque avec "Israël", à l'exception de la clause relative à l'armistice, et ce jusqu'à la solution globale et le retour du Liban des réfugiés palestiniens, et entretiendra d'autre part des relations privilégiées avec la Syrie".
Jumblatt a mis l'accent sur sa volonté de se rendre à Damas: "Je veux dire au peuple syrien que nous partageons une destinée similaire. Nous sommes un même peuple et nous disposons d'une même terre", a-t-il déclaré lors de son interview.
"Je ne suis pas en mesure de déterminer si ma visite auprès de la direction syrienne aura lieu ou pas. S'ils m'invitent, je n'y verrai aucun inconvénient. Je crois que mes propos sont suffisants", a -t-il ajouté.
S'exprimant sur les conflits qui enflamment la région, Jumblatt a répondu: "Les Arabes sont divisés partout, que ce soit en face de l'agresseur israélien, ou en butte aux attaques occidentales".
Tout en se prononçant pour l'option de la "confrontation" et de la "résistance", il a dit: "Dans le même temps, j'ai le droit de me poser la question de savoir si nous serons seuls, nous Libanais, à combattre et à résister. Une partie des Libanais ont des craintes à ce sujet et veulent savoir de quoi sera fait l'avenir. Je suis un politicien chevronné, comme on dit. Je suis familier des coups durs comme des victoires et le réalisme doit souvent l'emporter. Mais une partie des Libanais restent accrochés à un seuil minimal.
Pour lui, "il n'y a pas de contradiction entre indépendance et relation privilégiée avec la Syrie ou avec la résistance, l'arabité et la Palestine". Il a conclu son interview en espérant que son fils "grandirait dans un Moyen-Orient nouveau et séculaire".


