Des militants de Greenpeace investissent la centrale nucléaire du Tricastin

Une vingtaine de militants de l'ONG Greenpeace ont pénétré sur le site nucléaire du Tricastin (Drôme) tôt lundi matin. Les autorités assurent qu'ils n'ont pas accédé aux «zones sensibles». Douze d'entre eux ont été interpellés.
Un an et demi après leur infiltration dans les centrales nucléaires de Nogent-sur-Seine et de Cruas, les activistes de Greenpeace ont réussi à pénétrer lundi matin dans l'enceinte de la centrale du Tricastin, dans la Drôme.
Selon l'association écologiste, une dizaine de militants sont entrés dans le site vers 5h20, et ont pu atteindre les réacteurs en une quinzaine de minutes.
Les activistes ont profité de la nuit pour projeter sur les murs de la centrale de fausses fissures, assorties des messages «Tricastin, accident nucléaire», «François Hollande: président de la catastrophe?» ou «Prêt à en payer le prix?». Une fois le jour levé, ces images ont laissé place à des banderoles aux slogans identiques.
Pas de danger pour la sécurité de la centrale
Cinquante gendarmes, dont 22 du groupe spécialisé dans la protection des installations nucléaires, sont arrivés sur le site un peu avant 7 heures du matin.
Douze activistes ont été arrêtés vers 8 heures, et une dizaine d'autres ont été «localisés» et sont «sous contrôle».
Le ministère de l'Intérieur assure qu'ils n'ont pas accédé aux «zones sensibles» de la centrale.
«C'est une action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations», a insisté le porte-parole de la place Beauvau. Une analyse partagée par l'Autorité de sûreté nucléaire, qui explique que les militants sont restés à l'extérieur du réacteur.
Les ministères de l'Intérieur et de l'Ecologie réclament néanmoins «un rapport d'inspection sur les conditions de l'intrusion».
Greenpeace justifie son action par la dangerosité du site. «La centrale du Tricastin est une de celles qui connaît le plus de risques de sûreté et d'agressions externes naturelles ou humaines. Elle a notamment une vingtaine de fissures sur la cuve du réacteur n°1», explique l'association sur son site.
Et d’ajouter : «Si François Hollande veut tenir sa promesse de réduire la part du nucléaire de 50% d'ici 2025, cela passe par la fermeture d'au moins 10 réacteurs d'ici 2017 et 20 d'ici 2020».
Pour Greenpeace, «même si cela déplaît aux industriels du nucléaire, François Hollande va devoir faire preuve d'autorité en faisant un choix: annoncer la fermeture de Tricastin et d'autres centrales dans la foulée».
Source: agences et rédaction
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