Syrie: Obama pour l’armement des rebelles… Dempsey propose des options militaires

Le général Martin Dempsey a présenté aux sénateurs les différentes options militaires qui s’offrent en Syrie, au moment où le Congrès s'apprête à donner son feu vert pour des livraisons d’armes à la rébellion syrienne.
Le chef d’état-major de l’armée américaine, le général Martin Dempsey, a énuméré, dans une lettre adressée à la Commission des forces armées du Sénat, les différentes options qui se présentent aux États-Unis s’ils décidaient de s’engager militairement en Syrie.
Selon cette missive, l’armée américaine pourrait former, conseiller et assister l’opposition syrienne, option la moins coûteuse: environ 500 millions de dollars par an.
Le général a également évoqué la possibilité de conduire des frappes ciblées sur les défenses anti-aériennes du régime, ainsi que ses forces navales, aériennes et ses missiles; une solution plus onéreuse qui pourrait se chiffrer, «en fonction de sa durée», en milliards de dollars, souligne-t-il.
Autres possibilités: établir une zone d’interdiction de vol et délimiter des zones démilitarisées pour «protéger les frontières avec la Turquie ou la Jordanie». Cette option impliquerait alors l'emploi de la force pour défendre ces zones et coûterait plus d'un milliard de dollars par mois.
Enfin, l’armée américaine pourrait déployer des soldats pour «prendre d'assaut et sécuriser les sites où se trouvent les armes chimiques du régime syrien».
Mise en garde
Quelle que soit l'option retenue, le chef d'état-major insiste sur le fait que «la décision d’user de la force armée ne doit pas être prise à la légère, ce n’est pas moins qu’un acte de guerre», prévient-il dans sa lettre ouverte, en soulignant le caractère «politique» de ce choix.
«Une fois que nous avons agi, nous devons être prêts pour la suite. Un engagement plus important est difficile à éviter», poursuit-il.
Il conseille donc aux sénateurs de bien peser ces différentes possibilités, et de tirer les leçons des interventions en Afghanistan et en Irak, notamment savoir «préserver le fonctionnement de l’État», ajoute le général. «Nous devons prévoir et nous préparer aux conséquences imprévues de notre action», souligne-t-il.
Livraison d’armes en option sérieuse
Cette lettre tombe au moment où le Congrès des États-Unis devrait débloquer le projet de livraison d'armes à la rébellion syrienne, auquel Washington s'était engagé le mois dernier, sous le prétexte que «les forces de Bachar al-Assad ont recours aux armes chimiques».
Les deux commissions du renseignement du Congrès avaient ralenti le projet, par crainte que des livraisons d'armes ne profitent à la composante radicale de la rébellion.
«Nous avons travaillé avec le Congrès pour surmonter certaines de leurs préoccupations initiales, et nous considérons y avoir répondu et être en mesure d'aller plus loin», a déclaré une source proche de l'administration Obama.
Mike Rogers, président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, a confirmé que la chambre basse du Congrès devrait approuver la livraison d'armes, malgré de nombreux doutes.
«Nous pensons être en position de permettre à l'administration d'avancer sur la question», a dit le sénateur républicain, dont le parti domine la Chambre des représentants, ajoutant qu’«il est important de noter que nous restons très réservés».
La Commission du renseignement du Sénat, dominé par le camp démocrate, avait donné son accord le 12 juillet.
D'un point de vue juridique, Barack Obama n'a pas besoin de l'aval du Congrès pour décider des livraisons, mais Washington consulte traditionnellement les sénateurs et les représentants sur les questions de renseignement, et la Maison blanche s'était engagée à le faire lorsqu'elle a affiché son intention d'armer certains rebelles syriens.
Des organisations proches de la soi-disant «Armée syrienne libre» (ASL) principal groupe armé de la rébellion, estiment que les livraisons d'armes américaines pourraient avoir lieu en août.
Source: agences et rédaction
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